Cher camarade de la cellule PCF d’Ivry, pourquoi un tel mépris ?

mardi 5 avril 2011.
 

J’avais répondu à un message critique concernant l’Odyssée du Potemkine durant les cantonales. Ce n’était alors pas le moment de le rendre public... Nous avions tant de travail à faire ensemble avec tous les camarades du PCF.

Ayant pris l’habitude sur notre site de présenter en page d’accueil les messages et réponses aux messages, voici ceux-ci pour information.

1) Notre article critiqué par Fyo PCF Ivry 27 juin au 8 juillet 1905 : Grève générale, massacre d’Odessa et mutinerie du cuirassé Potemkine

Pour accéder à cet article, cliquer sur le titre ci-dessus.

2) Message de critique adressé par Fyo PCF Ivry

Par pitié camarades ! vérifier vos sources !

Camarades,

Je tombe par hasard sur cet article, mettant à jour une bibliographie sur 1905.

Si je suis-moi même un grand fan du cinéma soviétique et par ailleurs historiens de l’URSS (chercheurs en formation), je ne peu que m’attrister devant un tel traitement de "faits historiques".. qui ne sont qu’inventions...

En effet la mutinerie n’éclate pas le 27 juin, mais le 14 Juin, c’est d’ailleurs à cause des obsèques du marin mort la nuit du 15-16 Juin que des troubles éclatent à Odessa (l’armée ne faisant pas de différence entre pilleurs, émeutiers et foules compatissante). La Mutinerie (et les émeutes) prenant d’ailleurs fin le 24 juin, où le cuirassé est obligé de fuir Odessa, pour ce rendre le 8 juillet aux autorités roumaines.

Par ailleurs la descritpion des événements "remarquablement traités dans le film d’Eisenstein", sont en fait... scénarisé par Eisenstein...

Ainsi, jamais il n’y eu de fusillade dans les escaliers d’Odessa selon toutes les informations que nous disposons (même si cela en reste une scène des plus mémorable du cinéma et marquant l’invention du scrolling). Tout comme la scène de de la bâche qui n’est pas une réalité historique mais du matérialisme dialectique (ou pour faire plus simple : une puissante métaphore de l’injustice).

Sans vouloir aucunement vous blâmer, bonne continuations pour la suite !

Fyo, PCF Ivry

3) Réponse de Jacques Serieys à cette critique

Cher camarade,

Tous mes voeux de réussite à ta cellule dans ses activités militantes comme pour les élections.

Je te remercie d’avoir mis en ligne un message de forum sur notre site. Par contre, je ne comprends pas le ton de mépris que tu emploies.

Ton titre, par exemple, laisse penser que j’écris sans vérifier les informations ; puisque tu es chercheur en formation, tu dois connaître la difficulté d’une vérification des sources.

Je peux commettre des erreurs mais :

* d’une part, je suis assez scrupuleux sur ce point

* d’autre part, je connais assez bien depuis longtemps la culture communiste internationaliste ( dont l’épisode du Potemkine)

Tu adresses deux reproches à mon article sur le Potemkine.

3a) Tu écris "La mutinerie n’éclate pas le 27 juin mais le 14 juin..."

Tu as raison si tu prends en compte le calendrier julien utilisé en Russie jusqu’en 1917. J’ai raison si nous prenons en compte le calendrier grégorien usuel aujourd’hui en France et généralement dans le monde, usuel en URSS à partir de 1918.

Le calendrier julien mis en place par Jules César en 46 avant notre ère présentait le défaut de retarder de 11 minutes et 12 secondes chaque année sur la réalité de la rotation terrestre. Il fut donc remplacé en 1582 par le calendrier grégorien. En 1905, le calendrier julien retarde de 13 jours sur le grégorien d’où le fait que la mutinerie du Potemkine date effectivement du 14 juin (selon le calendrier julien) ou du 27 juin (selon le calendrier grégorien).

Pour la mutinerie du Potemkine, le calendrier grégorien permet, me semble-t-il, de mieux situer les faits dans leur contexte saisonnier. Par exemple, la chaleur torride s’abattant sur la Mer noire et les asticots sur la viande exposée au soleil se comprend mieux un 27 juin qu’un 14 juin.

3b) Tu me reproches d’avoir utilisé le film d’Eisenstein comme s’il rendait exactement compte de la réalité

Sur le fond, les documents d’archives actuellement publiés concernant la répression militaire du mouvement populaire d’Odessa prouvent que le scénario d’Eisenstein n’exagère rien. Il a seulement mis en scène les faits avec l’outil dont il disposait : la caméra.

Sur la forme, ta précision concernant l’escalier et la bâche, sont utiles et je t’en remercie.

Jacques Serieys


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