Grèce : FMI, Commission européenne et BCE, "Remballez votre plan d’austérité et dégagez !" (juin 2011)

mardi 21 juillet 2015.
 

Ce mercredi 15 Juin, alors que le Parlement débat de la mise en place d’une nouvelle cure d’austérité, des dizaines de milliers de grecques et de grecs s’étaient donné rendez-vous pour une douzième grève générale.

Il y six jours, Giorgos Papandréou donnait son feu vert à l’adoption de mesures de rigueur supplémentaires du FMI et de l’UE. Celles-ci comportent, entre autres, une nouvelle hausse de la TVA de 13% à 23% et la présence obligatoire de garde chiourmes de la Commission européenne et du FMI dans les Ministères grecs. Un nouveau plan d’austérité pour rien. Les grecs ne peuvent pas payer. En un an, le déficit public de la Grèce s’est creusé de 12,9%, faisant la preuve de l’inefficacité des "plans de sauvetage" de l’UE et du FMI.

Hier, avant la réunion informelle des ministres de l’économie et des finances de la zone euro sur la restructuration, le rééchelonnement de la dette grecque n’a aboutit à rien. Il faut dire que peu avant le début de la réunion, l’une des trois principales agences de notation, Standard and Poor’s, dégradait la note de la Grèce à "CCC", faisant de la Grèce le pays le plus mal noté du monde, et indiquait quelle considérerait tout rééchelonnement ou restructuration de la dette "de facto comme un défaut". CQFD, Standard and Poor’s abaissera encore sa note sur la Grèce !

Les grec-que-s ont réagi comme il se doit. Ce mercredi matin, ils étaient plus de 80 000 place Syntagma, devant le Parlement. Indignés du 25 Mai, syndicats, politiques, ils étaient tous là pour protester contre ces saignées sociales imméritées. Leurs principaux mots d’ordre étaient les suivants : "Remballez votre plan et dégagez avec !", "Je ne paierai pas, je ne vous dois rien, je résiste !", "Votre dette n’est pas la nôtre !".

La manifestation a aussi été l’occasion d’engranger un grand nombre de signatures pour obtenir la mise sur pied d’une commission de contrôle économique indépendante. La pétition circule depuis plusieurs jours. Elle a déjà été signée par plus de 100 000 personnes. Il en faut 500 000 pour que le gouvernement soit obligé de d’exécuter la requête citoyenne. "On veut vérifier ce qu’ils ont fait avec l’argent de cette dette, à qui il est allé, et montrer qu’il est parfaitement illégitime de nous la faire payer" explique entre deux lacrymogènes notre camarade Aliki, militante de Synaspismos, jointe par téléphone pendant la manifestation.

Cet après-midi, laissant l’idée d’un référendum loin derrière lui, Giorgos Papandréou appelait à des négociations pour former un nouveau gouvernement d’union nationale. Le leader du Parti conservateur "Nouvelle Démocratie" (la deuxième force électorale du pays) a indiqué qu’il ne négocierait qu’à deux conditions : la démission de Papandréou et la renégociation du plan d’austérité. Synaspismos (parti de gauche grec) et le KKE (parti communiste grec) ont pour leur part refusé de négocier. Tous deux ont indiqué qu’ils restaient du côté du peuple en lutte et ont demandé des élections "pas des magouilles avec la droite au gouvernement". Synaspismos a aussi rappelé" son refus de tout paiement de la dette illégitime, c’est-à-dire "celle qui est allée aux banques et consort au lieu d’aller au peuple et à la production".

Le Parti de Gauche soutient le peuple grec en lutte contre son sacrifice sur l’autel du libéralisme européen et international. Amis grecs, votre combat est le nôtre ! Unis nous pouvons tout et l’oligarchie n’y pourra rien.


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