Jean-Luc Mélenchon à l’usine Fralib : " L’Eléphant est Français, en Provence il va rester !" (4 articles et video, juillet 2011)

mercredi 22 février 2017.
 

« Quel bonheur de se retrouver parmi les siens ! ». Le ton est lancé. Les premiers mots du candidat du Front de Gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, donnent la tonalité de la campagne qui va se dérouler pendant les 10 prochains mois.

Pour cette première journée de campagne, ce seront des retrouvailles avec les salarié-e-s de l’usine « FRALIB », à Gemenos, en lutte pour la sauvegarde de leurs emplois depuis 9 mois. En effet, ce n’était pas une première rencontre avec le Front de Gauche. Depuis le début du conflit, en 2010, les militants de nos organisations n’ont eu de cesse de les soutenir. Nous les avons invités à témoigner lors des réunions publiques ou lors des forums du programme partagé organisés par le Front de Gauche. L’un des moments forts aura été leur témoignage lors du forum sur le travail le 16 février 2011 à Marseille.

Petit rappel des faits : en septembre 2010, le groupe Unilever prononce la fermeture du site de Gemenos. 182 emplois sont menacés, sans compter les emplois locaux dépendant de la production du ‘Thé l’Eléphant’.

A cette annonce, les salarié-e-s entrent dans une phase de résistance qui ne s’est jamais affaiblie depuis.

Ils assignent le groupe Unilever en justice pour procédure illicite. Le 04 février dernier, le tribunal de grande instance de Marseille leur donne raison. Le juge annule la procédure et condamne le groupe Unilever pour non respect du code du travail et irrégularité manifeste. Il lui ordonne également de reconsidérer le projet initial de fermeture du site et interdit de mettre en œuvre le plan de sauvegarde de l’emploi.

Le 10 mars 2011, la direction remet le couvert : une seconde procédure est déclenchée. Parmi les mesures proposées, seuls 47 emplois sur 182 sont maintenus en France. Rappelons qu’en 1997, le site du Havre avait déjà été fermé et une partie des salariés avaient été « reclassée » à Gemenos.

Va-t-on leur imposer une nouvelle délocalisation ? Les obliger à laisser emplois, ami-e-s, famille, logement, vie sociale et associative afin que les actionnaires continuent à s’en mettre plein les poches ?

Alors qu’en 2010, le groupe Unilever a vu augmenter sa croissance de 4,1%, et accru sa marge de 20%, il est inacceptable que les délocalisations boursières suivent leur cours.

Le 15 juin dernier, après étude des nouvelles propositions, les salarié-e-s assignent une nouvelle fois l’entreprise devant les tribunaux pour procédure irrespectueuse du code du travail. La décision de justice sera rendue le 29 juin prochain.

Malgré le refus de la direction d’Unilever de retourner à la table des négociations, le comité d’entreprise persiste dans son projet de reprise du site de production « Thé l’Eléphant ».

Ce projet, axé sur le développement de l’activité et de l’emploi sur le site de Gemenos, est fondé sur une organisation à statut coopératif. Actuellement à l’étude, il comporte un volet économique qui implique l’intervention des salariés dans la gestion de l’entreprise. L’opération bénéficie du soutien financier du Conseil Régional des Bouches-du-Rhône.

Après la fermeture de l’usine du Havre, Gemenos reste le seul site de conditionnement de thé à encore être localisé sur notre territoire.

Cette lutte exemplaire, à l’instar de toutes celles menées par les salarié-e-s mobilisés pour la sauvegarde de leur emploi, fait partie des luttes emblématiques comme il en existe beaucoup en France. Elle mérite à ce titre le soutien et la mobilisation de tous car elle est à plus d’un titre symptomatique des blessures sociales que peut infliger le capitalisme débridé et des remèdes que les salariés peuvent élaborer collectivement pour maintenir leur entreprise en activité.

Pour Jean-Luc Mélenchon : « Les ouvrier-e-s et les salarié-e-s sont les invisibles de la société. On n’en parle jamais, on ne les montre jamais. Et pourtant, il n’y a pas de classes sociales plus nombreuses dans notre pays. Je suis là pour vous, pour rendre visible les invisibles ! ».

Laurence Sauvage

Secrétaire Nationale en charge des luttes sociales

2) Jean-Luc Mélenchon se paie Unilever à sa première sortie

Première visite chargée de symbole, hier, pour le candidat du Front de gauche à la présidentielle. Il était 
avec les élus qui les soutiennent aux côtés des salariés en lutte de l’usine de thé de Gémenos, menacée de fermeture. Gémenos (Bouches-du-Rhône),envoyé spécial.

Depuis ce funeste 28 septembre 2010 où fut annoncé, par la multinationale Unilever, la fermeture de l’usine de Gémenos et la délocalisation de sa production de sachets de thé Lipton en Belgique et en Pologne, ce n’est pas la première fois que des partis et des personnalités de gauche exprimaient leur soutien aux 182 salariés et à leurs syndicats CGT et CFE-CGC. Mais, hier après-midi, cette nouvelle initiative de lutte des « Fralibiens » avait une saveur politique particulière puisque, aux côtés des « habitués », Pierre Dharréville, secrétaire départemental du PCF et les élus régionaux Gérard Piel (PCF) et Jacques Lerichomme (Gauche unitaire), était présent Jean-Luc Mélenchon, tout juste désigné candidat du Front de gauche à la présidentielle, et dont c’était là la première sortie officielle en cette qualité. Tout un symbole. Les syndicalistes lui ont fait faire le tour de l’usine dont ils estiment être les propriétaires légitimes. Après s’être intéressé de près à la fabrication des boîtes de thé dans des ateliers que la direction fait volontairement tourner à 20 % de ses capacités, Jean-Luc Mélenchon, qui serre des mains et claque des bises devant les machines, tiendra meeting avec les porte-parole des différentes composantes du Front de gauche, « dans la chaleur et la fraternité de la classe ouvrière ». Le hasard du calendrier fait que ce meeting devant des salariés de l’industrie en lutte pour leurs emplois est le premier de la campagne du Front de gauche, la première ligne écrite d’une « extraordinaire nouvelle page de l’histoire de la gauche ».

Jean-Luc Mélenchon veut « rendre visibles les ouvriers et les employés qui ne baissent pas les yeux ». Hier, c’était plutôt réussi, à voir le nombre de caméras, de sortie pour la première fois pour certaines, chez les « Fralibiens ». « Le coup médiatique est réussi », se félicitait Gérard Affagard, de la CFE-CGC. Plus circonspects, Patrick et Lionel, qui ont laissé tomber un moment le boulot pour photographier l’illustre visiteur  : « C’est pas pour nous, tout ça », dit l’un  ; « Ça va faire parler de nous un jour mais ça changera quoi  ?" s’interroge l’autre.

« S’ils veulent partir, disons leur au revoir »

Mais, après le meeting, les mêmes étaient « repartis dans la lutte » dont la prochaine étape est, le 29 juin, la décision du juge des référés de Marseille concernant la nouvelle mouture du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) présenté par la multinationale anglo-hollandaise Unilever. « Ses dirigeants sont des incapables et s’ils veulent partir (de Gémenos – NDLR), disons-leur Au revoir  ! Car vous, vous savez faire  ! » s’est exclamé, très applaudi, Jean-Luc Mélenchon, s’exprimant debout en vantant, avec des accents de Jean Ferrat, « la France belle et rebelle que représentent les Fralib ». Pour Pierre Dharréville, c’est bien, en effet, « un choix politique dans l’organisation de la société et la répartition des richesses » dont il est question avec la lutte des salariés de Fralib et dont il sera question en 2012. « Mais soyons clairs », s’est exclamé le délégué CGT Gérard Cazorla  : « L’action vigoureuse des travailleurs ne se contentera pas d’un vague appel à voter à gauche. Et nous ne nous contenterons pas d’une visite, d’un passage chez nous. Nous serons vigilants et exigeants car nous voulons des actes forts pour un véritable changement de société. »

Philippe Jérôme

3 Video AFP

http://www.dailymotion.com/video/xj...

4) Video Chaïne LCM

http://www.dailymotion.com/video/xj...


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