Grande manifestation étudiante en Algérie (video, article)

mercredi 20 avril 2011.
 

1) Algérie : les étudiants bravent l’interdiction de manifester

Des dizaines d’étudiants ont été blessés lors d’une grande manifestation mardi 12 avril 2011 dans le centre d’Alger. Des milliers de jeunes ont bravé les forces de l’ordre pour protester contre une nouvelle loi qui dévalorise selon eux les diplômes de l’enseignement supérieur. Ils n’ont pas hésité à marcher en direction du palais présidentiel avant d’être stoppés par la police.

Pour visionner la video de cette manifestation, cliquer sur l’adresse URL portée en source (couleur rouge, en haut de page)

2) Manifestation monstre à Alger

Plusieurs dizaines de milliers d’étudiants en colère sont descendus dans la rue.

Alger a peut-être connu hier la plus grande manifestation jamais organisée depuis la fin des années quatre-vingt. Plusieurs dizaines de milliers d’étudiants ont manifesté mardi dans les rues de la capitale contre la « dévalorisation » des diplômes universitaires à l’appel de la Coordination nationale autonome des étudiants (Cnae). Cette dernière, née au plus fort des grèves étudiantes qui paralysent les universités depuis février, a réussi là où l’Union générale des étudiants libres (Ugel), proche du MSP (parti islamiste siégeant dans le gouvernement), et l’Union nationale des étudiants algériens (Unea), proche du FLN au pouvoir, peinent à mobiliser.

Partis de la place de la Grande-Poste en direction du palais du gouvernement, siège du Premier ministère, ils ont changé d’itinéraire au dernier moment pour se diriger vers le siège de la présidence de la République, scandant « Pour une université libre et démocratique », « système dégage », « pouvoir assassin ! »

Après avoir forcé un premier dispositif policier, ils ont fini par être bloqués aux abords de l’ex-lycée Descartes, à moins de 500 mètres de la présidence algérienne, par un imposant cordon de forces anti émeute. Ces dernières les ont chargés à coups de matraque, les contraignant à regagner le centre-ville, où finalement le rassemblement s’est transformé en fête  !

Cette manifestation monstre, qui a bénéficié de la sympathie des Algérois – des riverains lançaient aux étudiants des bouteilles d’eau –, intervient dans un contexte social lourd. Le pouvoir algérien est confronté depuis le début de l’année à un fort mécontentement social  : grèves des employés de la fonction publique, des médecins résidents, des salariés des champs pétrolifères et de gaz de Hassi Messaoud et Hassi Rmel, sit-in de chômeurs diplômés, d’enseignants vacataires, etc.

Hassane Zerrouky


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