Il y a quelques semaines Jean-Pierre Chevènement annonçait sa candidature à la Présidence de la République au nom d’une vision antilibérale de la gauche. Aujourd’hui le Président d’honneur du MRC vient de se rallier à la candidature de Ségolène Royal pour le 1er tour des Présidentielles. Celle qui défendit avec vigueur le oui à la constitution antilibérale aurait-elle quitté les rives du social-libéralisme pour mériter pareil ralliement ? Nullement : elle défendait voici peu de temps l’idée de relancer l’Europe à partir des régions ! Une idée fort peu dans la culture républicaine de gauche... Celle qui défend une vision fort peu égalitaire de la carte scolaire aurait-elle, soudain, décidé de relancer une école laïque, obligatoire et disposant des moyens nécessaires pour être celle de tous les enfants de la République et d’une vraie mixité sociale ? Pas le moins du monde. On pourrait énumérer les propositions, on est loin des positions de principe de celui qui voulait "tournebouler" le système voici cinq ans...

C’est donc avec regret que le Mars (Mouvement pour une Alternative Républicaine et Sociale) enregistre cette décision. Il déplore ce rapprochement à grands pas vers un parti en passe de s’aligner, avec cette candidate, sur la ligne blairiste des autres partis socio-démocrates européens. Et ce pour de maigres garanties de survie électorale !

Désormais le paysage est clarifié : le Mars invite tous les Républicains de gauche à nous rejoindre dans la construction d’une unité des forces de la gauche antilibérale pour les élections présidentielles et législatives. Certes la réunion nationale des collectifs antilibéraux n’a pu encore déboucher sur une candidature ce week-end mais le travail se poursuit et les républicains de gauche y ont et y prennent toutes leurs place. Mieux vaut cette bataille pour l’avenir d’une gauche digne de ce nom que des places de strapontin dans un wagon de plus en plus social-libéral.