Les syndicats, mécontents, maintiennent leur appel au 4 avril ( FO, SUD, UNEF...)

samedi 1er avril 2006.
 

"On promulgue une loi et on nous fait croire qu’il y aurait une autre loi qui viendrait vider de son contenu le CPE alors même qu’il y avait tout à fait légalement une possibilité de rouvrir le débat à l’Assemblée nationale sans promulguer la loi," a affirmé Mme Coupé. Selon Annick Coupé "cette solution avait un sens alors que cet espèce de montage assez incompréhensible masque plutôt une volonté de passer en force et de promulguer une loi qui aujourd’hui est largement minoritaire dans le pays". La porte-parole de l’Union syndicale G10-Solidaires, a estimé que Jacques Chirac "fait fausse route" et qu’il "prend le risque de maintenir des tensions sociales importantes dans le pays". La porte-parole a déclaré à l’AFP que "le montage proposé" par M. Chirac était "totalement incongru".

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière (FO), a jugé la décision présidentielle "incompréhensible" et "pas acceptable". "Ce n’est pas à la hauteur de ce que nous espérions (...), nous n’avons pas la réponse que nous escomptions", a-t-il déclaré sur France 2, indiquant que FO maintenait son appel à la grève mardi 4 avril.

Bruno Julliard, président de l’UNEF, s’est dit "consterné" par la déclaration de Jacques Chirac, jugeant "très probable" que les étudiants décident la poursuite de la mobilisation. "Nous attendions que le président de la République entende le message que font passer la jeunesse et les salariés depuis plus de deux mois et qu’il retire le contrat première embauche", a-t-il dit sur TF1. "Et qu’est-ce qu’il nous dit ? Il nous énumère les mêmes arguments que nous entendons depuis des semaines. On n’est pas plus convaincus ce soir", a-t-il ajouté.

Bruno Julliard a rappelé que les organisations de jeunes refusaient de "négocier dans le cadre du contrat première embauche"."Les jeunes doivent se sentir méprisés et pas entendus par le président de la République, a-t-il ajouté sur France 2. "Ce n’est pas une ouverture", a-t-il jugé. "Je trouve assez grotesque qu’on promulgue pour ne pas appliquer", a-t-il estimé, qualifiant de "manoeuvre" la déclaration de M. Chirac.

Jacques Chirac "n’a pas répondu aux attentes portées par des millions de manifestants ces dernières semaines" dans son allocution télévisée, a estimé vendredi soir le secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, qui refuse le "CPE light" proposé par le président.

M. Aschieri a également condamné le fait que M. Chirac "propose le cadre de cette modification sans négociation". "En fait, il consacre le maintien du CPE, un CPE ’light’ mais un CPE quand même dans lequel la période dérogatoire reste exorbitante".

Interrogé sur l’intensité de la mobilisation de mardi, le responsable de la FSU s’est contenté de répondre : "Nous allons travailler à ce qu’elle soit encore plus forte que prévue".

Le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a qualifié vendredi de "construction abracadabrantesque" les annonces faites par Jacques Chirac sur le contrat première embauche (CPE). "Le président est apparu aussi embarrassé que compliqué. D’un côté, il promulgue le CPE que 80 % des Français rejettent. En clair, le CPE va entrer en service dans les prochains jours. De l’autre, il annonce un futur projet de loi qui corrige les effets de la loi promulguée", écrit M. Ayrault dans un communiqué.

François Hollande, premier secrétaire du PS, a estimé que Jacques Chirac "a fait compliqué là où il devait faire simple". "Je crains qu’on n’aille pas vers l’apaisement", a-t-il regretté .

A Paris, plusieurs centaines de personnes, lycéens, étudiants et représentants de divers partis politiques (LCR, PCF) et syndicats (FSU, CFDT), rassemblées vendredi soir place de la Bastille à Paris, ont sifflé l’allocution du président Jacques Chirac diffusée par un camion-sono.

Au moment où le chef de l’Etat annonçait qu’il promulguait la loi égalité des chances, les manifestants se sont mis à scander : "Chirac en prison, Villepin démission" et "retrait du CPE".

Les manifestants, parmi lesquels figuraient Clémentine Autain (PCF) ou encore le président de l’UNL (Union nationale lycéenne), Karl Stoeckel, un des leaders de la contestation du CPE, avaient commencer à se rassembler à partir de 19 heures et coupé la circulation sur le place peu avant 20 heures.

LEMONDE.FR | 31.03.06 | 20h44 • Mis à jour le 31.03.06 | 20h52


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message