Le capitalisme tout entier est bel et bien en faillite ! (par Robert Paris)

mercredi 29 juin 2011.
 

Ce n’est pas seulement la Grèce qui est actuellement déclassée comme si on jetait à la poubelle non seulement un travailleur précaire mais tout un peuple, c’est y compris les trois banques françaises ayant des actifs grecs pourris et même les USA !!

Car la faillite ne concerne plus seulement une banque comme Lehman Brothers mais elle menace non seulement toutes les banques anglaises ou américaines, toutes les assurances comme AIG, toutes les caisses d’épargne comme celles que l’Etat avait dû racheter...

Et surtout tous les Etats....

Pas seulement l’Etat grec.

Toutes les monnaies !

Pas seulement l’euro !

La dette publique américaine touche le seuil maximal des 14.294 milliards de dollars, fixé par le Congrès. Sans compromis entre le Congrès et la Maison-Blanche avant le 2 août, les États-Unis seront en défaut de paiement.

Comme prévu, la dette publique américaine soumise au plafond fixé par le Congrès va atteindre 14.294 milliards de dollars ce lundi. Le Trésor, qui publie des chiffres quotidiens sur l’endettement de l’État avec un décalage de vingt-quatre heures, devrait confirmer demain mardi que ce plafond, déjà relevé en janvier dernier, a été atteint.

Depuis plusieurs mois, le G20 et le FMI, mais aussi l’Europe, le Brésil, la Chine, et les agences de notations pressent les États-Unis d’assainir leurs déficit et dette publics démentiels. Le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, a donné un sursis de 30 jours supplémentaires pour permettre au Congrès de trouver un accord avec la Maison-Blanche sur un nouveau relèvement du plafond de la dette.

Les républicains du Congrès n’accepteront pas de voter en ce sens tant que le gouvernement n’aura pas mis en place un plan de rigueur budgétaire. Les États-Unis enchaînent en effet trois années de déficit public supérieur à 10% et aucun programme concret et crédible de réduction des dépenses n’est envisagé.

Pour Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, le plan d’économies de 39 milliards de dollars accouché le 8 avril dernier est « insuffisant ».

Les représentants démocrates ont cherché, jeudi 2 juin, à rassurer les marchés en affirmant que les Etats-Unis ne feraient pas défaut sur leur dette et qu’un accord serait trouvé sur une augmentation du plafond. "Les marchés devraient savoir qu’on va le faire", a déclaré le numéro deux des démocrates à la Chambre des représentants, Steny Hoyer. "On va résoudre le problème du plafond de la dette", a-t-il dit à la presse après une réunion avec Barack Obama à la Maison Blanche.

L’agence de notation Moody’s a averti, plus tôt dans la journée, le Congrès qu’elle envisagerait d’abaisser la note de solvabilité des Etats-Unis si les élus et le gouvernement ne parvenaient pas rapidement à un accord permettant de relever le plafond de la dette publique.

Moody’s Investors Services "prévoit de placer la dette de l’Etat fédéral américain sous surveillance en vue d’un éventuel abaissement en cas d’absence de progrès [des négociations] sur le relèvement du plafond de la dette dans les semaines à venir", indique un communiqué de l’agence. Moody’s précise que cet avertissement est motivé par le fait qu’il y a un "risque très faible mais croissant de défaut passager" des Etats-Unis sur leurs obligations.

La dette publique américaine soumise au plafond du Congrès a atteint mi-mai la limite légale au-delà de laquelle l’Etat ne peut plus augmenter son endettement (14 294 milliards de dollars). Le Trésor des Etats-Unis demande aux élus depuis janvier de relever ce plafond. Il a mis en œuvre depuis le début du mois de mai un certain nombre de mesures exceptionnelles lui permettant de continuer à émettre des obligations sans augmenter l’endettement net de l’Etat.

Selon ses estimations cependant, il ne pourra plus continuer à fonctionner de la sorte au-delà du 2 août, date à partir de laquelle il devrait se retrouver en défaut de paiement sur certaines obligations arrivant à échéance.

Pour l’heure, les négociations entre le gouvernement et le Congrès sur la question du relèvement de la limite de la dette sont dans l’impasse.

Il est probable que les Etats-Unis ne pourraient conserver leur note AAA s’ils étaient frappés d’un défaut, même limité au "défaut technique" (technical default), a annoncé l’agence de notation Fitch Ratings mercredi. Des membres du Parti républicain se demandent si un bref défaut ne serait pas un prix à payer acceptable si cela conforte leur position dans les négociations menées avec le Maison Blanche en vue de relever le plafond d’endettement.

Fitch a ajouté qu’elle pourrait qualifier la dette souveraine des Etats-Unis en "défaut limité" ("restricted default") si le Trésor ne remboursait pas certaines échéances obligataires le 15 août.

L’agence explique aussi que la note souveraine des Etats-Unis sera placée sous surveillance avec implication négative si le plafond de la dette n’est pas relevé d’ici au 2 août ou d’ici une toute autre date limite qui serait fixée par le Trésor. "Le fait de ne pas relever le plafond de la dette en temps opportun impliquerait une crise de gouvernance qui pourrait remettre en cause le statut ’AAA’ des Etats-Unis", a dit David Riley, chef des notes souveraines chez Fitch. "Mais surtout, un défaut du premier emprunteur mondial et émetteur de la première monnaie de réserve serait exceptionnel et menacerait une stabilité financière encore fragile aux USA et dans le monde, surtout dans le contexte de la crise de la dette souveraine européenne".

Le Trésor américain a réagi en déclarant que Fitch avait adressé un avertissement sans frais au Congrès afin qu’il prononce rapidement, et de préférence avant la date limite du 2 août, un relèvement du plafond de la dette, lequel est actuellement de 14 300 milliards de dollars.

Sinon, a prévenu le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, les Etats-Unis s’exposent à un défaut catastrophique aux conséquences incalculables sur les marchés financiers. La Maison Blanche a réagi dans le même sens, en disant que la décision de Fitch montre qu’il n’y a "pas d’alternative à un relèvement du plafond de la dette".

James Bullard, président de la Réserve fédérale de Saint Louis, a estimé que la perspective d’un défaut des Etats-Unis était le plus grand risque pesant sur l’économie mondiale. "La situation budgétaire américaine, si elle n’est pas pilotée correctement, pourrait se transformer en choc mondial. L’idée que les Etats-Unis pourraient faire défaut est une idée dangereuse", a-t-il dit.

Olli Rehn, commissaire européen des affaires économiques et monétaires, s’est également montré alarmiste en disant que la situation concernant le déficit budgétaire américain et la dette du pays était "très sérieuse". "A ce stade, il est difficile d’être excessivement optimiste sur un accord [entre républicains et démocrates] à court terme", a-t-il ajouté.

Moody’s avait déjà dit jeudi dernier qu’elle envisagerait de réduire la note des USA si le Congrès n’avait pas progressé d’ici à la mi-juillet sur les questions du déficit budgétaire et de l’endettement.

L’agence Fitch dit toutefois penser qu’un accord sera en définitive conclu au Congrès pour relever ce plafond et éviter tout défaut. Pourtant, son analyste David Riley juge qu’"à l’évidence, les signaux politiques venant [de Washington] sont une source d’inquiétude". "Mais nous savons par expérience (...) que la stratégie du pire ne va jamais jusqu’au bout et qu’en définitive tout se dénoue", a-t-il dit.

L’administration américaine qui chapeaute les caisses d’épargne, la NCUA (National Credit Union Administration) a annoncé, lundi, qu’elle portait plainte contre les banques JPMorgan Chase et RBS. Au total, l’administration leur réclame plus de 800 millions de dollars pour avoir conduit cinq grandes caisses d’épargne professionnelles à la faillite. Dans sa plainte, la NCUA fait valoir que "les caisses d’épargne qui ont acheté [certains titres vendus par JPMorgan et RBS] pensaient que le risque de pertes associé à cet investissement était minimal, quand en fait le risque était substantiel". Des risques qui avaient fait des dégâts, puisque les caisses d’épargne, victimes de la crise des crédits "subprimes", avaient vu la valeur de leurs titres appuyés sur des contrats hypothécaires s’effondrer brutalement, "rendant de fait insolvables ces établissements", note le régulateur.

Cette plainte fait suite à de "longues enquêtes sur les circonstances qui ont entouré l’achat de ces titres", a fait valoir la NCUA. "Nous prévoyons de lancer d’autres procédures et recherchons des dédommagements totalisant plusieurs milliards de dollars", a indiqué la présidente de son conseil d’administration, citée dans un communiqué. "Ceux qui ont provoqué les problèmes dans les caisses d’épargne professionnelles doivent payer pour les pertes maintenant essuyées par les caisses d’épargne de détail", a-t-elle ajouté.

A la suite de la crise financière, la NCUA s’est vue dans l’obligation de prendre la tutelle de cinq grandes caisses d’épargne fournissant divers services aux caisses d’épargne de détail.

Les cinq organismes défaillants sont US Central, Western Corporate, Southwest Corporate, Members United Corporate, et Constitution Corporate.

Si les USA pourraient "être en défaut", c’est que le capitalisme tout entier est bel et bien en faillite !

Et la seule mesure à prendre dans un bateau qui coule n’est certainement pas de le rafistoler !!!


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message