La casse de la fonction publique est un vieux rêve de la droite libérale car cette fonction publique est le dernier rempart contre la précarité et un foyer toujours vivant de grèves et de manifestations, parfois moteur pour l’ensemble du monde salarié. Sans oublier non plus que le taux de syndicalisation dans la fonction publique est beaucoup plus élevé que dans le secteur privé. Les menaces maintenant se précisent et prennent forme de textes. Cela fait partie de la planification libérale de la destruction des acquis sociaux.

Ce n’est donc certainement pas le moment d’afficher sa petite banderole syndicale (en l’occurence, celle de l’UNSA, mais je réagirais de la manière si c’était une autre), en méprisant les autres organisations, notamment la CGT (pourquoi d’ailleurs ?) et la CFDT (là, on a quelques explications...’), au mépris aussi des efforts d’unité construite dans le passé récent. Bien au contraire, tout doit être fait pour construit une unité sur une plate-forme unitaire défendant le statut de la fonction publique. La division ne peut que faciliter la tâche de l’UMP et du Medef. Et la magie de l’action des "masses en mouvement" n’y suffira pas. Je l’ai je l’ai déjà dit : on ne construit pas une unité durable avec ses pieds mais avec sa tête.

Tout le monde sait que le mouvement syndical est divisé en deux grandes catégories : l’une réformiste (CFDT, UNSA, FO,...) et l’autre, disons plus radicale (CGT, F.SU, Sud,...), même si cette distinction est quelque peu simplificatrice. Mais l’expérience récente, notamment sur le problème des retraites, mais pas seulement, a montré que malgré certaines différences d’analyse, et de positionnement idéologique, une unité d’action a été possible. Le parti de gauche a pour vocation, entre autres, de porter politiquement les revendications du mouvement syndical, notamment lorsque ce mouvement fait preuve d’unité. Même s’ il paraît naturel, en tant qu’héritier de Jaurès et de Marx, qu’il se trouve plus proche des syndicats de la deuxième catégorie que de la première, il serait totalement aberrant, et antidémocratique, qu’il ne tienne pas compte des analyses des syndicats de la première catégorie. Toute expression de mépris à leur égard est contre-productif et contraire à l’esprit d’unité qui préside à la formation d’un front de gauche élargi.

Il serait plus intéressant qu’apparaisse sur ce site une plate-forme commune entre les différentes organisations syndicales de la fonction publique. Différentes organisations syndicales ont fait preuve en 2010 d’unité syndicale tout à fait constructive, tant au niveau local que national.

Voici deux exemples, pris au hasard, parmi une multitude d’autres :

http://sd03.fsu.fr/spip.php?article57

http://www.unsa.org/?Intersyndicale...

et chacun remarquera sur ces exemples, que la CGT et la CFDT n’étaient pas au frigo et l’UNSA au soleil.

Hervé Debonrivage