"On pourrait tout arranger en restant dans le cadre du capitalisme... un gros bobard" (JL Mélenchon à Bordeaux)

vendredi 4 février 2011.
 

« Sud Ouest ». Ce soir à Bordeaux, vous participez à votre premier forum du Front de gauche en tant que candidat à la candidature...

Jean-Luc Mélenchon. J’y participe plutôt comme responsable du Parti de gauche (PG), même si pour moi il n’y a pas une grande différence. En tant que responsable politique, j’avais décidé d’être présent à autant de forums du programme partagé du Front de gauche que je le pourrais. Ce sera le troisième sur quatre auquel j’aurai participé.

André Chassaigne, votre rival du PCF pour cette candidature, y participera aussi...

Il est dans le même état d’esprit que moi. Le fait d’être candidat ne change pas grand-chose au contenu de ce que nous avons à dire. Tant mieux, tout le monde verra ainsi qu’il n’y a que de la sympathie entre lui et moi.

En revanche, au PCF, il n’y a pas que de la sympathie, comme en témoignent les récentes déclarations d’André Gerin qui trouve que vous ne vous adressez pas au « peuple de gauche »...

Je ne suis pas surpris de la position d’André Gerin, puisqu’il est opposé à l’idée du Front de gauche.

Mais c’est bien normal. Par quel miracle serions-nous les seuls à être spontanément unanimes ? La méthode de désignation n’est pas celle que je souhaitais, puisque j’aurais voulu que nos trois partis fassent une proposition en commun. Comme les choses se présentent différemment, pour respecter le calendrier et la forme de la consultation entre communistes, j’ai donc proposé ma candidature. Cela change le profil de la précampagne, dans la mesure où je dois convaincre plus largement que je ne le croyais au départ.

Votre candidature indispose aussi beaucoup de socialistes, comme Jean-Christophe Cambadélis, qui vous accuse d’avoir fait de la défaite du PS un choix stratégique.

Son texte, comme l’attitude de M. Hamon, est le symptôme d’un nombrilisme absolu. Ils pensent que les gens n’agissent et ne se battent qu’en fonction d’eux. Je n’ai jamais dit que je souhaite la défaite du Parti socialiste, je souhaite passer devant lui. M. Cambadélis en déduit que je souhaite la défaite de la gauche, alors qu’en passant devant le PS, je veux assurer la victoire de la gauche. Le PS, avec son arrogance, sa façon de mettre en avant 6 ou 7 candidats tout en donnant l’impression qu’il n’y en aura qu’un de retenu à la fin, du fait des sondages, a une pratique dévastatrice à gauche. Il n’a aucun argument à mettre sur la table autre que le vote utile. Mais le plus utile, est-ce que c’est eux ou moi ?

Ce soir vous participez à un forum, dont le surtitre est « Contre le capitalisme vert ». Le capitalisme aurait-il une couleur ?

Certains le prétendent, et quand on parle de capitalisme vert, le problème n’est pas la couleur mais le capitalisme. Tout un secteur de l’écologie politique, de la droite, et peut-être des sociauxdémocrates, prétend qu’une bifurcation écologiste de l’appareil de production serait compatible avec le capitalisme. Tout cela est un gros bobard. C’est toujours la même chose : on pourrait tout arranger en restant dans le cadre du capitalisme. Non. Il faut rompre avec lui.


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