Bernard Faucon-Lambert, PG, candidat aux sénatoriales dans le Lot et Garonne

lundi 6 juin 2011.
 

Directeur territorial âgé de 58 ans, Bernard Faucon-Lambert est membre du Parti de gauche. Avec Michel Ceruti, il est candidat titulaire aux sénatoriales pour le Front de gauche. Délégué aux finances auprès de Nicolas Lacombe à Nérac, il préside la Communauté de communes du Val d’Albret depuis mars 2008, dont il était auparavant le directeur.

« Sud Ouest ». Comment vous situez-vous par rapport à Nicolas Lacombe, sachant que le maire de Nérac est suppléant du socialiste Pierre Camani aux sénatoriales ?

Bernard Faucon-Lambert. J’ai un contrat avec la commune de Nérac et la Communauté de communes du Val d’Albret (CCVA). Je me suis engagé au regard d’un territoire donné. J’ai déjà annoncé depuis longtemps aux intéressés que je ne présenterais pas en tant que conseiller territorial face à Nicolas Lacombe. Non, la guerre n’aura pas lieu. La gauche française a deux branches. Nicolas Lacombe en représente une et moi une autre. Au premier tour, le Front de gauche propose des idées et des alternatives que je porte. Au deuxième tour, toute la gauche formera une alternance. Ainsi, mon engagement territorial sera respecté.

Comment cela est-il vécu, selon vous, dans « votre » territoire ?

Le moment de surprise passé, c’est aujourd’hui accepté. Je m’engage en totale liberté. Il n’y a pas de guerre de chef. Ni d’ego. Certes, cela peut déranger ici ou là et ce dans un réflexe hégémonique. Ça chatouille ! Mais c’est passé.

Quel est le sens de l’engagement du Front de gauche ?

Le Front de gauche a annoncé qu’il serait représenté à chaque fois au premier tour dans les quatre élections : cantonales, sénatoriales, présidentielle et législatives. Le Parti socialiste ne représente pas toute la gauche. Dominique Strauss-Kahn devait rassembler. Beaucoup dans son camp disait, avant l’affaire qui le concerne, « s’il y va, j’y vais pas », cela signifie qu’au PS il n’y a qu’une seule politique.

Le Front de gauche propose autre chose. Et nous voulons réagir au regard de l’état dans lequel se trouve la France aujourd’hui. Il faut dépasser ce que l’on appelle le social libéral ou libéral social.

Nous ne serons pas trop de deux pour affronter cette politique ultra-libérale. Nous croyons que face à la crise il est possible de faire autrement. Pourquoi le capital a-t-il été favorisé au détriment des salariés, et donc de la consommation ? Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il était un fervent défenseur des crédits hypothécaires, on voit où cela a mené l’économie. Et pas question de faire comme si personne n’avait rien vu venir.

Quels seront vos axes de campagne ?

Nous voulons défendre les services publics, les grands perdants du néolibéralisme. Pourtant, ce sont les exercices mêmes de la liberté. Aujourd’hui, 0,1 % de la population détient 26 % du patrimoine français. Nous voulons remettre en marche l’ascenseur social.

Vous évoquez souvent le dossier LGV. Vous êtes coprésident de l’association Alternative LGV. En coulisses, on vous raille sur votre positionnement tardif sur ce dossier LGV. Votre réaction ?

Je me suis positionné dès que le projet est devenu une réalité, car cela impact mon territoire. Tant que je n’étais pas élu, ce que pensait ou pas Faucon-Lambert, tout le monde s’en fichait !

Et quel est donc votre sentiment sur ce dossier ?

C’est symptomatique d’un dossier privé financé avec de l’argent public. Si on parle du véritable besoin des Français, 70 % de leurs déplacements concernent leur domicile au travail. C’est là qu’il faut agir au maximum, à commencer par la rénovation des lignes actuelles. Concernant le dossier LGV, on sait que les chiffres montrés sont bidonnés.

Pour autant, j’accepte la réalisation de Paris-Bordeaux, car cette ligne est une artère desservant 20 à 25 millions de personnes. Mais la ligne Bordeaux-Toulouse est synonyme d’inutilité. Sans parler de la gabegie écologique que cela entraîne. À Agen, il y aura 4 arrêts maximum, alors que la gare actuelle remplit davantage en TGV que Toulouse. Cette gare dessert Tonneins et Marmande. Qu’en sera-t-il alors de l’aménagement du territoire ?

Enfin, dans l’opération, l’État ne met pas d’argent et en plus récupère la TVA à 19,6 % sur les sommes mises par les collectivités.

PROPOS RECUEILLIS PAR MARYAN CHARRUAU


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