Philippe Katerine : la pop décalée de "Marine Le Pen" à la Reine d’Angleterre puis La banane

vendredi 11 novembre 2016.
 

1) Pour écouter la video de Philippe Katerine chantant Marine Le Pen, cliquer sur l’adresse URL portée en source.

2) Pour écouter la video de Philippe Katerine chantant LA REINE D’ANGLETERRE , cliquer sur l’adresse ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=6uF1...

3) Philippe Katerine, un album pop décalé

Philippe Katerine serait-il en train de repousser les frontières du possible en matière de musique  ? Dans son nouvel album sobrement baptisé Philippe Katerine, le chanteur parvient 
à traverser le réel en (ré)inventant la notion de chanson un peu cheap et pleine d’humour. Une pop décalée et minimaliste signée d’un fantaisiste qui s’amuse aujourd’hui à danser nu sur 
la plage en chantant « Laissez-moi manger ma banane  ! ». 
Du grand n’importe quoi qui a le mérite de faire danser, 
à l’image du fédérateur Louxor j’adore, de son précédent opus, Robots après tout. Un disque déconcertant qu’on appréciera 
ou qu’on détestera. Nous, on le trouve tout simplement génial.

4) Pour écouter la video de Philippe Katerine chantant "Laissez-moi manger ma banane", cliquer sur l’adresse ci-dessous :

http://www.youtube.com/watch?v=h3il...

5) Rencontre avec Philippe Katerine 

Il est assurément le chanteur le plus délirant du moment. Philippe Katerine revient avec un album ovni avant de faire danser le Casino de Paris.

Comment nous conseillez-vous d’écouter votre album  ?

Philippe Katerine. Je pense qu’il ne faut pas être allongé, pas non plus être en activité afin de rester disponible. Le mieux, c’est assis, mais pas à une table, sur un fauteuil, la tête droite.

Et là, ça marche  ?

Philippe Katerine. Quand ça ne marche pas, c’est que les gens sont fatigués, alors ils deviennent paranos. Ils peuvent avoir l’impression que je me fous de leur gueule. Ce qui est idiot. J’exprime les choses au premier degré, après je les mets en scène pour ne pas ennuyer avec mes angoisses. Ce qui peut expliquer parfois quelques malentendus, mais en même temps, cela m’est un peu égal.

Vous parlez de votre création avec un certain détachement, comme si vous cherchiez à en être à bonne distance  ?

Philippe Katerine. J’essaie, oui. C’est comme dans une conversation où chacun essaie de trouver la distance qu’il faut pour que cela puisse fonctionner. Il y a des personnes qu’on a envie d’embrasser tout de suite. D’autres, il faut au moins un mètre, sinon, ça ne marche pas. Dans un disque, j’essaie ainsi de trouver la bonne distance par rapport au sujet, aux émotions. Je suis un peu pudique.

Une manière de vous protéger  ?

Philippe Katerine. Dans la vie, je ne suis pas à répandre mes émotions à tout bout de champ. Je suis plutôt réservé. C’est pour ça que je suis satisfait quand j’écris une chanson, parce que cela me soulage. Mais je ne veux pas étouffer les gens avec des larmes, ça me peinerait pour eux.

Très peu de clés pour pénétrer dans votre album. Ne craignez-vous pas de déstabiliser 
les gens  ?

Philippe Katerine. Il y a des chansons plus classiques qui permettent de souffler un peu. Ce sont des espèces de bornes de ravitaillement. Je pense à Vieille chaîne ou la Banane. Il y a aussi des chansons plus éprouvantes, comme Philippe (Comment tu t’appelles  ?). C’est fait pour. Il y a 24 chansons comme dans une journée il y a 24 heures. Il y a des heures pénibles mais aussi des heures très joyeuses. C’est bien d’alterner les deux sentiments dans un disque.

Est-ce bien sérieux de chanter la Banane ?

Philippe Katerine. On ne sait pas ce que pense une banane. C’est un fruit qui reste mystérieux. Elle se cache derrière cette peau épaisse. J’ai beaucoup de tendresse pour elle.

Vous dansez nu sur une plage dans le clip, c’est assez osé  !

Philippe Katerine. Danser nu, c’est aujourd’hui impossible, car la nudité est devenue un scandale. La nudité est toujours plus scandaleuse que la violence ou le sang. De ma part, c’est plutôt une déclaration d’intention  : « Je veux faire ça, laissez-moi, faire ça », avec l’idée que ce n’est pas possible. On est en taule.

D’où votre chanson Liberté, égalité, fraternité, mon cul ?

Philippe Katerine. Quand je vois ces mots sur le fronton des mairies, j’ai envie de sortir mon pot de peinture ou ma bombe et de rajouter « mon cul ». Encore plus aujourd’hui. C’est une belle devise, mais si on était à peu près honnêtes avec nous-mêmes, cela fait longtemps qu’on aurait dû l’effacer…

Pourquoi avoir fait appel 
à vos parents, avec lesquels vous chantez et posez sur 
la pochette  ?

Philippe Katerine. J’ai écrit 
Il veut faire un film en pensant que c’était pour des gens un peu plus âgés que moi, d’une génération d’avant, celle des chanteuses et chanteurs que je voyais chez Maritie et Gilbert Carpentier. Plutôt que de demander à des professionnels, j’ai pensé que ce serait plus émouvant de chanter avec mes parents. Je n’ai pas reçu de fessée  ! Ils ont écouté la chanson, se sont regardés et ont dû penser que ce serait plutôt sexy de le faire. Je crois que j’avais envie de les provoquer, de leur chercher des noises. C’était comme leur proposer un voyage, un voyage de noces, d’aller en studio à Paris et qu’ils enregistrent ensemble.

Quelle enfance avez-vous eue  ?

Philippe Katerine. J’ai été aimé, peut-être trop même. J’ai passé toute mon enfance à rêvasser en tapant dans les petits cailloux. Après, à l’adolescence, ça a été plus cruel. Je me suis retrouvé face à quelques murs. J’ai vu que ça n’était pas si facile. Mais mon enfance, ça a été plus cotonneux, d’ailleurs je retrouve encore du coton dans mon nombril  !

Vous vous êtes préparé pour votre premier Casino de Paris en décembre  ?

Philippe Katerine. Un concert, ça vaut dix répétitions. J’ai appris ça en pleine répète. J’ai dit  : « On arrête tout de suite  ! » Un concert, ça dépend de la tête des gens. On apprend ce que c’est, quand on joue, le soir même…

Au Casino de Paris, le 7 décembre.

Entretien réalisé par 
Victor Hache

Source de cet entretien :

http://humanite.fr/24_09_2010-renco...


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