1789 un progrès, 1871 l’exemple ! (critique de ce point de vue)

dimanche 24 mars 2019.
 

1) 1789 un progrès, 1871 l’exemple !

Source : Forum de la Coordination Lycéenne Indépendante

La révolution de 1789 a été un échec cuisant, elle n’a abouti à rien de concret pour le peuple, elle a seulement profité aux bourgeois qui ont pus prendre le pouvoir en renversant les nobles et en délaissant le prolétariat. Même si de nos jours la révolution de 1789 est devenu le symbole de la république (Normal pour une république embourgeoisée), pour les plus lucides et avertis d’entre nous, c’est la Commune de paris de 1871 qui fut un tournant et un exemple, même si celle-ci fut éphémère. La Commune de Paris désigne la période insurrectionnelle à Paris qui dura environs deux mois, du 18 mars 1871 jusqu’à « la semaine sanglante » du 21 au 28 mai (Semaine de répression féroce). Cette insurrection était contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale, qui venait d’être élue à la va vite au suffrage universel (Qui nétait pas direct) afin d’hâter l’Armistice avec Bismarck qui vint à bout des forces impériales de Napoléon III, et qui commença l’occupation de la France. N’oublions pas que plusieurs autres communes virent le jour dans plusieurs villes de France à partir du 23 mars 1871, mais elles furent toutes réprimées (A Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse, Le Creusot, Limoges). La Commune de Paris était donc loin d’être un cas isolé, et toutes les communes qui ont été proclamés prouvent bien que c’est le prolétariat tout entier qui aspirait à un changement de système et de gouvernance au niveau de la nation et non pas une minorité. Il est indéniable que cette révolution fut menée par la classe des opprimés et qu’elle inspirât de nombreux philosophes et théoriciens socialistes, communistes et anarchistes dans leur recherche d’un nouveau système à opposer au capitalisme (Elle inspirât notamment Marx, bien que le manifeste du parti communiste fut publié en 1848). Les insurrectionnels établirent une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville et pour Karl Marx, c’est la première insurrection prolétarienne autonome (Autonome dans le sens ou c’est la première fois que la classe prolétarienne tentait un soulèvement sans l’aide d’autres classes, notamment, sans l’aide de la bourgeoisie). La commune vit pour la premiére fois l’utilisation massive du drapeau rouge, qui rallie les insurrectionnalistes et barricadiers, et qui fit son apparition lors de la commune de 1848, parce qu’il symbolise le sang du peuple ouvrier, le drapeau tricolore étant synonyme de répression (le drapeau rouge était à l’origine, sous la Révolution, le drapeau symbolisant la loi martiale ; le peuple a repris ce symbole pour se moquer des monarques et des soldats).

Les insurrectionnels ont appliqués la Constitution de 1793 dans laquelle le droit à l’insurrection est "le plus sacré des droits et le plus imprescriptible des devoirs". (Ce droit n’existe bien évidemment plus dans notre constitution, la bourgeoisie l’ayant tronquée).

Bien plus que cela, la commune c’est l’apparition du gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple : une démocratie directe reposant sur une citoyenneté active. La commune de Paris était évidemment internationaliste et acceptait les étrangers en son sein : "Considérant que le drapeau de la commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent...". Cet internationalisme découle du fait que depuis septembre 1864, il existait une Internationale ouvrière, qui avait des représentants à Paris. Une grande partie des communards étaient membres de cette internationale, qu’ils fussent proudhoniens (Anarchistes) ou socialistes…

Encore plus novateur, pour la première fois (Et grâce à la loi de 1868 sur la liberté de la presse) des revendications économiques anticapitalistes voient le jour, notamment, avec la demande de la nationalisation des banques, des mines, des chemins de fers, des assurances etc…

Autre nouveauté au sein d’un tel mouvement social ; Pour la première fois un mouvement féminin de masse voit le jour : l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blesses . Créée grâce au dévouement d’Elisabeth Dmitrieff, jeune aristocrate russe et de Nathalie Le Mel, ouvrière relieuse. Les femmes réclament le droit au travail et l’égalité des salaires. Outre ces revendications, les femmes de cette organisation ont joué un rôle prépondérant dans la mise en place du gouvernement populaire de la commune et se sont battus sur les barricades… La commune marque donc un tournant historique dans le mouvement pour l’émancipation des femmes.

L’amélioration des conditions de travail des prolétaires etait évidemment une des priorités de l’insurrection. Le Conseil de la Commune avait pour but de réaliser "l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes", c’est la principale revendication des ouvriers du XIXéme siècle (Et c’est toujours d’actualité). Le conseil supprime les entreprises privées qui proliféraient sous l’Empire. Elles sont supprimés et remplacés par les bureaux municipaux. Les ateliers abandonnés sont réquisitionnés et remis à des coopératives ouvrières (La journée de travail y est de 10 heures et la direction est élue démocratiquement par les salariés)… Bien d’autres mesures vont être mises en place, comme l’arrêt des retenues sur salaires et des amendes, pratiqués par le patronat. La Commune a donc jeté les bases de l’autogestion et de du combat social.

L’enseignement est aussi remodelé. Deux écoles professionnelles sont ouvertes, une de filles et une autre de garçons. Les établissements privés sont supprimés et l’enseignement devient également totalement laïque (l’enseignement confessionnel est interdit, les signes religieux chrétiens sont enlevés des salles de classe). Quelques municipalités d’arrondissement, celle du XXe en particulier, qui ont alors la responsabilité financière de l’enseignement primaire, rendent même l’école gratuite. Il faut aussi noté que les instituteurs, que se soient des hommes ou des femmes, sont traités avec égalité (Au niveau du salaire notamment).

Il est vrai que la révolution de 1789 marque la fin de l’ancien régime et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen vit le jour. Celle-ci proclama l’égalité des citoyens devant la loi, les libertés fondamentales et la souveraineté de la Nation, apte à se gouverner au travers de représentants élus. Mais à qui profita cette révolution, cette déclaration, et à qui profite t-elle encore ? Aux puissants ; Aux gros propriétaires, à ceux qui détiennent les capitaux et qui exploitent le petit peuple, à ceux qu’on désigne communément sous le nom de bourgeois. Jamais on ne vit prêcher autant de belles paroles, autant de discours et de textes vertueux sur l’égalité, la liberté, la justice et la paix des peuples, jamais pourtant on ne verra plus un tel degré d’hypocrisie, de démagogie ou bien de lâcheté et de passivité pour certains, en un si petit lapse de temps. Beaucoup d’entre eux devaient êtres sincères dans leur recherche de la liberté et de la justice sociale, d’autres, non moins sincères, pensaient qu’il fallait éduquer le peuple et que seule une élite d’intellectuels ou/et de riches commerçants pouvaient et devaient être à la tête de la république. Enfin, il y a ceux qui détenaient les rennes du pouvoir (Officieusement bien entendu, les « meneurs »), et qui savaient très bien pourquoi ils prenaient part à cette révolution ; pour sauvegarder leurs intérêts et pour en emmagasiner encore d’avantage (Les biens des nobles, du clergé etc…). Autrement dit, les bourgeois ont participé à cette insurrection uniquement dans le but de s’enrichir. N’est ce pas le Comité de salut public (Danton le dirige, puis Robespierre) qui mit en place la terreur légale pour venir à bout de la fureur populaire, qui fit ordonner des exécutions arbitraires, éradiquant émigrés et récalcitrants. Toutes ces mesures furent prises afin de s’assurer du soutien du peuple et de consolider le pouvoir de la bourgeoisie en place. Bien entendu, tout ne fut pas négatif, mais il y a nombre de choses, d’événements, de faits, que l’on ne met pas en évidence volontairement… Cette révolution bien que dominée et contrôlée par la bourgeoisie, fut indispensable pour la suite des luttes populaires, elle annonça les futurs soulèvements du peuple, du prolétariat, indépendamment de la bourgeoisie et préfigura les futures idéologies de gauche. Néanmoins, force est de constater que la révolution de 1789 fut, et est (Aujourd’hui plus que jamais peut être) glorifiée et érigée comme un model pour le peuple et la démocratie, comme un model pour tous les pays que l’occident impérialiste méprise et exploite.

Cette transcription de ma réflexion (Ou peut être, cet état de fait) est bien évidemment synthétique, néanmoins, elle permet de se rendre compte de ce à quoi ressemblait la commune de 1871, et à quoi aspiraient les communards. La répression fut impitoyable (C’est le gouvernement de la République qui etait dirigé par Adolphe Thiers "chef du pouvoir exécutif" qui appliqua cette politique de répression), beaucoup se firent exécutés sans jugements, il y eu 4586 déportations, 251 communards furent contraint aux travaux forcés et 23 furent exécutés « officiellement ». Le bilan de la semaine sanglante est éstimé à 20 000 morts chez les communards (Thiers a fait massacrer hommes, femmes et enfants sans la moindre pitié), néanmoins, la Commune devint l’exemple, et inspirât la révolution Russe (Bien que celle ci fut déviée de son but initial par un certains Staline…), la révolution espagnol (Avec les collectivités) ainsi que nombre d’autres mouvements et théoriciens d’ « extrême » gauche. Enfin, il faut mettre en évidence le fait que la république bourgeoise actuelle est issue de le 3ème république, elle-même mise en place suite à la Commune. C’est la Commune et la peur qu’elle a inspirée aux bourgeois qui les a obligés à nous donner le "jouet" (comme disait Thiers), c’est à dire cette fausse démocratie dans laquelle nous sommes toujours et qui fait tout, depuis l’insurrection de 1871, pour qu’un tel événement ne se reproduise pas.

Je trouve quand même sidérant le fait que l’on accorde pas plus de temps à étudier la commune, alors que la révolution de 1789 occupe une grande part du programme... Bien évidemment la révolution de 1789 à eu son importance, d’ailleurs sans cette révolution l’insurrection de 1871 n’aurait pas eu lieu, (Quoi que, la révolution avortée de 1848 a eu, il me semble, plus d’impact, d’influence, sur les événement de 1871, c’est une suite logique après tout.) mais elle n’est en rien comparable au niveau de la portée historique à la commune. En effet, cette dernière à une eu une influence considérable sur les événements du XXeme siècle, et elle en aura à tout jamais sur les luttes sociales et les idéologies de gauche. Au final, je me demande si c’est par pure incompétence ou tout simplement pour dissimuler et aliéner un peu plus les nouvelles générations que l’éducation nationale n’accorde pas plus de temps à cet événement clé de l’histoire contemporaine de l’humanité.

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