Non à la catastrophe écologique en Méditerranée (article national PG)

lundi 18 avril 2011.
 

Tous les Français, et bientôt tous les Européens, ont entendu parler récemment des projets de recherche et d’exploration d’hydrocarbures dits « non conventionnels ». On connaît aujourd’hui les ravages environnementaux que provoquent les forages de ces gaz et huiles de schiste.

La situation dans les régions concernées aux Etats-Unis et au Canada ne laisse plus place à la moindre hésitation : les conséquences des forages très spéciaux, dits « fracturation hydraulique », qui exigent l’adjonction de centaines de produits chimiques différents, sont catastrophiques. Les terrains et les eaux de ruissellement de surface, les eaux souterraines des nappes phréatiques, sont polluées, sur des épaisseurs variables mais imprévisibles selon la nature des roches traversées sur des centaines et parfois milliers de mètres de profondeur ; car tous les produits chimiques ne peuvent être remontés, puisqu’ils sont injectés sous très forte pression pour faire éclater la roche où les gaz, huiles, pétroles, hydrocarbures, sont prisonniers sous forme très diffuse.

Dans toute la France, des collectifs locaux regroupés en un collectif national ont obtenu la mobilisation des élu-e-s de toutes origines géographiques et politiques, qui ont déposé plusieurs propositions de lois visant à interdire les recherches et forages autorisés l’an dernier sans la moindre précaution environnementale. Le gouvernement semble avoir enfin entendu ces messages d’alerte puisqu’il envisage de faire examiner prochainement ces propositions de loi.

La situation est la même dans de nombreux pays européens et africains, dont notamment les riverains de la mer Méditerranée. Des forages doivent démarrer très prochainement, ils sont légalement autorisés dans les eaux territoriales de divers pays dont la France, et des compagnies pétrolières s’apprêtent à aller forer au large dans toute la Méditerranée, d’ouest en Est, du Nord au Sud.

Or les conséquences de ces injections et de rejet de multiples produits chimiques, à très grande échelle de surcroît, les fuites dont les techniciens savent très bien qu’elles sont inévitables, seront aussi catastrophiques qu’irrémédiables dans une mer fermée. Chacun connaît les catastrophes d’hydrocarbures qui frappent l’Atlantique, aux alentours de la Nouvelle Orléans, au débouché du Niger. En outre, les forages terrestres, en particulier près des côtes, avec les eaux de ruissellement de surface des bassins versants, et une partie des eaux souterraines polluées, ne peuvent qu’aboutir au fait que la Méditerranée soit alors condamnée à devenir une mer morte, comme avant elle plusieurs autres mers fermées.

Nous demandons un accord international immédiat pour un moratoire interdisant en Méditerranée toute recherche d’hydrocarbure et tout forage par fracturation hydraulique.

Nous demandons à toutes les instances européennes d’agir sans délai pour aboutir à un accord d’interdiction définitif sur tous les bassins versants et en mer Méditerranée, comme le gouvernement français a fait part de son intention en ce sens sur le territoire national terrestre.


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