PGE : Un million de signatures pour refuser les politiques d’austérité

mardi 21 décembre 2010.
 

Une grande initiative européenne a été décidée lors du congrès du Parti de la gauche européenne, à Paris. Les partis membres vont tenter de recueillir un million de signatures pour mettre à bas les politiques d’austérité.

Transformer le Parti de la gauche européenne (PGE) en une « force militante ». Là étaient les préoccupations qu’avaient à cœur de mettre en œuvre les 250 délégués au troisième congrès du PGE, qui se tenait à Paris-la Défense samedi et dimanche. L’assemblée des différents partis qui visent une transformation sociale de la construction européenne a décidé d’une grande initiative, qui prendra la forme d’une campagne militante dans tous les pays où le PGE a des partis membres.

D’autres propositions face à la crise

Le but de cette campagne est, au moyen d’une pétition, de faire valoir d’autres propositions face à la crise, pour faire reculer la machine de guerre contre les peuples qui subissent les politiques d’austérité.

Ce sera « la plus grande campagne politique que le PGE ait jamais décidé de mener », s’est réjoui Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français qui a été élu dimanche président du PGE et qui aura pour tâche d’organiser cette bataille.

Préparée ces dernières semaines, l’initiative a été présentée par l’ancien président du groupe de la Gauche unitaire européenne au Parlement européen, Francis Wurtz.

L’ambition est grande

Il s’agit, pour le PGE et ses partis membres, d’être les premiers à user de la possibilité, ouverte par le traité de Lisbonne, d’une initiative citoyenne.

En collectant un million de signatures parmi les citoyens, les membres du PGE espèrent contraindre la Commission européenne à un débat public. L’occasion pour le PGE de faire connaître ses propositions et de sortir de l’anonymat.

Mais attention  : utiliser une possibilité du traité de Lisbonne « ne veut pas dire pour autant approuver ce texte », précise Francis Wurtz.

La pétition citoyenne réclamera la création d’un « fonds européen pour le développement social » qui financerait des investissements publics qui « créent des emplois, développent la formation, la recherche, les infrastructures utiles » et qui protègent l’environnement. Le contraire, donc, du fonds de stabilisation financière, créé pour saigner, avec des cures d’austérité, les pays dont le déficit public est trop élevé. Sur la question du financement de ce fonds, tout le monde s’accorde sur une taxation des transactions financières. « Mais cela n’est pas suffisant », prévient Francis Wurtz.

Est avancée l’idée d’utiliser autrement la Banque centrale européenne (BCE), comme le proposent la Confédération des travailleurs allemands (DGB) et certaines forces du PGE. L’hypothèse d’utiliser le pouvoir de créer de la monnaie par la BCE pour financer les investissements publics sera examinée par un groupe de travail.

Dès l’an prochain, les partis membres s’engageront dans la collecte de signatures.

« Le temps est venu d’être concrets »

Le nouveau trésorier du PGE, Diether Dehm (Die Linke), voit là une initiative enthousiasmante pour que le PGE aille « enfin sur le terrain ».

La nouvelle vice-présidente, Maite Mola (Izquierda unida et Parti communiste d’Espagne), est ravie  : « Le temps est venu d’être concrets. »

Six grands meetings devraient être organisés dans différentes villes européennes. Dès la semaine prochaine, « le PCF se mettra au travail pour impliquer les communistes dans cette campagne », informe Olivier Dartigolles, responsable aux questions européennes, qui annonce la prochaine création d’un collectif national d’animation de cette campagne.

Gaël De Santis - l’Humanité


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