Carton plein pour le Front de gauche M. Mélenchon a la voie libre pour la présidentielle (Le Monde)

mardi 5 avril 2011.
 

Carton plein pour le Front de gauche

" Dimanche soir 27 mars, Jean-Luc Mélenchon exultait. Pierre Laurent semblait avoir enfin fendu l’armure. Le coprésident du Parti de gauche et son homologue du PCF étaient aux anges, en présentant les résultats du Front de gauche. Avec 121 élus, l’alliance du PCF, du PG et de la Gauche unitaire sort renforcée du scrutin cantonal.

Le PCF s’en tire également bien mieux que prévu. Conservant les deux conseils généraux qu’il détenait - l’Allier et le Val-de-Marne -, il parvient à améliorer sa marge de manoeuvre dans ses majorités en gagnant un élu à chaque fois. Quant aux duels qu’avaient engagés le PS allié à Europe Ecologie-Les Verts dans le Val-de-Marne ou la Seine-Saint-Denis, ils ont presque tous tourné à son avantage : Saint-Denis, Montreuil et Aubervilliers voient ainsi un conseiller général communiste élu. Même chose à Villejuif, Ivry-sur-Seine et Fontenay-sous-Bois. " Tous les lavages de linge sale en famille ont tourné à notre avantage ", jubilait M. Mélenchon.

Le Parti de gauche retrouve le même nombre d’élus que précédemment. Il en perd trois, dont deux en Essonne, mais en gagne trois : un dans le Puy-de-Dôme et deux en Haute-Vienne. Ces deux départements voient le poids du Front de gauche renforcé dans leurs assemblées départementales. Il serait même en position d’arbitre pour le choix du président du conseil général du Puy-de-Dôme.

Les deux partenaires ne cachaient pas que ces résultats allaient aussi les aider pour la suite. Pour Pierre Laurent, les débats internes au PCF sur la candidature de M. Mélenchon à la présidentielle risquent d’être moins tendus. " Le Front de gauche a montré qu’il prend une part décisive dans la progression de la gauche. Et la démonstration est faite que les progrès du Front de gauche et celui du PCF ne sont pas incompatibles ", se félicitait le numéro un du PCF. Il a su ainsi montrer à ses troupes le gain d’une alliance avec M. Mélenchon. Et, à son partenaire, le poids de l’enracinement militant communiste.

" Réflexes crispés "

Le député européen, " quasi-candidat " à la présidentielle, a, lui, pu démontrer le poids bénéfique de sa popularité à gauche. " Vérification a été faite par les communistes que la stratégie du Front de gauche ne les dessert pas, au contraire ", note M. Mélenchon. Persuadé que ce résultat va le porter, il insiste sur l’état d’esprit de son partenaire : " Si le PCF respire, ça va mieux pour tout le monde car ils ne resteront pas sur leurs réflexes crispés ", assure-t-il, faisant référence aux réticences de certains cadres communistes sur sa candidature.

Un signe ? Les militants des deux partis s’étaient cette fois-ci retrouvés au soir des résultats, contrairement au 20 mars. M. Mélenchon attend maintenant que le PCF l’investisse. Ce sera chose faite en juin. D’ici là, il entend bien faire entendre sa voix, persuadé que " tout ça ", c’est un peu grâce à lui.

Sylvia Zappi


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