Le Sommet européen fait sa déclaration de guerre aux peuples de l’UE (article national PG)

dimanche 27 mars 2011.
 

Le Sommet européen n’a pas encore rendu ses conclusions mais déjà Monsieur Van Rompuy fanfaronne. Il a de quoi : l’eurolibéralisme chevronné dont il se veut le chantre vient de franchir un cap décisif de son institutionnalisation. Les détails suivront. Sans doute y a-t-il eut quelques modifications mineures. Mais pour mla partie économique, l’essentiel réside dans les trois points suivants.

Le "Pacte pour l’Euro plus" a été adopté. "Plus" ? Six Etats non membres de la zone euro ont décidé de le rejoindre. Il s’agit de la Bulgarie, du Danemark, de la Lettonie, de la Lituanie et de la Roumanie. Et en "plus" ils ont entériné l’alignement sur les meilleurs engagements des Etats participants. Le Pacte pour l’Euro, c’est quoi déjà ? C’est la baisse des salaires obligatoire, le règne indiscutable de la concurrence libre et non faussée dans tous les secteurs d’activités, la casse du code du travail et la constitutionnalisation de la rigueur budgétaire à la sauce libérale (coup d’arrêt aux dépenses de services publics, baisse des impôts sur les sociétés et les revenus, hausse de la tva). Ce Pacte doit être décliné annuellement par les Etats participants qui s’engagent à remplir des objectifs précis sous contrôle de la Commission européenne. Prochaine étape en Avril : tout le monde devra présenter ses projets d’objectifs.

Le Semestre européen (mainmise de l’UE sur les budgets nationaux) continue. Il avait commencé en Janvier avec l’examen de croissance (première étape du Semestre) par la Commission européenne. Au menu : la réduction des charges sociales pour les employeurs, la flexibilisation des salaires et de l’embauche, la flexibilisation du temps de travail et promotion du télétravail, l’augmentation de l’âge de la retraite, la révision des "avantages chômage" pour "assurer l’incitation au retour à l’emploi" et "éviter la dépendance à ces avantages" et la promotion de l’auto-entreprenariat. Le Sommet européen devait donner son avis sur ces orientations en tous points conformes au pacte pour l’euro. Nous les regarderons attentivement. Van Rompuy nous en a quand même donné un avant goût hier soir : "nous avons donné une orientation très claire pour la préparation des budgets nationaux et des plans de réformes de l’an prochain". On craint le pire... Prochaine étape là encore en Avril : les Etats devront présenter leurs projets de budgets au Conseil et à la Commission.

Clou du spectacle : le Mécanisme européen de stabilité a été adopté lui aussi. Ses caractéristiques ont été validées si l’on en croit les déclarations de Van Rompuy. Le FMI, la BCE et la Commission européenne pourront donc imposer les plans d’austérité les plus durs aux Etats déficitaires en échanges de prêts UE-FMI-créanciers privés. Ce mécanisme sera inscrit dans le traité de Lisbonne sans référendum si on ne se bât pas pour l’obtenir, la "procédure de révision simplifiée" (simple approbation des Etats membres) ayant été préférée sous prétexte d’urgence à la "procédure de révision ordinaire" (ratification par les Etats membres, ce qui permet sans ambigüité de mettre en place un référendum en France par exemple). Il s’agit tout de même de rien de moins que l’inscription du FMI dans le Traité de Lisbonne ! Il y a urgence : l’UE veut que tous les Etats membres aient approuvé fin 2012 !

Le Parti de Gauche et son co-président Jean-Luc Mélenchon Gauche s’opposent à ce coup de force parfaitement antidémocratique des euro-régnants et appellent à la reformation du Comité national pour un référendum.

CÉLINE MENESES

1) Pacte pour l’euro : non à une nouvelle cure d’austérité

Le 14 mars, les ministres des finances des 27 pays membres de l’Union européenne ont discuté du “ Pacte pour l’euro ” qui sera à l’ordre du jour du Sommet européen des 24 et 25 mars prochains.

A l’instar des politiques imposées en Grèce par l’Union européenne et le FMI, ce “ pacte pour l’euro ” vise à inscrire dans le marbre l’austérité néolibérale et fera payer aux peuples le prix d’une crise dont ils ne sont en rien responsables.

Le pacte pour l’euro reprend un ensemble de mesures avancées par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy : la suppression de l’indexation des salaires, l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite, l’inscription dans les constitutions des Etats membres de mécanismes visant à empêcher les déficits et la dette publics ou encore la réduction des cotisations patronales remplacées par une TVA dite “ sociale ” qui pénalise les plus petits budgets.

Au nom de la “ compétitivité ”, les néolibéraux entendent faire pression sur les salaires et sur la protection sociale. Encore une fois, tout est bon pour les dirigeants européens afin de satisfaire les marchés financiers et d’obtenir la fameuse note AAA.

A la veille du Sommet européen, Marc Dolez, député du Parti de Gauche, a choisi d’interpeller le premier ministre lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale sur les conséquences catastrophiques que signifierait l’adoption de ce “ pacte pour l’euro ”.

Pour visionner la video de cette intervention, cliquer sur l’adresse URL portée en source de cet article (en rouge, en haut de page).

CLAIRE MAZIN ET SOULEYMANE BA


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