30 septembre 1961 : naissance de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), pilier du "libéralisme" ravageur

vendredi 2 octobre 2020.
 

OCDE  : cinquante ans de promotion du libéralisme

L’Organisation de coopération et de développement économiques, adepte des doctrines 
libérales les plus poussées, cherche à rompre avec son image en lançant un indicateur de bien-être.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le centre d’études économiques des pays les plus riches de la planète qui s’identifient à un système de gouvernement démocratique et fonctionnent avec une économie de marché, a soufflé la semaine dernière ses cinquante bougies. Pour l’occasion, l’OCDE, qui regroupe 34 pays, a affiché une nouvelle ambition en créant un instrument de mesure du bien-être en vue de trouver « des politiques meilleures pour une vie meilleure », traduction des travaux du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Pour son secrétaire général, Angel Gurria, l’objectif est de « connaître mieux ce que les citoyens désirent, et ce que les gouvernements peuvent leur offrir ». Plus concrètement, « il ne s’agit pas, par exemple, de calculer les dépenses de santé effectuées par un gouvernement, mais d’évaluer l’efficacité d’un système de soins dans tel ou tel pays », a expliqué Martine Durand, directrice des statistiques à l’OCDE. Au total l’indice prendra en compte onze dimensions  : logement, revenu, travail, communauté, éducation, environnement, gouvernance, santé, bien-être subjectif, sécurité, et conciliation entre travail et vie privée.

Une présentation qui semble loin de la doctrine libérale véhiculée par l’OCDE dans ses rapports. L’organisme va jusqu’à prôner l’abolition de l’âge légal de départ à la retraite ou une plus grande flexibilité du marché du travail, recettes qui sont censées aider « les gouvernements à restaurer la confiance dans les marchés ainsi que les institutions et les entreprises qui les font fonctionner ».

Obscure et méconnue du grand public, son histoire colle avec une conception très anglo-saxonne du fonctionnement du marché. Son ancêtre, l’Office de coopération et de développement économiques (déjà OCDE), a été créé par les États-Unis et le Canada en 1948, dans l’objectif d’intensifier les échanges intra-européens, de promouvoir la coopération entre les politiques de reconstruction des États européens et de répartir l’aide américaine. Après la fin prématurée du plan Marshall, en 1952, à la suite d’un changement d’orientation de la politique des États-Unis au profit de l’Otan, l’organisation s’est réorganisée, jusqu’à son remplacement en 1961 par l’OCDE d’aujourd’hui. Ce penchant pour le modèle d’outre-Atlantique se mesure également dans son financement. Les contributions nationales sont calculées en fonction de la taille de l’économie des pays membres et, de ce fait, les États-Unis, en assurant 24% de son budget, sont le contributeur le plus important.

Clotilde Mathieu


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