2ème Congrès du PG : Bilan d’activité 2009-2010 du secteur Éducation

mercredi 1er décembre 2010.
 

Intervention de François COCQ au Congrès du PG, Le Mans 19/21 novembre 2010

Chers camarades,

Ce n’est pas vous que je dois convaincre de la centralité de la question éducative dans le projet politique du Parti de Gauche. Dès lors que nous avons mis la question de l’émancipation au cœur de notre démarche, il est évident que l’Ecole de la République est un levier puissant et au service de tous !

Cette émancipation, nous avons cherché à la traduire selon deux axes forts :

o Tout d’abord en formalisant la notion d’intérêt général. Autrement dit, que chaque individu soit capable de passer de la pensée de ce qui est bien pour lui à la pensée de ce qui est bien pour tous. Cette visée universaliste s’inscrit pleinement dans l’héritage des Lumières que nous revendiquons. C’est en effet cette capacité à penser l’intérêt général qui libère l’individu et qui lui permet ensuite de faire ses choix en son âme et conscience.

o Mais l’émancipation passe aussi par la transformation sociale. L’Ecole n’est pas un sujet neutre comme s’ingénient à nous le faire croire les libéraux ! Nous voulons au Parti de Gauche mettre l’Ecole au service du grand nombre, des classes populaires, de celles et ceux qui en ont le plus besoin. De ce point de vue, les savoirs, l’enseignement professionnel et les qualifications, nécessairement nationales et reconnues par les conventions collectives, ont un rôle essentiel à jouer.

Sur ces bases, les près de 200 camarades regroupés dans les commissions éducation ont fourni un très gros travail depuis deux ans : 41 contributions au débat, 19 communiqués de presse, 25 notes de synthèse et argumentaires. La majorité de ces travaux sont consignés sur le site de la commission éducation ( http://education.lepartidegauche.fr ). C’est aussi bien sûr la contribution au document Ligne d’Horizon ou encore les 8 fiches du programme partagé que nous avons irriguées par un travail collectif de la commission durant l’été et en cette rentrée. Cela nous permettra d’ailleurs très prochainement non seulement de les enrichir mais aussi de proposer de nouvelles fiches.

Régulièrement, nous avons essayé de vous tenir informés par des articles dans les publications du PG. Nous avons également publié un certain nombre de tribunes dans la presse depuis deux ans, que ce soit dans l’Humanité, Politis, Marianne2 ou sur LeMonde.fr.

Nous avons répondu aux invitations qui nous ont été faites de participer à divers forums et colloques. Jean-Luc Mélenchon a ainsi fait, aux côtés des camarades de la commission, une intervention remarquée le 12 juin dernier au forum organisé par le SNES-FSU sur les relations entres syndicats et partis politiques. Des camarades de la commission ont eux-mêmes organisé de tels forums comme dans la Vienne où un groupe de travail départemental sur l’éducation a initié un tel moment d’échange dont le contenu a été très remarqué.

Nous avons cependant volontairement fait le choix de calibrer notre expression vers l’extérieur. Car l’Ecole est un sujet tellement central et tellement citoyen que toute élaboration ne saurait se faire sans travail et concertation avec les syndicats, les associations, les parents d’élèves, bref le monde de l’éducation et plus largement la société toute entière qui, à juste titre, fait sienne l’Ecole de la République.

Nous avons pour cela initié un certain nombre de rencontres avec les syndicats et les associations. Ce cycle de rencontre connaît en cet automne une nette accélération. Ce n’est pas un hasard. Nous avons en effet, comme tous les secteurs du parti, engagé la démarche du programme partagé. C’est ainsi qu’à partir de nos propositions, nous allons rencontrer nos camarades du Front de Gauche et nous tourner vers l’extérieur pour les confronter au travers de rencontres, de forums, mais aussi au plus près des citoyennes et des citoyens dans les comités locaux du programme partagé qui commencent par endroits à émerger.

Nous sommes en capacité de nous projeter dans ce travail car, outre le projet, nous avons dès à présent fait émerger un certain nombre de propositions fortes et emblématiques qui traduisent les ambitions et les spécificités qui sont les nôtres.

C’est le cas par exemple du passage de la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans. C’est aussi la création d’un grand service public d’accueil de la petite enfance. C’est l’accent qui sera mis sur la lutte contre la marchandisation : en revenant sur les externalisations qui ont lieu au sein de l’éducation nationale et en supprimant les crédits d’impôts aux officines de soutien privées. C’est aussi le retour sur les contre-réformes de la droite comme le bac pro 3 ans et la réforme du lycée et nous abrogerons la LRU. Loin des préconisations européennes en vogue depuis une vingtaine d’années en matière de libéralisation du marché éducatif et loin du bras armé qu’en constitue le traité de Lisbonne dont il nous faut sortir, nous lutterons contre l’autonomie des établissements, synonyme d’individualisme, d’inégalités et de potentats locaux.

Au-delà de la sempiternelle revalorisation vide de sens annoncée par tous, nous ferons de l’enseignement professionnel un levier et une finalité pour permettre la réussite du grand nombre. Nous lutterons contre la ghettoïsation en rétablissant la carte scolaire et en la développant en prenant en compte des critères autres que géographiques. Nous reviendrons bien évidemment sur les 70 000 suppressions de postes de ces 5 dernières années et, au nom de l’intérêt général, au nom de toutes celles et tous ceux qui n’ont que l’école de la République pour sortir de leur condition, nous affirmons que les fonds publics iront exclusivement à l’Ecole publique. Nous réaffirmerons enfin notre attachement sans faille au principe de laïcité en revenant sur la loi Carle de financement des écoles primaires ou sur les tristes accords Vatican-Kouchner qui autorisent au privé la collation des grades. Bref, nous sortirons les croyances et le marché de nos écoles !

Camarades, la révolution citoyenne passe par l’Ecole de la République. Engageons-la !

François Cocq

Secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche


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