Solidarité avec les démocrates algériens réprimés ce 22 janvier. Vive l’Algérie démocratique et sociale (6 documents)

vendredi 28 janvier 2011.
 

6) Au rendez-vous de l’Histoire ce 22 janvier 2011

Nous tenons à transmettre notre salut fraternel à toutes les citoyennes et tous les citoyens, les organisations (syndicales et associatives) et les partis politiques qui ont bravé l’interdiction arbitraire opposée à une demande de marche pacifique dans la capitale.

Même isolées dans les différents quartiers de la ville ou retenues à la périphérie d’Alger ; ces mobilisations sont l’expression d’une détermination citoyenne qui fera date. Plus rien ne pourra arrêter la revendication de liberté et de justice dans notre pays.

Notre capitale n’a pas connu un tel déploiement depuis le coup d’Etat du 19 juin 1965. Cette démonstration qui vise à impressionner le peuple est en réalité un aveu de faiblesse.

On ne peut pas empêcher un peuple de s’exprimer dans les médias lourds de son pays, on ne peut pas l’empêcher de marcher pacifiquement dans la capitale un demi siècle après l’indépendance pendant que l’on s’emploie à mobiliser la justice pour dépecer le pays, discréditer l’Etat et hypothéquer la Nation et feindre de déplorer les excès de la colère populaire.

L’état d’urgence perpétuel imposé au pays depuis 1992 est discriminatoire et dangereux. Les organisations satellites du pouvoir squattent la télévision, la radio et, quand elles sont instruites, la rue. Un tel parti pris ne peut que pousser à l’aggravation du désespoir avec tout ce qui peut en découler. Cet Etat d’urgence est aussi le principal instrument de l’étouffement des libertés par lequel les familles régnantes couvrent leur corruption.

Le statuquo est intenable.

Il est important et urgent que les patriotes, acquis au principe de l’Etat de droit et aux valeurs de Novembre et de la Soummam, amplifient et pérennisent la dynamique du 22 janvier pour lui donner un élan pouvant conduire à la mise en place des conditions d’un débat national en vue d’engager une transition démocratique. Le système politique en place depuis 1962 a failli. Notre devoir est de faire écho au sacrifice de nos martyrs et à l’attente de nos enfants.

Parachever notre guerre d’indépendance par la construction d’un Etat démocratique et social est à la fois une solution et un devoir. Il y a des phases historiques qui croisent le destin des peuples pour favoriser leur émancipation. Celle que nous vivons aujourd’hui en fait partie.

Gloire à nos martyrs

Vive la jeunesse algérienne

Vive l’Algérie démocratique

Alger, le 23 janvier 2011

Communiqué du RCD

5) Algérie : la police réprime une manifestation de l’opposition

Source : http://www.humanite.fr/22_01_2011-a...

Un important dispositif policier était déployé samedi dans les rues d’Alger, où le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) avait appelé à manifester pour obtenir la levée de l’état de siège en vigueur en Algérie depuis 2002, a-t-on constaté sur place. Une foule était massée devant le siège du RCD, où l’ambiance était très tendue.

Le défilé devait partir de la place du 1er Mai pour rejoindre le siège de l’Assemblée à Alger, mais a été empêché par les autorités, qui n’avaient pas autorisé le défilé, l’état de siège interdisant toute manifestation à Alger.

Sept policiers ont été blessés dans des heurts avec des partisans du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD, opposition) devant leur siège à Alger d’où devait partir un cortège pour une manifestation interdite par les autorités, a rapporté l’agence algérienne APS.

Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) qui avait appelé à la manifestation, a indiqué qu’"il y a eu plusieurs blessés et parmi eux, le chef du groupe parlementaire du RCD Othmane Amazouz, et de nombreuses arrestations" devant le siège de son parti où ses partisans avaient rendez-vous avant la marche prévue sur le Parlement.

Certains manifestants brandissant des drapeaux algériens mais aussi parfois les couleurs de la Tunisie criaient "Algérie démocratique" ou "le pouvoir, y’en a marre".

Peu après, un journaliste de l’AFP a également vu le chef régional du RCD à Bejaia (260 km à l’est d’Alger), Reda Boudraa, la tête couverte de sang après avoir reçu un coup de bâton. Il a été évacué dans une ambulance avec un autre manifestant blessé.

Le député et porte-parole du RCD Mohsen Belabbes a fait état à la mi-journée de six blessés.

Il y’a eu plusieurs arrestations musclées, surtout des jeunes. L’un d’eux a été traîné par cinq hommes en civil dans la rue vers l’entrée d’un immeuble où il lui ont passé les menottes.

Arezki Aïter, le député RCD de Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, a été interpellé puis relâché une heure plus tard, selon son parti.

Dès le début de la matinée, quelque 300 personnes s’étaient retrouvées bloquées par des centaines de membres des forces de l’ordre casqués et équipés de matraques, boucliers et gaz lacrymogène, devant le siège du RCD sur l’avenue historique de Didouche Mourad, les Champs Elysées algériens.

Les manifestants devaient en partir pour la place de la Concorde, dans le centre, et marcher vers 10H00 GMT en direction de l’Assemblée nationale populaire, le Parlement.

"Je suis prisonnier dans le siège du parti, a déclaré Saïd Sadi par haut-parleur depuis le premier étage de l’immeuble. Je ne peux pas partir d’ici", a-t-il affirmé aux manifestants et dizaines de journalistes présents.

"On ne peut pas mener de lutte pacifique quand ont est assiégé", a-t-il clamé.

Dans la rue, ses partisans brandissant des drapeaux algériens et d’au moins deux autres de la Tunisie voisine où la population a renversé il y a une semaine 23 ans de dictature, criaient : "Etat assassin", "Jazaïr Hourra, Jazaïr Democratiya" ("Algérie libre, Algérie démocratique").

Entre les chants patriotiques, on pouvait aussi entendre en français "le pouvoir, y’en a marre" et lire une pancarte appelant à "la dissolution des instances élues".

Dès vendredi soir, les autorités avaient pris des dispositions pour quadriller la capitale après que le RCD eut confirmé son intention de manifester malgré l’interdiction décrétée par la wilaya (préfecture) d’Alger. En milieu de nuit, des dizaines de véhicules blindés étaient déjà en position dans le vieux centre historique.

Des barrages ont aussi été érigés à l’entrée est de la ville et au moins trois bus transportant des manifestants de Kabylie ont été bloqués dès vendredi soir, selon des témoins cité par le quotidien El-Watan mais déterminés "à continuer à pied".

Sur la place de la Concorde, dans le centre, des dizaines de véhicules blindés étaient stationnés et des centaines de membres de la protection civile et de la police étaient postés dans la matinée. Devant le palais présidentiel, sur les hauteurs d’Alger, une douzaine de véhicules blindés armés de canons à eau veillaient également.

Dans le ciel, un hélicoptère surveillait la situation.

L’Algérie a vécu au début de janvier cinq jours d’émeutes contre la vie chère qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Le mouvement s’est arrêté après l’annonce par le gouvernement de mesures baissant les prix des produits de première nécessité.

4) Alger en état de siège policier ce 22 janvier 2011 pour empêcher la manifestation du RCD

En prévision de la marche à laquelle a appelé le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) ce samedi 22 janvier, la capitale a été au cœur d’un dispositif sécuritaire impressionnant qui a été mis en place depuis plusieurs jours déjà. Vendredi soir puis samedi matin, ce dispositif a été considérablement renforcé à tel point qu’il démontre dans quelle mesure le pouvoir était déterminé à empêcher que la marche ait lieu et à étouffer toute brèche qui favoriserait le retour des émeutes.

Car, jusque-là, les autorités ont su arrêter le vent de la contestation avant qu’il ne se transforme en un scénario comme celui vécu en Tunisie. Ainsi, dès ce matin, les Algérois se sont réveillés avec le bruit des hélicoptères vrombissant dans le ciel de la ville, les rues d’Alger étaient à l’évidence moins fréquentées aussi bien par les piétons que par les automobilistes, dans la mesure où beaucoup de citoyens ont préféré s’abstenir de prendre des risques dés lors qu’ils n’étaient pas obligés de sortir.

C’est le cas notamment pour ceux qui habitent les quartiers du centre‑ville, non loin du lieu de la marche et du siège du RCD. Les Algérois qui devaient se déplacer en voiture vers le centre de la capitale depuis la place des Martyrs ou la grande poste ont été surpris de voir que les accès étaient bouclés. Ils se sont alors vus contraints d’emprunter un autre chemin en passant par la Pêcherie, parfois en faisant des détours. Tout au long du trajet, on constate la présence des fourgons et autres camions antiémeute qui impressionnent par leur nombre. Tout est mis en place pour dissuader les plus téméraires qui souhaiteraient se joindre à l’appel du RCD.

Devant l’hôpital Mustapha Bacha et le long de l’édifice de la Cour des comptes, un dispositif à n’en plus finir, y compris des CRS et des policiers en civil. Idem aux alentours du siège de l’UGTA et de la maison de la presse sise Place du 1er Mai. Ceux qui empruntent l’autoroute pour rentrer sur Alger ont eu toutes les peines du monde à arriver. Il faudra pratiquement deux heures pour parcourir le trajet Bab Ezzouar‑Alger alors que des usagers du transport public se sont vus soumis à la vérification de leur identité. Dans certains lieux, même les attroupements ont été dispersés, avec également vérification de papiers. En ce 22 janvier 2010, Alger aura ainsi véritablement vécu une matinée d’état de siège.

3) Solidarité avec les démocrates algériens (Parti de Gauche)

La « Révolution du jasmin » qui en moins d’un mois, a renversé la dictature sanglante et maffieuse de Ben Ali en Tunisie, trouve un profond écho dans l’ensemble du monde arabe, et notamment dans l’Algérie voisine, où règne un pouvoir anti-démocratique qui demeure sourd aux aspirations à la liberté, la justice sociale et le mieux-être qu’exprime la population et particulièrement sa jeunesse. A l’instar de Mohamed Bouazizi, le héros du mouvement populaire tunisien, plusieurs suicides par le feu ont eu lieu à travers le pays, et des émeutes ont éclaté dans plusieurs grandes villes, brutalement réprimées, comme d’habitude.

Le Rassemblement pour la culture et la Démocratie, parti ami du Parti de Gauche, s’est déclaré solidaire de ce mouvement de protestation populaire, dès son origine . Il a appelé à une grande manifestation à Alger le samedi 22 janvier, en soutien à la jeunesse algérienne, et en faveur de l’avènement d’une Algérie démocratique et sociale et notamment de :

- la libération de tous les prisonniers arrêtés lors des dernières manifestations ;

- la levée immédiate de l’état d’urgence ;

- l’ouverture du champ politique et médiatique et la restauration de toutes les libertés individuelles et collectives garanties par la constitution ;

- la dissolution de toutes les institutions « élues », pour de nouvelles élections transparentes.

Cette manifestation, à laquelle appellent d’autres forces démocratiques, a été interdite par les autorités algériennes, mais elle est maintenue par le RCD.

A Paris, le RCD-France appelle à une manifestation d’appui à cette courageuse initiative samedi 22 janvier, à 15 heures Place de la République.

Le Parti de Gauche soutien à cette manifestation, et appelle à y participer, en complète solidarité avec les aspirations du peuple algérien.

Source : http://www.lepartidegauche.fr

2) Affolement, irresponsabilité et fuite en avant (RCD)

Rentré d’Egypte le 20 janvier, le chef de l’Etat a instruit en personne les médias lourds (télévisions et radios) pour rappeler l’interdiction de la marche du 22 janvier.

Le chef de l’Etat suggère qu’après cette interdiction, il interviendrait, en tant qu’arbitre, pour « lâcher du lest » par un remaniement gouvernemental. Le scénario est malheureusement connu : réprimer, intimider et courir derrière l’Histoire en cédant trop peu, trop tard et trop mal.

En tant que citoyens algériens, nous revendiquons le droit de marcher pacifiquement dans notre capitale. Nous n’avons ni plus ni moins de droits que des organisations affiliées à la famille régnante, qui, elles, sont encouragées à manifester partout et quand elles le veulent.

Au lieu de suivre la voix de la raison et de la sagesse, au lieu de suivre, faute de l’anticiper, la marche du monde, les plus hautes autorités du pays se réfugient dans la fuite en avant : occupation policière de la capitale ; propagande à la radio et à la télévision (pourquoi donner la parole à l’UGTA et pas à ses contradicteurs ?) ; annulation, dès aujourd’hui, de tous les transports ferroviaires vers la capitale, investissement par la police des cités universitaires d’Alger qui en contrôle entrées et sorties ; ce n’est plus l’Etat d’urgence, c’est l’Etat de siège !

Le choix qui s’offre à l’Algérie est simple : changer ou se désintégrer.

C’est pour l’honneur et la dignité de notre pays, le sacrifice et l’avenir de nos enfants que nous maintenons la marche populaire du 22 janvier.

Gloire à nos martyrs

Vive la jeunesse algérienne

Vive l’Algérie démocratique et sociale.

Alger, le 21 janvier 2011

1) La manifestation du 22 janvier est maintenue (RCD)

Comme prévu et annoncé dans notre communiqué précèdent, le pouvoir engage ses média lourds pour annoncer au journal de 20 heures qu’une "association à caractère politique" a programmé l’organisation d’une marche pour le samedi 22 janvier à 11 heures allant de la place du 1er mai au siège de l’APN, avant d’ajouter qu’elle est interdite. Nous remercions la télévision algérienne d’avoir contribué à élargir l’information autour de cette manifestation pacifique. Nous tenons cependant à apporter les précisions suivantes que la télévision nationale, chargée d’assurer un service public, ne manquera pas, nous en sommes persuadés, de reprendre dans ses prochaine éditions.

1) " L’ association à caractère politique" à laquelle font allusion la radio et la télévision nationales porte un nom. Elle s’appelle le Rassemblement pour la culture et la démocratie qui est un parti politique légal, dont les militants et les sympathisants ont payé, comme beaucoup d’Algériens, un lourd tribu pour voir nos concitoyens vivre dans la liberté et la dignité dans leur pays ;

2) La marche a une motivation : inviter l’ensemble des Algériennes et des Algériens, fiers du message de novembre et de la Soummam et adhérant aux valeurs de l’Etat de droit, à se mobiliser pour éviter le naufrage de l’Algérie ;

3) La marche a aussi un objectif immédiat : exiger la libération des détenus arrêtés lors des dernières manifestations, la levée de l’Etat d’urgence, la restauration des libertés individuelles et collectives garanties par la constitution et, enfin, la dissolution de toutes les instances "élues", autant de revendications partagées par l’écrasante majorité de notre peuple.

La demande d’autorisation déposée dans les temps et selon les règles ayant été refusée sans la moindre explication alors que des manifestations initiées par les clientèles du pouvoir ont été autorisées, nous décidons de refuser le régime des deux collèges, de sinistre mémoire dans notre pays, et de maintenir la marche populaire du 22 janvier. C’est le droit et le devoir de tous les patriotes d’agir par tous les moyens pacifiques pour honorer les martyrs d’hier et d’aujourd’hui qui se sont sacrifiés pour une Algérie démocratique et sociale plus menacée que jamais.

Gloire à nos martyrs,

Vive l’Algérie démocratique et sociale.

Contre la répression politique et syndicale en Algérie


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