Côte d’Ivoire : Les pro-Ouattara se livrent à des représailles (Amnesty International)

jeudi 14 avril 2011.
 

Les partisans d’Alassane Ouattara « doivent cesser toutes représailles et violences » à l’encontre de ceux de Laurent Gbagbo, a déclaré mardi Amnesty International, rapportant des témoignages d`habitants terrorisés et de meurtres dans le pays.

« Les graves violations des droits de l`Homme perpétrées par les partisans d`Alassane Ouattara, doivent être recensées et leurs auteurs conduits devant la justice », a déclaré Véronique Aubert, directrice adjointe du Programme Afrique d`Amnesty International, dans un communiqué.

« Les Ivoiriens perçus comme étant des partisans du président Laurent Gbagbo courrent le risque de violentes représailles, en dépit de la déclaration du président Ouattara qui a appelé lundi à s`abstenir de toute formes de représailles ou de violence », selon le texte.

« Alassane Ouattara doit rétablir la loi et l`ordre en donnant des instructions strictes à toutes ses forces afin qu`elles respectent les droits humains et protègent quiconque contre ces exactions « , a dit Véronique Aubert.

Amnesty rapporte des témoignages à Abidjan et dans l`ouest du pays, faisant état d`attaques de civils considérés comme des partisans de Gbagbo par des hommes armés décrits comme des pro-Ouattara.

« Aujourd`hui (mardi), à Abidjan, des hommes armés, dont certains portaient des uniformes, ont fait des descentes des quartiers habités par des partisans avérés ou supposés de Laurent Gbagbo, notamment à Yopougon et à Koumassi », rapporte l`ONG.

Un témoin a raconté à Amnesty International « comment un policier, appartenant à la même ethnie que Laurent Gbagbo, avait été appréhendé ce matin (…) à son domicile et abattu à bout portant sous ses yeux ».

« Des dizaines de jeunes gens se cachent actuellement à Abidjan par crainte d`être tués. Dans l`ouest du pays, des personnes soupçonnées d`être des partisans de Gbagbo sont également terrifiées. Beaucoup se trouvent toujours en brousse après que leurs villages aient été brûlés et ces populations doivent être protégées », a dit Véronique Aubert.

Amnesty International affirme également que le village de Zikisso, à 300 km à l`ouest d`Abidjan, a été « attaqué à plusieurs reprises et notamment dimanche dernier par des forces armées qui soutiendraient le président Alassane Ouattara » et qui « ont enlevé » le chef de ce village.

L`ONG déplore la détérioration des conditions humanitaires dans la mission catholique de Duékoué (ouest) « où 27 500 personnes ont trouvé refuge après que des centaines de personnes ont été tuées ces dernières semaines en raison de leur appartenance ethnique ou de leurs convictions politiques présumées ». « Ces personnes ont besoin d`un abri adéquat et de protection de la part de la mission des Nations unies en Côte d`Ivoire (Onuci) », a affirmé Aubert.

Dominique Paillé : "Les forces de Ouattara ont coupé les deux bras du fils d’un ami" (Dominique Paillé, UMP)


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