Capitalisme : les richesses créées par le travail nourrissent la finance (petites nouvelles du dimanche)

vendredi 11 mars 2011.
 

Nous avons appris fin février 2011 que les sociétés du CAC 40 avaient engrangé en 2010 : 80 milliards d’euros de profit soit le double de 2009. Sur cette somme, 39 milliards sont partis dans les poches des actionnaires.

Par rapport à 2009 :

- les profits de l’Oréal ont progressé de 25%

- les profits de Total ont progressé de 25,1%

- BNP Paribas : + 34,5%

- Alcatel : + 55,8%

- ceux de France Telecom ont progressé de 61,7%

- LVMH (Bernard Arnaud) : + 73%

- Schneider : + 108,7%

- Peugeot : + 197,3%

- Natixis : + 224,8%

- Société générale : + 477,7%

- Michelin : + 908,7%

- Accor (hôtels) : + 1376,6%

- Arcelor Mittal : + 1757,3%...

Pendant ce temps, les salaires sont à la traîne. Est-il vraiment impossible de les augmenter ? Chez Total une augmentation des rémunérations du personnel ne diminuerait que de 13% les dividendes payés aux actionnaires. Gardons en tête que six millions de salariés gagnent moins de 750 euros par mois en France.

En fait, la faible part des profits redistribués aux salariés sert aux grandes sociétés françaises à délocaliser les productions vers les pays "à bas coût". Les travailleurs sont ainsi pénalisés deux fois.

Pendant ce temps, l’emploi est logiquement à la traîne. Ces grandes sociétés du CAC 40 ont plaidé sans cesse les conséquences de la crise et des profits en baisse pour diminuer leurs effectifs en France de 60000 postes en 2009. Globalement, l’industrie française a perdu 190000 postes en 2009. En réalité, ils ont "dégraissé" pour augmenter leurs dividendes aux actionnaires et rémunérations des grands dirigeants.

Pendant ce temps, logiquement, les salariés sont obligés de lutter pour éviter les fermetures d’entreprises. Prenons le cas de Netcacao à Marseille. Il suffisait de 10 millions d’euros pour relancer la machine. Or, malgré leurs profits incestueux, aucune banque n’acceptait de les prêter.

De 1982 à 2010, les dividendes distribués aux actionnaires ont augmenté de 11,3% par an en moyenne alors que celle de la masse salariale a été inférieure à 5%. Au fil des années, l’écart entre profits et masse salariale s’est ainsi envolé.

Les dirigeants d’entreprise sont tellement peu soucieux de l’avenir de leur société que la part des bénéfices distribués en dividendes (24,42% en 2010) est nettement supérieure à celle engagée en investissements (19,58% en 2010).

En France, les élus de droite et dirigeants d’entreprise sont tellement peu soucieux de l’avenir de leur entreprise qu’ils n’engagent que 2% du PIB pour la recherche et et le développement (contre 3,3% au Japon, 2,8% aux Etats Unis et en Allemagne...). Pire, près de la moitié de ce budget est pris en charge par les dépenses publiques car les entreprises privilégient trop les actionnaires pour investir autant dans la recherche que la moyenne des autres pays capitalistes développés.

Décidément :

Qu’ils s’en aillent tous !

1) Exploiter au maximum : le sport préféré des marques de vêtements sportifs

Au Cambodge, 210000 ouvriers travaillent au service des multinationales du textile pour un salaire moyen de 42 euros mensuels et des conditions de travail généralement ignobles. En septembre, les deux tiers de ces salariés ont participé à une grève de trois jours pour une augmentation salariale et une amélioration des conditions de travail.

Réponse de Puma, Adidas, GAP et compagnie : licenciement...

Espérons que l’OIT interviendra pour leur faire passer le goût de l’infâme.

2) Les bénéfices, causes de licenciements

Depuis une trentaine d’années, nous constatons sans cesse cette incongruité : des entreprises très bénéficiaires grâce au travail de leurs salariés qui les licencient pour mieux rémunérer leurs actionnaires.

C’est encore ce que l’actualité nous révèle en ce début d’année 2011 :

- l’ascensoriste Schindler a réalisé 410 millions d’euros de bénéfice sur les 9 premiers mois de 2010 mais va licencier 157 salariés

- Idéal Standart, leader mondial de la salle de bains, réalise aussi de gros bénéfices et s’apprête à supprimer 311 postes.

Quel dégât humain !

4) Dans les banques françaises, 8.200 traders ont touché un bonus moyen de 242.000 euros

Quand on sait que les banques avaient touché 1700 milliards d’euros publics en 2009, oui, 1700 milliards, on ne peut qu’être scandalisé par la façon dont patrons, traders et actionnaires se remplissent les poches depuis.

Les activités de financement et d’investissement des banques françaises ont consacré aux bonus une enveloppe totale proche de 3 milliards d’euros, hors charges sociales. Les deux tiers de cette somme ont été captés par les 8.200 professionnels de marché soumis au contrôle de Michel Camdessus, qui ont reçu un bonus moyen de 242.000 euros.

Dans l’une de ces banques, les 100 traders les mieux payés ont tous touché au moins 1,7 million d’euros, et 50 ont perçu au moins 2,5 millions d’euros.

10 traders ont touché au moins 50 fois leur salaire fixe et l’un d’entre eux a touché en bonus près de 100 fois son fixe !

Dire que ces banques ont été sauvées par l’agent des contribuables

5) Les banques américaines saisissent les logements par millions

En 2009, grands patrons, traders et actionnaires des banques américaines avaient maintenu de hauts bénéfices malgré leur quasi faillite grâce à l’argent des contribuables et grâce à d’innombrables saisies de maisons et appartements d’emprunteurs en difficulté à cause des subprimes :

- 2,8 millions de procédure de saisie qui ont empoisonné la vie des familles

- près d’un million de saisies effectives

Ce record de 2009 vient déjà d’être battu en 2010 avec 2,9 millions de procédures et 1 050 500 saisies effectives.

5) 620000 années de SMIC

Parmi les grosses fortunes de 2010, signalons deux Hindoux (Shashi et Ravi Ruia) ex-aequo avec 9,3 milliards d’euros soit 620 000 années de SMIC.


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