2010 2011, croissance molle et chômage de masse (rapport de l’INSEE)

mardi 4 janvier 2011.
 

Dans sa note de conjoncture, l’Insee prévoit le maintien d’une activité modérée qui ne permettra pas d’améliorer l’emploi.

L ’année 2011 s’annonce plutôt morose pour l’économie française. La note de conjoncture publiée hier par l’Insee laisse prévoir, pour le premier semestre 2011, un très faible taux de croissance  : + 0,3% au premier trimestre, + 0,4% au deuxième. «  L’économie française se maintiendrait ainsi sur la tendance qu’elle connaît depuis la sortie de récession  », note l’Insee. L’hypothèse d’une longue période de croissance molle après la récession semble ainsi se confirmer. L’année prochaine ne trancherait donc pas avec 2010 qui, selon l’institut de la statistique, se soldera par un PIB en hausse limitée de 1,6%. On ne sort pas du « niveau historiquement faible de croissance de la décennie 2000 (1,4 %, en incluant la récession de 2009) », relève l’économiste Bruno Tinel, qui rappelle que, « jamais, depuis le début des statistiques, on n’a eu une succession aussi longue d’années avec un taux de croissance aussi bas ».

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Le dernier trimestre 2010 aurait connu certes une légère amélioration de l’activité (+ 0,5%), grâce à un rebond de la consommation des ménages, lui-même imputable à la prime à la casse. Revers de la médaille, cette prime expirant fin 2010, la consommation en subira le contrecoup en se « modérant fortement » au premier semestre 2011 (+ 0,1% au premier trimestre). En tout état de cause, il est difficile d’attendre beaucoup de la consommation –pourtant toujours moteur principal de l’activité– dans la mesure où, indique l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages ne devrait connaître qu’une croissance modérée (+ 0,2%, puis + 0,3% pour chacun des trimestres), inférieure à celle de la fin 2010. Dans ces conditions, sans surprise, l’emploi ne connaîtrait qu’une « lente amélioration » et le chômage resterait à un niveau élevé dans l’Hexagone (9,1% début 2011, contre 9,2% fin 2010). « La situation toujours dégradée du marché du travail pèserait sur les salaires  : le salaire moyen par tête progresserait à peine plus rapidement que l’inflation à l’horizon de la mi-2011 », indique la note de conjoncture. La France s’inscrit ainsi dans la tendance de la zone euro qui, « dans son ensemble », conservera en 2011 une « croissance modérée » (+ 0,3% par trimestre).

L’Insee avertit que son scénario est « sujet à de nombreux aléas ». Les tensions sur les dettes souveraines pourraient peser négativement en entretenant un climat d’incertitude, tout comme les politiques d’austérité budgétaire.

Yves Housson


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