Grèce : huitième grève générale La lutte continue !

dimanche 27 février 2011.
 

Grèce : La lutte continue (article national PG)

Ils étaient des centaines de milliers à descendre manifester dans les grandes villes de Grèce hier pour cette première journée de grève générale de l’année 2011. C’est à Athènes que la mobilisation a été la plus spectaculaire, avec plus de 60 000 manifestants dans les rues.

L’appel des grands syndicats des secteurs public et privé (ADEDY et GSEE notamment) a donc été très largement suivi en cette neuvième journée de mobilisation générale depuis la mise en place du plan d’austérité de Strauss-Kahn et Papandréou. Hier, l’activité du pays était complètement paralysée.

Il faut dire que de nouvelles mesures d’austérité et de privatisations sont annoncées dans le cadre du mécanisme européen de stabilité financière dont les dirigeants européens ne cessent de louer les bienfaits.

La répression des manifestations, savamment préparée et orchestrée par Papandréou depuis plusieurs jours via une campagne de diabolisation des manifestants sur internet. Les quelques 5000 policiers déployés dans les rues d’Athènes ont dispersés les manifestants à coups de grenades lacrymogènes. On sait d’ores et déjà que plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés.

Très présents dans les cortèges, nos camarades de Syriza (le rassemblement de l’autre gauche grecque autour, notamment de Synaspismos), nous ont rapportés les slogans repris en cœur par la foule : "Nous ne paierons pas votre dette", "Notre seule dette c’est de continuer la lutte", "Les besoins du peuple avant les profits", "Non aux plans de l’UE et du FMI" !

Le Parti de Gauche soutient les manifestants grecs dans leur lutte et dénonce la diabolisation et la répression dont ils sont victimes.

En France comme en Grèce, faisons payer la crise à ceux qui l’ont créée et reprenons le pouvoir aux oligarchies autoritaires ! Qu’ils s’en aillent tous !

2) Huitième grève générale en Grèce

« Nous n’en pouvons plus. » C’est sous ce mot d’ordre que des dizaines de milliers de Grecs ont défilé hier dans les rues d’Athènes pour dénoncer la politique d’austérité mise en place par le gouvernement socialiste de Georges Papandréou, en contrepartie d’un prêt de 110 milliards d’euros octroyé par le Fonds monétaire international (30 milliards) et l’Union européenne (80 milliards).

La société dans l’impasse

Selon les syndicats, 60 000 personnes ont répondu présent dans la capitale, à l’appel des deux grandes centrales syndicales, GSEE (privé) et Adedy (fonction publique), pour participer à cette huitième grève générale, la première de l’année 2011. La police a estimé le nombre de protestataires à 20 000 à Athènes et à 16 000 à Salonique. Totalisant 2,5 millions de salariés, les syndicats GSEE et Adedy représentent environ la moitié des travailleurs grecs.

« Le “remède” infligé au pays est pire que le mal, les riches deviennent plus riches, les pauvres plus pauvres », a déclaré le président de la GSEE, Giannis Panagopoulos, alors que le chômage frôle les 14% et que le PIB grec s’est contracté de 4,5% en 2010.

« Le peuple et ses besoins doivent passer avant les profits et les chiffres », a indiqué la centrale syndicale GSEE, dans un communiqué. « Cette grève lance le mouvement de protestation cette année, avec la participation des travailleurs, des retraités et des chômeurs », a précisé de son côté Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat du secteur public Adedy. « Tout le monde pense que c’est l’impasse complète financière, politique, morale et culturelle, la société grecque est sans espoir », a lancé à l’AFP Iannis Albanis, salarié dans l’informatique, qui s’est désolé de ne pas ressentir la « puissance formidable qu’on a sentie en Égypte ». « On n’en peut plus. Je cherche du travail depuis des mois tandis que d’autres mangent avec une cuillère en or », a expliqué Thanos Lyroukias, un manifestant de vingt-sept ans. « Le gouvernement n’a pas de marge de manœuvre pour changer sa politique, a souligné Costas Panagopoulos, chef de l’institut de sondage Alco.

Tous les secteurs ont été touchés

La grève a paralysé une partie de la capitale. Les administrations, les hôpitaux, les services publics et les établissements scolaires ont été touchés. Le trafic aérien a été suspendu pendant quatre heures à la mi-journée. Les liaisons maritimes avec les îles, les dessertes ferroviaires et une partie des transports urbains ont été perturbés. Aucun bulletin radio ou télé n’a été diffusé. Une nouvelle fois, des incidents ont émaillé cette grève contre l’austérité opposant des jeunes aux forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour les disperser.

Damien Roustel, L’Humanité


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