La force du FN réside d’abord dans l’abstention massive combinée à l’effondrement de l’UMP

samedi 2 avril 2011.
 

A l’occasion du second tour, sur les 402 cantons où il avait pu se maintenir, le Front national passe au total, en comparaison avec dimanche dernier, de 621 837 voix à 915 049 voix. Dans ces cantons le nombre de voix progresse de près de 47%, soit 10 points supplémentaires. C’est bien sûr inquiétant. Mais, cette progression entre les deux tours avait déjà été constatée dans les mêmes proportions en 2004. La force du FN réside d’abord et avant tout dans l’abstention massive combinée à l’effondrement de l’UMP.

La « poussée » frontiste est présentée comme le principal évènement de ce scrutin or elle représente 6,70% des électeurs inscrits au premier tour et autour de 20% au second, dans les cantons les plus favorables. Il est frappant de constater que le FN progresse le plus entre les deux tours, là où il est confronté à la gauche, et particulièrement à un candidat Front de gauche. Face à la droite, le FN progresse moins et perd tous ses duels. C’est donc essentiellement un électorat de droite qui glisse vers le vote FN. La théorie selon laquelle l’électorat FN est un électorat pris à la gauche ne se vérifie pas. Les nouveaux frontistes sont d’abord des électeurs ayant voté UMP lors des dernières élections, qui se radicalisent.

Toutefois, il est évident que le FN, galvanisé par ces résultats et les sondages pour 2012, bénéficie d’une dynamique alors que l’UMP vit elle une crise. Quelle politique ? Quelle stratégie ? Quel chef ? Trois questions qui désorientent la droite mais auxquelles le FN semble donner des réponses. Cette possible implosion de la droite ouvre la porte à tous les dangers.

Ce n’est pas une raison de verser dans le catastrophisme. Au soir du premier tour, les dirigeants FN paradaient en étant convaincus qu’ils obtiendraient « entre 10 et 50 Conseillers généraux ». Finalement, ils n’en obtiennent que deux et leurs représentants les plus emblématiques, le secrétaire général et le vice-président sont battus. Pour empêcher leur élection, l’électorat de gauche s’est un peu plus mobilisé. Mais, cela ne sera pas suffisant à l’avenir. Face à l’extrême droite, rien ne sera possible sans un profond changement politique.

JEUDI, 31 MARS 2011


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