Appels et déclarations politiques ce 1er mai 2011 (PG, PCF, GU, NPA)

dimanche 1er mai 2011.
 

5) Les leaders de la gauche dans la rue à Paris aux côtés des syndicats (AFP)

Les leaders de la gauche, de François Hollande à Olivier Besancenot en passant par Eva Joly ou Jean-Luc Mélenchon ont participé dimanche, chacun sous leurs banderoles, à Paris, au traditionnel défilé du 1er mai, à l’appel de cinq centrales syndicales (CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa). La numéro un du PS Martine Aubry a, elle, défilé à Lille.

Derrière la banderole du PS se pressaient autour du candidat à la primaire François Hollande, le porte-parole, Benoît Hamon, le numéro deux du parti Harlem Désir, les députés Bruno Le Roux et Sandrine Mazetier, le sénateur David Assouline et le président de la région Ile-de-France Jean-Paul Huchon. Un peu plus loin la candidate écologiste à la présidentielle, Eva Joly, distribuait des tracts non loin de la sénatrice verte Alima Boumediene-Thiery. Les coprésidents du Parti de Gauche Jean- Luc Melenchon et Martine Billard ont défilé avec le PCF et ses leaders Pierre Laurent et Marie-George Buffet.

Voici quelques réactions des leaders de gauche recueillies par l’AFP :

- François Hollande (PS) : "Aujourd’hui, le débat c’est de donner plus de travail, il y a encore plus de 2,5 millions de chômeurs. Sans la reconnaissance du travail, il n’y a pas de dignité. Il faut aussi valoriser le travail par sa rémunération plutôt que de promettre des primes dont on ne sait pas exactement ce que sera le niveau et le nombre de bénéficiaires. Sans les syndicats, rien ne pourra se faire"

- Eva Joly (EELV) : "La situation en France est dégradée, il y a un grand mécontentement mais qui est mal dirigé. Il devrait s’exprimer contre les excès du libéralisme et des marchés mais il s’oriente sur l’étranger, l’immigré devenu bouc-émissaire. La résistance citoyenne n’a jamais été aussi importante"

- Olivier Besancenot (NPA) : "On a loupé l’occasion sur les retraites de mettre KO le gouvernement. Maintenant, il faut qu’on soit capable de le faire sans attendre 2012 sur la question des salaires et des partages des richesses et cela nous permettrait de remettre le Front national à sa vraie place, le camp des réactionnaires et de la droite"

- Harlem Désir (PS) : "Ici, c’est le rendez-vous de la France qui se lève tôt contre le président des riches. Nous sommes aux côtés des travailleurs contre cette politique d’indifférence et d’injustice à l’égard des salariés et pour dire qu’il y a un rendez vous en 2012 pour répondre à l’attente de la justice sociale et que nous devons tous le préparer ensemble"

- Jean-Luc Mélenchon (FG) : "C’est un rappel de la permanence des la grande question du mouvement ouvrier, le 1er mai à commencé sur des questions de temps de travail à la fin du 19e siècle. La question du temps de travail et de l’exploitation reste centrale dans nos sociétés soi-disant modernes. Nous en sommes revenus aux conditions de travail de cette époque. Notre responsabilité, c’est de tenir le cap, de maintenir le drapeau"

4) Pour un 1er mai de refus du racisme et de la xénophobie (PG)

Le 1er mai 1995, Brahim Bouarram, 29 ans, profitait d’une journée ensoleillée. Il ne savait pas que des mains criminelles allaient le précipiter dans la Seine et mettre fin à ses jours.Les auteurs venaient de quitter le défilé du Front national.

Seize ans plus tard, les discours de stigmatisation, de discrimination et de rejet de l’autre ont fait tache d’huile. Le Président de la République lui-même a osémontrer du doigt les Rom en les accusant de délits qu’ils n’avaient pas commis, demander que les Français naturalisés aient moins de droits que les Français de naissance, valider l’équivalence lepéniste entre immigration et insécurité.

De loi Hortefeux en loi Besson, de traque des sans papiers en refoulement de demandeurs d’asile, de « débat » sur l’identité nationale en « débat » sur l’Islam et la laïcité, les gouvernants actuels ont pris la terrible responsabilité d’encourager la montée de l’intolérance et de la haine. A quelques mois d’échéances décisives, c’est le vivre ensemble démocratique qui est désormais menacé.

Nous, citoyens et organisations fidèles aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous.

Il est temps de dire notre refus de cette dérive dangereuse, de faire barrage à la lepénisation des esprits et des politiques. Oui, il faut barrer la route à l’extrême droite, barrer la route aux idées de haine qui ont tué Brahim Bouarram.

C’est pourquoi toutes les organisations qui, depuis le 4 septembre 2010, se sont réunies « contre la politique du pilori et contre la xénophobie » appellent à un rassemblement le 1er mai 2011, à Paris à 11h au pont du Carrousel et dans le plus grand nombre possible de villes de France :

• Pour rendre hommage à la mémoire de Brahim Bouarram et à toutes les victimes des crimes racistes

• Pour dénoncer les discours et les lois xénophobes qui mettent en danger les étrangers et discriminent les citoyens selon leurs origines ou leurs croyances

• Pour appeler à en finir avec tout ce qui, depuis des années, défigure la République.

Source : http://www.lepartidegauche.fr/edito...

3) Un 1er mai sous le signe de la solidarité internationale (L’Humanité PCF)

Les défilés du 1er mai, dimanche, devraient porter les couleurs des combats, en France, en Europe et dans le monde, pour la liberté, l’égalité, le progrès social. Pour les cinq syndicats signataires d’un appel commun à manifester, CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa, -cette fois encore, FO fera bande à part-, il s’agira tout spécialement d’exprimer un « soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté ». Allusion aux Tunisiens et aux Egyptiens, ont fait tomber des régimes dictatoriaux, comme aux Syriens, aux Libyens ou aux Yéménistes, qui continuent de défier leur gouvernement et subissent une répression sanglante. Mais la solidarité internationale, rôle traditionnel du 1er mai, s’appliquera aussi au continent européen, soumis à des politiques d’austérité de plus en plus sévères, qui suscitent de fortes résistances syndicales. Le « non » au Pacte pour l’euro, enfanté par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, et à son cortège de mesures régressives touchant les salaires, la protection sociale, devrait être présent dans les cortèges.

En France aussi, « il y a toutes les raisons de faire un grand 1er mai », comme le souligne Nadine Prigent, dirigeante confédérale de la CGT. Chômage toujours massif et montée du sous-emploi, diète salariale imposée tant par les patrons du privé que par le gouvernement qui vient de décider la prolongation du gel du point d’indice des fonctionnaires... A ces motifs sérieux s’ajoutent les « souffrances au travail » qui ne cessent d’empirer. Le suicide de Rémy L., agent de France Télécom qui s’est immolé par le feu mardi à Mérignac, reste évidemment présent dans tous les esprits. L’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de la pénibilité, grande « oubliée » de la réforme des retraites, figurent donc en bonne place parmi les priorités retenues par les syndicats, avec l’emploi, le pouvoir d’achat, ainsi que la lutte « pour l’égalité des droits et contre toutes les discriminations, notamment concernant tous les travailleurs migrants ». Il y a, de ce côté-là aussi, beaucoup de pain sur la planche. « La xénophobie d’Etat se répand, s’étend, se banalise », pointe la Ligue des droits de l’homme, qui appelle aussi à manifester, évoquant « les argumentations, déclarations et actions du gouvernement de notre pays ». Le FN, lui, qui défilera aussi dimanche, s’emploie à tirer les marrons du feu, et n’hésite pas à lancer une offensive contre les syndicats. Une raison de plus pour les salariés, les syndicalistes, de descendre dans la rue pour opposer au slogan empoisonné et diviseur de la « préférence nationale », celui de l’égalité des droits. « Mobilisons- nous pour le « vivre ensemble », la solidarité entre les salariés et l’égalité des droits, le choix de la paix, le choix du social. C’est de cette façon que reculeront l’exclusion, le racisme, le rejet de l’autre », fait valoir l’appel unitaire des syndicats.

A un an de l’élection présidentielle, la question de l’alternative politique au sarkozysme occupera sans doute nombre de conversations parmi les manifestants. Les partis de gauche seront d’ailleurs présents le long des cortèges. Pour les salariés, cependant, la trêve sociale en attendant le vote n’est pas à l’ordre du jour : selon un sondage Harris Interactive pour l’Humanité Dimanche, plus de sept sur dix (76%) estiment placent la revalorisation des salaires en tête de leurs priorités et 80% demandenta ux syndicats d’agir « rapidement sur ces dossiers sans attendre la présidentielle de 2012 ».

2) INTERNATIONALISTES ET ANTICAPITALISTES : TOUTES ET TOUS DANS LA RUE LE 1ER MAI ! (NPA)

Cette année la journée internationale de lutte des travailleurs se passe sur fond de crise économique exacerbée, de catastrophe nucléaire au Japon, mais aussi de révolutions dans les pays arabes.

C’est dans un contexte d’approfondissement de la crise économique, d’hyperplans d’austérité en Europe et aux États-Unis, de chômage, de catastrophe nucléaire au Japon mais aussi de révolutions et de guerre au sud de la Méditerranée que se déroulera la journée internationale de luttes des travailleurs et des travailleuses du 1er Mai.

Dans un tel contexte, cette journée prend une tournure particulière. Tout d’abord, elle est l’occasion pour l’ensemble des salariéEs d’affirmer leur solidarité avec les révolutions arabes et de refuser l’intervention impérialiste. Révolutions qui ont montré qu’il était possible de remettre en cause le système, de renverser ceux qui nous dirigent, qui nous appauvrissent. Partout dans le monde arabe, les populations continuent de revendiquer, malgré la répression, leur liberté, des droits démocratiques et sociaux comme c’est le cas encore aujourd’hui en Syrie ou au Maroc. Dans la foulée de ces révolutions, la population libyenne s’est soulevée contre Kadhafi. Les impérialistes, Sarkozy, en tête, ont saisi l’opportunité ouverte par la répression du dictateur pour tenter de reprendre la main sur la Libye et sur l’ensemble de la région. C’est une offensive globale pour canaliser, maîtriser le processus révolutionnaire, préserver les intérêts des trusts pétroliers et de ceux qui les servent, une offensive contre la révolte des travailleurs et des peuples.

Pendant ce temps-là, prétextant de l’arrivée de quelques milliers de migrants tunisiens fuyant la misère et la pauvreté, Sarkozy propose de «  suspendre  » les accords de Schengen permettant la libre circulation des personnes dans l’Union européenne, arguant par la voix de son ministre des Affaires étrangères que «  l’Europe, ce n’est pas la libre circulation des immigrants illégaux  ». Développant ainsi une nouvelle fois, le discours et le programme nauséabond du Front national et sa politique de haine et de racisme.

La situation est aussi marquée par la catastrophe nucléaire de Fukushima qui montre, 25 ans après Tchernobyl, que cette énergie représente un risque inacceptable, exacerbé par la course aux profits et à un productivisme effréné qui régit le système capitaliste. Ce 1er Mai est également l’occasion de revendiquer la sortie du nucléaire et des énergies fossiles.

Le fait marquant de la situation pour la majorité des salariéEs, de la population est sans aucun doute l’approfondissement de la crise économique et le développement des plans d’austérité pour faire payer la crise à la population par la casse des acquis sociaux et des services publics. Pendant que les profits explosent (82, 5 milliards d’euros pour les entreprises du CAC 40), que les cadeaux fiscaux au patronat et aux plus riches continuent de plus belle (140 milliards d’euros pour 2010), les salariés eux sont sommés de se serrer la ceinture et voient leur pouvoir d’achat descendre en flèche. Pour les malades, l’accès aux soins est remis en cause et le service public de la santé devient une peau de chagrin. Les soins et les médicaments sont de moins en moins remboursés. On le voit, la dette, la crise dont les capitalistes sont responsables sont les prétextes pour sabrer nos acquis sociaux.

Mais face à cette situation, la colère sociale est forte, les mobilisations sur l’ensemble des aspects de cette politique d’austérité sont vivaces en France mais aussi dans l’ensemble de l’Europe. L’exemple le plus frappant, ces dernières semaines en France, est sans aucun doute les grèves pour les salaires qui éclatent un peu partout et dans de très nombreux secteurs d’activités.

Ce 1er Mai est une occasion importante de mettre en avant toutes ces luttes et de revendiquer une autre répartition des richesses et en premier lieu l’augmentation de tous les salaires de 300 euros net avec un minimum de 1 500 euros net mais aussi d’en finir avec les exonérations de cotisations sociales, les suppressions d’emplois. Et plus largement, ce qui doit s’exprimer, c’est une véritable alternative, en rupture avec ce système qui fait faillite. Les raisons sont nombreuses pour que ce 1er Mai soit un succès pour faire entendre que, au Nord comme au Sud, nous refusons de payer leurs crises  !

Sandra Demarcq

1) Pour en finir avec la droite, construire une alternative de gauche (tract de Gauche Unitaire pour le 1er mai 2011) ->15988]


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