Les étudiants anglais et italiens dans la rue ! (article national PG)

dimanche 19 décembre 2010.
 

Depuis plusieurs semaines, des mouvements étudiants se lèvent contre les plans d’austérité concoctés partout en Europe, et en particulier en Angleterre et en Italie. Pourquoi de telles mobilisations ?

Dans le cadre de l’austérité annoncée par David Cameron, Premier ministre anglais, le gouvernement a annoncé la réduction de 40 % du budget de l’enseignement supérieur d’ici 2015. Dans le détail, les conservateurs et libéraux-démocrates anglais souhaitent une baisse de 100 % du budget pour les filières artistiques et les sciences sociales, ainsi qu’une baisse de 15 % des crédits affectés à la recherche publique. Et l’austérité ne s’arrête pas là puisque le gouvernement souhaite également supprimer la bourse de « reprise d’études », soit une allocation de 35 euros par semaine dont bénéficient des jeunes déscolarisés de 14 à 18 ans qui effectuent une formation. Mais dans le même temps, il veut augmenter les frais d’inscription à l’université : doublement, puis à horizon 2012, pour certaines facs, le triplement de ces frais. Dès lors, alors que ces frais s’élèvent déjà en moyenne à 3800 euros chaque année, ils pourront atteindre 7000 et même 10 000 euros. Pour justifier cette réforme, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, David Willetts, a expliqué cyniquement qu’elle permettra « un avenir prospère aux universités, qui auront plus de liberté et [assurera] aux étudiants de la qualité ». On est en droit de s’interroger : à quels étudiants cette qualité sera-t-elle réservée ? Seuls les étudiants de familles riches pourront donc suivre un cursus universitaire. La seule alternative pour les étudiants défavorisés est de contracter un prêt qu’ils devront supporter toute leur vie, sans même parler de l’obligation de se salarier pour se nourrir et se loger. La réponse du ministre est d’autant plus choquante que sept millions de Britanniques sont surendettés. C’est pourquoi, face à cette politique, plus de 70 000 étudiants sont descendus dans les rues, ce qui ne s’était jamais vu dans le pays.

La même logique est à l’œuvre en Italie où les mesures d’austérité sont doublées d’une réforme de l’enseignement supérieur qui n’est pas sans rappeler la LRU en France. « Cette réforme coupe les fonds pour les bourses et diminue de façon drastique la représentation des étudiants. Elle élimine la figure du chercheur et surtout taille dans le financement du fonctionnement ordinaire des universités » affirme l’Union des universitaires. C’est pourquoi près de 400 000 étudiants se mobilisent actuellement contre la politique de Berlusconi.

Le Réseau Jeunes du Parti de Gauche est solidaire des ces luttes étudiantes qui défendent l’intérêt général. L’Education pour tous, et donc sa gratuité, est un préalable à l’émancipation de chacun.Les jeunes se mobilisent partout en Europe contre les politiques néo-libérales qu’on nous impose : lutte contre la réforme des retraites en France, défense de l’éducation en Italie et en Grande-Bretagne… partout la même exigence, celle d’une meilleure répartition des richesses. Alors reprenons le slogan des manifs anglaises où l’on chante en Français « Tous ensemble, tous ensemble ! » contre les parasites qui souhaitent faire payer aux jeunes la crise qu’ils ont eux-mêmes engendrée. Et rajoutons même « Qu’ils s’en aillent tous ! ».


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