Yémen : généraux, diplomates et tribus rallient la contestation

mercredi 23 mars 2011.
 

D’importants responsables militaires yéménites, des cadres du régime et des ambassadeurs en poste à l’étranger ont annoncé lundi leur soutien à la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh. Le chef de l’Etat a toutefois assuré que le peuple le soutenait.

Depuis que des tireurs d’élite ont tué 52 manifestants dans la capitale Sanaa vendredi, plusieurs ministres, ambassadeurs et cadres du parti au pouvoir ont démissionné. Ces changements autour du président Saleh augmentent les risques de guerre civile au Yémen, allié des Occidentaux dans la lutte contre Al Qaïda.

Deux commandants de régions militaires se sont déclarés en faveur des protestataires. Leurs défections sont les premières de cette importance dans les rangs de l’armée.

A Sanaa, des dizaines d’officiers ont annoncé leur ralliement devant une foule de manifestants qui bravaient toujours sur la place de l’Université une interdiction de manifester. Départ d’ambassadeurs

A Aden (sud), deuxième ville du pays, un général a apporté son soutien à la contestation, en même temps que 60 officiers de la province de l’Hadramout et de 50 officiers du ministère de l’Intérieur. Le gouverneur de la province a par ailleurs présenté sa démission.

Ces ralliements à la contestation interviennent alors que le chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, a demandé au président Saleh "d’éviter l’effusion de sang et d’opter pour une sortie honorable", joignant sa voix à celles de dignitaires traditionnels et religieux, dont le rôle est déterminant dans ce pays pauvre de 24 millions d’habitants.

Dans les rangs politiques, les ambassadeurs du Yémen en Arabie saoudite, en Syrie et au Koweït ont également démissionné ou annoncé leur soutien au mouvement populaire. En Europe, cinq ambassadeurs, dont celui en poste à Genève, ont écrit au président Saleh pour lui demander de démissionner. La mission yéménite à Genève était en revanche injoignable lundi soir.

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1) Yémen : démission du gouverneur d’Aden, le principal chef tribal appelle le président à partir

Le gouverneur d’Aden (sud), deuxième ville du pays, Ahmad Qaatabi, a présenté sa démission lundi, alors que les défections se multiplient au Yémen, a-t-on appris auprès de son bureau.

"Le gouverneur a démissionné pour protester contre ce qui se produit dans le pays", a affirmé un fonctionnaire de son bureau.

Le plus important chef tribal, cheikh Sadek al-Ahmar, a également appelé le président Ali Abdallah Saleh à une "sortie honorable", dans une déclaration à la chaîne satellitaire Al-Jazira.

"J’annonce, au nom de tous les membres de ma tribu, notre ralliement à la révolution", a déclaré cheikh al-Ahmar, chef de la puissante confédération tribale des Hached, dont fait partie le chef de l’Etat.

Un groupe de 60 officiers de l’armée originaires de la province de Hadramout, dans le sud-est du Yémen, ont décidé de se joindre à la protestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, a annoncé lundi l’un d’eux, le général Nasser Ali Chouaïbi.

Aden est à la pointe de la contestation du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. De nombreuses personnes y ont été tuées par les tirs des forces de l’ordre depuis le début de la contestation fin janvier.

Dans le nord du pays, des rebelles chiites ont pris le contrôle d’une installation militaire dimanche lors de combats contre des combattants pro-gouvernementaux qui ont fait au moins vingt morts, ont indiqué lundi des sources militaires et tribales.

Les affrontements ont eu lieu dans la région d’al-Jawf, proche de la frontière avec l’Arabie saoudite, selon ces mêmes sources.

Ils ont opposé des combattants de la rébellion houthie active dans cette région et des soldats et des éléments des tribus soutenant le président Ali Abdallah Saleh, confronté à une contestation politique sans précédent.

"La bataille a commencé dans l’après-midi de dimanche et s’est poursuivie jusqu’au soir", a indiqué une source tribale.

"Les houthis ont été en mesure de prendre le contrôle de la position, où étaient déployés deux chars d’assaut et des véhicules militaires", a ajouté cette source qui a assuré que d’autres affrontements ont eu lieu ces derniers jours.

Selon cette source, un avion militaire a tenté d’intervenir mais il a été abattu par les rebelles, et son pilote a été tué.

Dimanche, les autorités yéménites avaient assuré qu’un avion d’entraînement militaire s’était écrasé dans la région d’al-Jawf.

Ces affrontements interviennent alors que le président Saleh, 68 ans, est de plus en plus isolé face à une contestation sans précédent qui demande son départ.

Les rebelles appartiennent à la branche zaïdite du chiisme, et sont opposés au pouvoir central de Sanaa. Ils sont dirigés par Abdelmalek al-Houthi.

Cette rébellion qui dure depuis 2004 a fait des milliers morts et plus de 250.000 déplacés.

Elle inquiète l’Arabie saoudite par sa proximité, et en août 2009 les troupes saoudiennes étaient intervenues pour soutenir l’armée de Sanaa.

Un cessez-le-feu est intervenu en février 2010, mais des combats avaient de nouveau éclaté en juillet près du fief des rebelles dans la province d’Amrane.

Cette trêve avait mis fin à la "Sixième guerre" entre les rebelles, qui dénoncent une marginalisation politique, sociale et religieuse, et l’armée.

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