Perpignan, une affiche représentant Hitler dans les locaux de la CRS 58 (2 articles)

mardi 3 mai 2011.
 

La CGT vient de porter plainte après la découverte d’une affiche montrant Hitler faisant le salut nazi dans des locaux de la CRS de Perpignan, a-t-on appris lundi auprès du syndicat.

La personne qui a placardé cette affiche "a pris un simple petit blâme, pratiquement la même chose que prend un officier de police en tenue qui fume dans la rue", a dit le secrétaire départemental de la CGT, Pierre Place, sans préciser qui avait pris l’initiative d’un tel affichage. Contactés par téléphone, le commandant de la CRS et sa direction interrégionale à Marseille ont décliné tout commentaire.

Le parquet de Perpignan a dit avoir décidé d’ordonner une enquête de police après avoir reçu la plaine de la CGT. C’est le 17 janvier que l’alerte a été donnée sur la présence de l’affiche dans les locaux de l’infirmerie de la CRS 58, a rapporté Pierre Place. L’infirmerie est aussi un lieu public par lequel passent les jeunes souhaitant intégrer la police nationale, a-t-il observé. "Donc la première image qu’ils vont avoir d’un service public de police nationale, c’est une photo d’Hitler", a-t-il dit.

On ignore combien de temps cette affiche de 42 x 59 cm, représentant le Führer saluant bras cassé, s’est trouvée sur le mur ; a priori plusieurs semaines, selon Place. Si la CGT, syndicat minoritaire dans les CRS, s’est mobilisée jusqu’à porter plainte contre X, c’est à cause de la sanction selon elle dérisoire qui a été prononcée, alors qu’on a affaire à un lieu public, mais aussi à cause du climat politique actuel, a expliqué Place. "On joue notre rôle, surtout dans une période où beaucoup de choses se disent sur l’entrisme du FN dans les milieux syndicaux", a-t-il dit, tout en se gardant d’établir un lien entre l’auteur de l’affichage et le Front national.

2) Le CRS fan d’Hitler n’écope que d’un simple blâme  !

Le policier avait accroché, en janvier, une affiche du Führer dans l’infirmerie 
des CRS de Perpignan.

Un simple blâme. C’est la sanction dérisoire dont a écopé un CRS de Perpignan qui, début janvier, avait pourtant placardé dans les locaux de l’infirmerie une affiche en noir et blanc représentant Adolf Hitler en tenue nazie aux côtés d’un officier SS. Cette mansuétude étonnante a choqué la CGT. Le syndicat, à l’origine de cette sinistre découverte, a donc décidé de porter l’affaire devant les tribunaux en déposant plainte auprès du procureur de la République pour «  apologie du nazisme  ». «  Il n’est pas possible que cette affaire se conclue par la plus petite des sanctions  », assure Pierre Place, le secrétaire départemental CGT.

C’est le 17 janvier que certains personnels décident d’alerter le syndicat sur la présence de l’affiche. Une présence d’autant plus scandaleuse que l’infirmerie est un lieu public par lequel passent les jeunes souhaitant intégrer la police nationale. « La première image qu’ils avaient d’un service public de police nationale, c’était une photo d’Hitler  ! » déplore Pierre Place.

Combien de temps cette affiche mesurant 42 x 59 cm est-elle restée au mur  ? On l’ignore. Il faut dire que la hiérarchie policière n’a pas semblé très pressée de faire la lumière sur ce scandale. Prévenue dès janvier, elle n’a d’abord fait aucune constatation et s’est contentée de demander à ce que l’affiche soit enlevée. Surpris, le délégué national de la CGT police est alors revenu à la charge, demandant au directeur régional des CRS qu’une enquête administrative soit ouverte. « Ce qui a été fait, sauf que la hiérarchie n’a pas voulu auditionner les personnels civils non CRS », précise Pierre Place. Une procédure qui l’aurait obligé à recourir à un officier de police judiciaire et à extérioriser l’affaire. Ainsi, la femme de ménage, qui aurait pu renseigner sur la présence de l’affiche, n’a même pas été entendue. Pas d’information non plus sur les motivations du CRS fan du Führer. Seule certitude  : la sanction choisie – le blâme – est la plus faible que peut recevoir un policier. Ironie du sort, c’est celle dont a écopé, quelques semaines auparavant, un officier de police qui avait eu le toupet de fumer dans la rue en tenue…

Contactés par l’AFP, le commandant de la CRS et sa direction interrégionale à Marseille ont décliné tout commentaire. De son côté, le parquet de Perpignan a ordonné une enquête de police après avoir reçu la plainte de la CGT. « Cette plainte est également importante, compte tenu du climat politique actuel, ajoute Pierre Place. Au moment où 
le Front national tente de faire de l’entrisme dans le monde syndical, nous voulons montrer que nous resterons toujours intransigeants sur les valeurs qui fondent le syndicalisme. »

Laurent Mouloud, L’Humanité


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message