Projet PS 2012 Présentation et critique (8 articles PG, PS, PCF, NPA, LO)

mardi 19 avril 2011.
 

9) Projet PS pour 2012 : Le peuple de gauche est sous-traité (par François Delapierre)

8) Projet du Parti Socialiste : commencer le débat public à gauche (par Jean-Luc Mélenchon)

7) PS : un programme FMI compatible ! par Pierre-François Grond, NPA

Dans l’histoire des programmes électoraux du Parti socialiste, la modération extrême de celui-ci retient l’attention. Il cristallise un mouvement long d’adaptation du PS au système capitaliste et sa transformation en parti d’alternance. Au prix du renoncement à réduire les inégalités.

Où sont donc passées les classes populaires dans les préoccupations d’un parti qui se dit de gauche  ? Aucune mesure ne s’attaque aux fléaux sociaux qui touchent la société française  : aucun projet de revalorisation des revenus du travail, aucun réengagement dans des services publics aujourd’hui cassés et privatisés, aucune mesure phare contre le chômage de masse (4, 5 millions de sans-emploi).

On se rappelle des 35 heures du programme de la future gauche plurielle de 1997, comme d’archéologie car on serait en peine de trouver ne serait-ce que le mot de réduction du temps de travail parmi les mesures envisagées. L’annonce du blocage des loyers, du plafonnement du salaire des PDG – mais uniquement dans le public – font pâle figure tout comme les emplois-jeunes, qui ne sont que des emplois précaires ne débouchant pas sur une embauche en CDI. L’allocation d’autonomie, vieux serpent de mer instrumentalisé le temps d’une élection pour être immédiatement vidée de son sens, n’est ni prévue pour l’ensemble des jeunes en formation ni financée, et son calendrier d’application n’est pas fixé  ! En matière de créations d’emplois d’ailleurs, la priorité est clairement donnée à la police nationale (10 000 postes), alors que l’Éducation nationale devra se contenter de redéploiement d’emplois.

Quant à la loi sur les retraites qui a mobilisé des millions de grévistes et de manifestants à l’automne dernier, on ne trouve aucune trace de son abrogation. La possibilité légale de partir à 60 ans est rétablie, mais Martine Aubry a réaffirmé l’engagement du PS en faveur de l’allongement de la durée de cotisation  ! Tandis que Dominique Strauss-Kahn, qui trouvera peu de mesures contraignantes du point de vue «  FMI  », s’est prononcé en faveur d’un allongement supplémentaire de l’âge légal de départ à la retraite.

Rien non plus sur une autre répartition des richesses, l’augmentation générale des salaires alors que les profits des grosses entreprises ne cessent d’augmenter, ni sur la régularisation de tous les sans-papiers. Pour tout le reste, c’est la continuité d’une politique de compétitivité qui implique austérité pour la population et cadeaux au patronat, avec la baisse de l’impôt sur les sociétés. Ce qui a le mérite de la cohérence.

Faire payer l’addition aux peuples

En France, comme dans toute l’Union européenne, dans les gouvernements comme dans les institutions internationales, les socialistes mettent en œuvre la même politique que la droite  : faire payer la crise aux populations par des plans d’austérité, par une remise en cause constante et planifiée des droits sociaux acquis, de l’accès aux services publics. D’ailleurs la réduction de la dette et des déficits figure au frontispice social-­démocrate. Et sur ce point tout est dit  : priorité au rétablissement du capitalisme et purge pour la population. Sur le même sujet pas un mot sur la dette des peuples du Sud à commencer par celle des peuples qui se soulèvent au sud de la Méditerranée  ! Frappé par la catastrophe de Fukushima, le lecteur peut s’attendre à une remise en cause du choix nucléaire auquel participe le PS (et d’ailleurs également le PCF). Au-delà de vagues promesses sur la sortie du «  tout nucléaire  » mais pas du nucléaire, on pourra lire un passage vantant la qualité technique et économique du nucléaire français  ! Ce programme est sans doute le plus à droite dans la perspective d’une campagne présidentielle. Il est totalement compatible avec le fonctionnement d’une société capitaliste. Il prépare la voie d’une alternance douce, qu’une bourgeoisie lassée du tumulte et du fracas sarkozystes, pourrait tout à fait endosser.

La nécessité d’un rassemblement anticapitaliste, indépendant du PS et de son programme, n’en est que plus grande.

Source :

http://www.npa2009.org/content/ps%E...

6) Les principales propositions du PS

Les socialistes examineront demain en Bureau national le programme défendu par leur secrétaire nationale. Martine Aubry se veut confiante pour rassembler. Décryptage.

Plafonner les salaires des dirigeants dans certaines entreprises

La proposition de limiter l’écart des salaires dans chaque entreprise où l’État est présent dans le capital à une échelle de 1 à 20 répond à un besoin de justice sociale. Mais, à la différence de la proposition du Front de gauche, celle du PS verra son efficacité limitée car elle ne s’applique pas à toutes les entreprises, en particulier celles du CAC 40.

Moduler l’impôt sur les sociétés : selon quels critères ?

L’impôt sur les sociétés (IS) serait de 20 % sur les profits réinvestis dans l’entreprise et de 40 % sur ceux distribués aux actionnaires. Ces impôts sont aujourd’hui de 25 à 30 % pour les entreprises et même 8 % pour celles du CAC 40. Une mesure positive, à condition que ces critères favorisent effectivement les investissements en faveur de l’emploi. En décembre 2010, les députés PCF et Parti de gauche avaient fait une proposition de loi en ce sens, le PS s’était abstenu.

Impôt sur le revenu et CSG, une fusion controversée

Pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source, le PS fusionnerait l’impôt sur le revenu (IR) et la contribution sociale généralisée (CSG). L’un, l’IR payé par un Français sur deux, rapporte 50 milliards d’euros, l’autre, la CSG, payée par tous les Français, 90 milliards d’euros. Cette fusion vise à faire payer davantage les hauts revenus, mais elle risque d’être supportée surtout par les classes moyennes. Avec, à la clé, un nouveau pas dans la fiscalisation de la protection sociale, au détriment des cotisations sur la création de richesses au travail.

Des financements européens sans toucher au traité de Lisbonne

Le PS préconise un grand emprunt européen pour financer les infrastructures et l’innovation. Cela ne nécessite-t-il pas de remettre en question, alors que s’y refuse le PS, le statut de la Banque centrale européenne (BCE) qui n’est pas sous l’autorité des États et dont l’objectif est uniquement de maîtriser les déficits et non de favoriser par le crédit la relance et l’emploi ? Tout comme s’émanciper des orientations du traité de Lisbonne.

Le retour des emplois-jeunes

Le PS propose de recruter, dans les deux premières années de l’arrivée de la gauche au pouvoir, 300 000 emplois-jeunes. Essentiellement dans les administrations et les secteurs de l’économie sociale et de l’environnement. D’un coût estimé à 4 milliards d’euros, financés par la suppression des exonérations des heures supplémentaires, cette mesure créerait des débouchés pour les jeunes frappés par le chômage, mais elle laisse en suspens les questions de la formation des jeunes, de leur insertion durable et de leur devenir après ce type d’emploi. L’exemple de 1997 soulevait déjà ces questions...

Création d’une banque publique d’investissement

En regroupant la Caisse des dépôts, la Banque postale et les moyens d’Oseo et du Fonds stratégique d’investissement, le PS veut créer une Banque publique d’investissement pour financer les PME. Mais, selon le Journal du dimanche, il s’agirait de favoriser la « capacité d’exportation », c’est-à-dire la compétitivité des PME à l’export. Quid alors des critères de développement de l’emploi et de la formation pour les salariés ?

Sortir du tout-nucléaire

Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Écologie, déclarait ce vendredi « attendre avec beaucoup d’impatience » l’évolution du PS sur le nucléaire. La responsable verte a été entendue rue de Solferino, qui lui fait un appel du pied en mettant fin aux querelles socialistes sur le sujet... à moins qu’il ne s’agisse d’un croc-en-jambe en cherchant à attirer une part de l’électorat écologiste vers le PS... Celui-ci prône d’inverser « le mix énergétique dans les plus brefs délais » en vingt ans. À terme, le PS s’orienterait vers une extinction des centrales nucléaires.

Qui paiera la TVA « écomodulable » ?

Impôt inégalitaire par excellence car payé au même taux par tous les consommateurs sans prise en compte de leurs revenus, la TVA deviendrait une taxe « verte », le PS suggérant de la moduler selon des critères écologiques. Les produits dont la fabrication et les transports polluent le plus seront taxés plus fortement par cette TVA verte, et inversement pour les moins polluants. Sont visés par cette proposition, les produits à bas coût, fabriqués dans les pays émergents. Problème : qui paiera ce renchérissement des coûts sur ces produits bas de gamme ? L’entreprise importatrice ou le consommateur souvent modeste ? Le doute persiste quant à la possibilité des Français de consommer des produits éco-responsables sans subir ce nouvel impôt.

Priorité à l’école primaire

L’éducation nationale demeure en l’état le point le plus flou du programme socialiste. Le PS propose de concentrer ses efforts sur les tout-petits et le primaire. Les classes devraient être moins nombreuses. À l’université, la pluridisciplinarité devrait également être rétablie. Le PS suggère aussi de baisser le nombre des redoublements pour faire des économies et ainsi les réallouer à l’enseignement supérieur. Quid des suppressions de postes, de la carte scolaire ou du processus d’autonomisation de l’université mis en chantier sous Sarkozy ? Et des moyens et budgets globaux de l’éducation nationale ?

Rétablissement de la police de proximité

En réponse à la colère des magistrats, le PS propose la création de 500 emplois de magistrats et de greffiers pour « renforcer la justice au quotidien ». Côté forces de l’ordre, la police de proximité, chassée par Nicolas Sarkozy, ferait son grand retour. Le PS propose la création de 10 000 postes en commissariats et gendarmeries en cinq ans. Depuis 2007, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, ce sont plus de 4 000 postes de policiers qui ont été supprimés par la droite.

Une allocation d’autonomie pour les jeunes

Vieille revendication estudiantine, une allocation d’autonomie devrait être créée. Figurant déjà comme une promesse de la gauche durant la mandature de Lionel Jospin, entre 1997 et 2002, cette mesure n’avait au final pas vu le jour sous le gouvernement de la gauche plurielle. Reste à connaître le montant de cette nouvelle aide, son mode de financement et le public auquel elle est destinée : ensemble des jeunes en formation, étudiants sur critères sociaux ou pas, jeunes en recherche d’emploi, etc. ? Le PS propose par ailleurs la requalification des stages en contrats de travail et la mise en place du CV anonyme, propositions également inspirées de revendications de mouvements de jeunesse.

Un encadrement des loyers

Principal poste de dépense des familles, les loyers et la flambée des prix des logements pèsent sur leur budget. Le PS propose un encadrement des loyers dès la première location et lors de la relocation (c’est-à-dire à l’occasion d’un changement de locataire). Un indice des prix serait créé sur le modèle allemand. La nature des sanctions ou obligations des bailleurs reste à définir. Côté construction, le PS s’engage sur 150 000 logements par an. Les associations, quant à elles, estiment à près d’un million le nombre de logements à construire en trois ans pour endiguer la crise, ce qui nécessite un plan de construction annuel de 340 000 logements.

Lionel Decottignies et Max Staat, L’Humanité

5) Le programme du PS : Rien à en attendre pour le monde du travail (par Lutte Ouvriere)

« Circulez, il n’y a rien à voir » : ainsi semble se résumer le projet du Parti Socialiste, que sa secrétaire Martine Aubry présente mardi 5 avril. Pourtant, il faut croire qu’il n’a pas été facile à élaborer. Depuis des mois et des années, si on demandait aux dirigeants socialistes ce qu’ils feraient si l’un d’entre eux prenait la place de Sarkozy, ils répondaient : « Attendez, nous préparons notre projet ».

Eh bien, en matière de changement, c’est le programme minimum, encore plus timide que celui de Jospin entre 1997 et 2002 ! En guise de lutte contre le chômage, 300 000 « emplois-jeunes » seraient créés en deux ans, donc des emplois au rabais et à durée déterminée. Au moment où le gouvernement de Sarkozy réduit l’emploi dans tout le secteur public et notamment supprime des milliers de postes dans l’Éducation nationale, c’est donc toute la réponse du PS ?

Quant à revenir sur l’augmentation de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, imposée par Sarkozy malgré les manifestations de cet automne, il n’y a aucun engagement dans ce sens.

À part cela, il y aurait dans le programme « une grande réforme fiscale », une TVA « écomodulable » et un plafonnement des revenus des dirigeants des entreprises d’État. L’échelle des salaires y serait limitée de 1 à 20, sans qu’il soit question pour autant d’augmenter ceux des travailleurs du bas de l’échelle. Pour l’augmentation du pouvoir d’achat, on repassera !

Enfin, en matière d’énergie le PS promettrait de sortir du « tout-nucléaire », ce qui en soi ne veut rien dire mais qui fera peut-être plaisir à l’électorat écologiste.

Et voilà, c’est tout. C’est à croire qu’il n’y a pas eu, il y a trois ans, une crise financière qui continue d’avoir des conséquences dramatiques pour la population. À croire qu’il n’y a pas eu un déluge de fermetures d’entreprises, de licenciements, l’accroissement du chômage, de la précarité, de la pauvreté, les services publics à l’abandon, de l’enseignement aux hôpitaux et aux transports. C’est à croire qu’il n’y a pas eu pendant tout ce temps l’accroissement scandaleux des inégalités - et pas seulement du fait des rémunérations des dirigeants des entreprises publiques. À croire qu’il n’y a pas eu les bénéfices scandaleux des banques, le redoublement de la spéculation sur la dette des États, l’argent public dilapidé pour aider le grand patronat à faire des profits, les énormes bénéfices des entreprises du CAC 40 qui s’affichent en même temps que les plans de licenciements.

Alors est-ce que tout cela, les dirigeants du PS qui ont pris tant de temps à élaborer leur programme ne l’ont pas vu ? Bien sûr que si, mais la vérité, c’est qu’ils ne veulent pas toucher aux privilèges et au pouvoir des capitalistes, ni au droit des grands patrons de licencier. Pas question de toucher à la toute-puissance de ces gens qui peuvent décider en cinq minutes de fermer une grande entreprise et d’enfoncer toute une région dans la misère, ou bien de spéculer contre un État et de le mettre en faillite, quitte à plonger toute la société dans la crise.

L’important de ce programme serait, paraît-il, de pouvoir « rassembler » pour vaincre Sarkozy. Oui, en quatre ans de pouvoir, Sarkozy a su s’attirer la haine des travailleurs, des chômeurs, de tous ceux qui ont été la cible de ses attaques. Mais le programme du Parti Socialiste nous confirme que, si son objectif est bien de remplacer l’homme à la tête de l’État, ce n’est pas de changer de politique.

On l’avait déjà bien vu quand il était au gouvernement, mais on le voit aussi dans d’autres pays d’Europe comme l’Espagne ou la Grèce. Conseillés par Dominique Strauss-Kahn en tant que directeur du FMI, des gouvernements socialistes y appliquent les mêmes politiques d’austérité que les gouvernements de droite. En France, les dirigeants du PS feront de même s’ils reviennent au gouvernement en 2012. Autant dire que le « changement » qu’ils nous promettent n’en sera pas un.

Pourtant, si les travailleurs, les chômeurs, l’ensemble de la population laborieuse, veulent cesser de payer les conséquences d’une crise provoquée par les banques, les capitalistes, le grand patronat, il leur faudra s’en prendre à leur pouvoir. De toute évidence, il ne faudra pas compter pour cela sur la volonté des dirigeants du PS, ni donc sur une prétendue « alternance » aux prochaines élections, si elle a lieu. Les travailleurs devront le faire par la lutte. Et ils en ont la force.

Arlette LAGUILLER

4) 5 avril 2011 Le PS présente un projet "bien à gauche" et "moderne" pour 2012

Source :

http://www.lemonde.fr/politique/art...

Treize mois avant l’élection présidentielle, le Parti socialiste doit présenter mardi 5 avril son projet de société "pour redresser la France", rendez-vous important pour la première secrétaire Martine Aubry, qui espère convaincre et engranger les fruits de deux ans de travail. Le projet devrait décliner une trentaine de propositions : éducation, fiscalité, santé, politique industrielle...

Défini par un de ses concepteurs, Guillaume Bachelay, comme "sérieusement de gauche et d’une gauche sérieuse", ce programme prévoit d’encadrer dans des limites de 1 à 20 les salaires dans les entreprises où l’Etat est présent, selon le Journal du dimanche. Dans cette hypothèse, les PDG de Renault, Carlos Ghosn, et d’EDF, Henri Proglio, devraient diviser par deux leurs salaires, écrit l’hebdomadaire.

Dans le domaine fiscal, l’impôt sur le revenu serait fusionné avec la Contribution sociale généralisée (CSG) pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source. Les revenus de l’épargne, y compris les stock-options, seraient taxés "comme les revenus du travail", dit le JDD.

Sur le plan nucléaire, le PS préconise d’inverser "le mix énergétique dans les plus brefs délais" en comptant vingt ans. Partagé entre partisans et adversaires de l’atome, il penche cette fois pour l’extinction des centrales, écrit le JDD. Autre proposition du projet : encadrer les loyers dès la première location et lors de la relocation dans les zones en tension, au cœur des villes, en Ile-de-France et sur la Côte d’Azur, notamment.

Parmi les mesures déjà dévoilées, figurent également la création de 300 000 emplois d’avenir financés par le maintien de l’ISF ou la suppression de l’exonération des heures supplémentaires, la mise en place d’une banque publique d’investissement pour aider les PME, un parcours d’autonomie pour les jeunes et l’égalité salariale hommes-femmes en 5 ans.

UN PROJET "BIEN À GAUCHE" ET "MODERNE"

"C’est un projet de société pour la France, une mise en cohérence de ce qu’on a fait depuis deux ans et demi", faisait valoir récemment Martine Aubry à quelques journalistes. Il s’agit également de la synthèse des propositions faites au cours des quatre conventions en 2010 et de plusieurs forums. Le dernier coup de plume sera donné lundi en Conseil politique qui réunit les plus hauts dirigeants du PS, avant le Bureau national (direction) extraordinaire convoqué mardi à 9 heures.

Le texte sera ensuite débattu et adopté samedi en Conseil national (Parlement), voté par les militants le 19 mai et adopté en Convention nationale le 28 mai. "C’est la première fois depuis 1981 qu’autant de temps est consacré par des gens très différents pour préparer le projet présidentiel", relève l’un de ses inspirateurs, le député Christian Paul, en référence aux intellectuels, chercheurs, syndicalistes qui ont renoué avec les socialistes.

"En 2002 et 2007, nous avons perdu par défaut de projet de société inscrit dans un récit national", renchérit le rapporteur du texte Guillaume Bachelay pour qui la "réalité française aujourd’hui est marquée par le déclassement et la hantise de décrocher dans un contexte de mondialisation". Le projet sera "bien à gauche" et "moderne", selon Christian Paul, "clivant" par rapport à la droite, juge le porte-parole Benoît Hamon, une "forme de contre-pied à la politique de Sarkozy", pour Michel Sapin.

UN TEXTE QUI "ENGAGE TOUS LES CANDIDATS"

Il comprend, explique Martine Aubry, trois grands volets : la première partie propose "face au déclin, le redressement de la France, de son poids et sa voix dans le monde". La deuxième s’adresse aux Français : "face au sentiment de déclassement et d’absence d’avenir, construire une société juste et une société du respect et du lien social". La troisième partie aborde notamment la question des institutions et de la justice et explore les pistes de la démocratie participative : "notre pays étouffe. Le couvercle a été totalement refermé sur la démocratie", assure Martine Aubry.

Le projet devrait recueillir une large adhésion, selon la direction qui se targue d’avoir associé toutes les sensibilités du parti. Pour Benoît Hamon, le texte, "à l’évidence, engage tous les candidats" qui concourront à la primaire. Son adoption constitue également pour Martine Aubry une étape importante depuis sa prise du en 2008 et avant la primaire présidentielle. Une adhésion large la confortera après le succès du PS aux cantonales. Reste à savoir s’il convaincra les Français, jusqu’alors peu réceptifs, selon les sondages, à l’offre alternative représentée par le PS.

3) Avec le PS, la révolution citoyenne attendra (article PG)

2) PS : les bases du programme pour 2012 dévoilées

Le projet du Parti socialiste pour 2012 présenté mardi en Bureau national devrait se décliner en une vingtaine à une trentaine de propositions phares.

Toutes ces propositions, dévoilées dans le Journal du dimanche, qui ne sont pas nouvelles, ont été énoncées lors des conventions et Forums du Parti socialiste en 2010. La touche finale doit être mise lundi par le Conseil politique des dirigeants du PS, mais Martine Aubry en a dévoilées certaines notamment samedi devant les jeunes socialistes.

EMPLOI/JEUNESSE :

- créer 300.000 emplois d’avenir, nouvelle mouture des emplois-jeunes, "pour mettre le pied à l’étrier aux jeunes, rassurer les familles, rétablir la confiance et relancer l’économie", dans les domaines de l’innovation sociale et environnementale

- limiter la précarité "en supprimant les exonérations de cotisations aux entreprises abusant des CDD et de l’interim"

- encadrer les stages "pendant les études pour qu’ils soient rémunérés correctement et les proscrire après, pour qu’ils ne se substituent pas aux vrais contrats de travail"

- "parcours d’autonomie" pour les jeunes en formation avec une allocation d’études sous condition de ressources

- établir l’égalité des salaires entre femmes et hommes en cinq ans

EDUCATION :

- rapprochement des grandes écoles et l’université pour "de meilleures synergies"

ENTREPRISES :

- Créer une "banque publique d’investissement", regroupant les moyens de la Caisse des dépôts et consignations, d’Oseo, du Fonds stratégique d’investissement et de la banque postale, déclinée en fonds régionaux pour financer les PME innovantes et prendre des participations pour structurer les filières d’avenir

- Moduler l’impôt sur les sociétés en fonction du réinvestissement des bénéfices. L’entreprise qui réinvestit intégralement ses bénéfices verra son taux d’impôt sur les sociétés baisser de 33% à 20%. Mesure neutre pour le budget de l’Etat, car le PS relèvera jusqu’à 40% le taux d’impôt pour les entreprises préfèrant distribuer leurs bénéfices sous forme de dividendes aux actionnaires.

DISCRIMINATION

- CV anonyme pour le jeune qui se bat pour trouver un stage ou un travail

- rappeler que les contrôles d’identité sont encadrés par la loi. Samedi, Mme Aubry a évoqué l’attestation de contrôle d’identité pour le jeune, victime de discrimination pour qu’il ne soit plus contrôlé dix fois par jour par la police

SANTE

- Incitation aux jeunes médecins à s’installer pendant deux ou trois ans à la campagne ou dans les quartiers populaires pour lutter contre les déserts médicaux

LOGEMENT :

- plan "massif" de construction de 150.000 logements sociaux par an

- encadrer les loyers à la relocation du parc privé et diminuer le coût du logement

FISCALITE

- Fusion Impôt sur le revenu-CSG pour créer un grand impôt progressif prélevé à la source.

- Limitation des écarts de rémunérations de 1 à 20 dans les entreprises dans lesquelles l’Etat a une participation (EDF, Areva..)

ENERGIE

- Nouveau mix énergétique avec rattrapage du développement des énergies renouvelables pour sortir du tout nucléaire et du tout pétrole en 30 ou 40 ans.

SERVICES PUBLICS

- Recrutement de gendarmes et de policiers (10.000 en cinq ans), de magistrats et de greffiers).

Source : http://www.humanite.fr/03_04_2011-p...

1) 30 engagements pour le socialisme Parti Socialiste

http://www.parti-socialiste.fr/arti...


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