Premier tour des cantonales : Abstention record

mercredi 30 mars 2011.
 

Avec 55,63% d’abstention, l’agonie de la Vème République s’accélère puisqu’il s’agit du plus fort taux qu’elle ait connu. Certes c’est la première fois depuis 1988 que les élections cantonales ne sont pas couplées avec d’autres élections (régionale ou municipale). A cette époque, le taux d’abstention s’était déjà élevé à 51%.

De plus, ces élections ont fait l’objet d’une occultation complète de la part des médias. Aucun débat entre les différents partis n’a été organisé. Aucune couverture médiatique pour ces élections qui s’annonçaient comme une véritable sanction pour la droite. Le summum de l’indifférence est atteint avec l’absence de soirées électorales sur les grandes chaines nationales et notamment sur le service public. Exemple typique de prophétie autoréalisatrice : les médias ont pu se féliciter d’avoir prédit le manque d’intérêt des Français pour ce scrutin après l’avoir consciencieusement entretenu.

Au-delà de ces remarques générales, il convient d’analyser plus attentivement cette abstention. On constate que des bastions traditionnels de la droite sont fortement touchés. C’est le cas par exemple à Neuilly où la participation ne s’élève qu’à 41% ou encore à Nogent-sur-Marne, ville très bourgeoise de région parisienne où seuls 35% des électeurs se sont rendus aux urnes.

Cette abstention exprime donc une rupture forte entre la droite au pouvoir et son électorat traditionnel, qui marque ainsi son rejet ou son incompréhension des politiques sarkozystes.

Bien sûr cette abstention n’est pas que le fait d’une droite déçue par ses chefs traditionnels, elle touche également les quartiers populaires et les couches moyennes. Cette insurrection froide est le symbole d’une défiance envers les dirigeants de ce pays qui servent les intérêts de cette oligarchie financière qui veut faire payer la crise au plus grand nombre, alors qu’elle en est la seule responsable. Une partie de l’abstention doit donc être rapprochée du « qu’ils s’en ailent tous ! » latino-américain ou du « qu’ils dégagent » des révolutions maghrébines.

La réponse à l’abstention n’est donc pas dans les rituelles larmes de crocodile versées à l’issue de chaque scrutin. Seul un changement politique radical redonnera un avenir démocratique à notre pays.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message