Motion sur la prospection du gaz de schiste au Conseil Général de l’Aveyron

jeudi 3 février 2011.
 

Le Conseil Général de l’Aveyron a adopté lors de sa Commission Permanente du lundi 31 janvier une motion « pour un moratoire lié à la prospection de gaz de schiste en Aveyron ».

Un texte sans aucune discussion en amont des Conseillers Généraux, dont ceux de la Commission Environnement, a été remis en séance dans la précipitation.

Son contenu approximatif, dans la forme et sur le fond témoigne de l’improvisation totale du Président du Conseil Général et de sa majorité sur le sujet.

Alors que la mobilisation grandit en France et dans l’Aveyron pour s’opposer aux menaces graves sur l’environnement que laissent planer les permis d’exploration délivrés en catimini et en dehors de toute concertation préalable par le gouvernement, la position improvisée des élus du département n’est pas à la hauteur des risques majeurs de pollutions.

Dans ce contexte, comme Conseiller Général du Parti de Gauche, je me suis abstenu face à si peu de combativité et un texte si gentillet.

La réponse des élus locaux doit être plus ferme et responsable.

Car le gouvernement de Sarkozy vient d’offrir en pâture 1% du territoire français, dont une partie du Larzac et de l’Est-Aveyron, aux appétits des gaziers et pétroliers en leur accordant des permis de recherche exclusifs, dont le permis de Nant, à des fins d’exploitation de gaz non conventionnel, dits « gaz de schiste » sans aucun débat public.

Les conséquences pour nos plateaux, encore épargnés par l’industrie, peuvent pourtant s’avérer lourdes, ils pourraient bientôt ressembler à du gruyère, du gruyère sec…

Car la technique utilisée, la fracturation hydraulique, utilise près de 600 produits chimiques envoyés jusqu’à – 3000 mètres, elle est non seulement polluante et dangereuse pour l’écosystème, mais de plus elle est très grosse consommatrice d’eau. Chaque puits peut être fracturé entre 15 et 20 fois. Chaque fracturation consommant entre 7 et 28 millions de litres d’eau et seulement la moitié de cette eau est récupérée.

Où sera pompée toute cette eau ? Une fois de plus, on est bien loin du Grenelle qui devait par son article 27 préserver les ressources en eau !

Et comment seront acheminés les volumes de gaz ainsi extraits vers les usines de retraitement ? Où est la réduction des émissions de gaz à effet de serre promise par le même Grenelle ?

Alors qu’en Équateur, le projet Yasuni ITT permet de laisser le pétrole sous terre, en France on fore et on perfore, encore et encore.

Ainsi je demande comme le Parti de Gauche de l’Aveyron au Conseil Général de se déclarer « Hors zone de recherche et d’exploitation de gaz de schiste » et aux communes concernées, responsables de la santé publique sur leur territoire, de prendre des arrêtés d’interdiction d’exploitation pour protéger leurs habitants et leurs nappes phréatiques des risques de diffusion d’agents chimiques cancérigènes et mutagènes qui accompagnent l’hydro-fracturation.

Le Parti de Gauche de l’Aveyron ne souhaite pas que nos paysages soient assassinés à coups de produits chimiques et demande, au gouvernement, l’arrêt immédiat de toute exploration à des fins d’exploitation des gaz non conventionnels sur le territoire français et la tenue d’un véritable débat public sur les nouveaux choix énergétiques à engager d’urgence face aux enjeux écologiques.

Le Parti de Gauche de l’Aveyron souhaite privilégier les autres solutions qui permettent de planifier la transition énergétique :

* la création d’un service public de l’énergie,

* le transfert du tout routier vers le rail et le fluvial,

* un vaste programme de rénovation thermique

* un scénario ambitieux de sortie du nucléaire et des énergies fossiles

Jean-Louis Roussel

Conseiller Général de l’Aveyron (Rodez-Nord)

Membre du Parti de Gauche & du Front de Gauche


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