Leur loi est illégitime… Le Front de gauche en demande la non promulgation

vendredi 5 novembre 2010.
 

Ils ont voté, majorité du Sénat et de l’Assemblée nationale, la loi de destruction de la retraite à 60 ans. Mais, contrairement à ce dont ils voudraient eux-mêmes se persuader, rien n’est fini. Parce que, dans tout le pays, la mobilisation se poursuit, on l’a vu encore ce jeudi 28 octobre et on le verra encore plus encore, le samedi 6 novembre. En dépit des congés de la Toussaint, et même si certains secteurs doivent reprendre leur souffle et suspendre la grève, d’autres entrent toujours dans l’action, tels les étudiants qui commencent à réunir d’importantes assemblées générales dans les facultés… Parce qu’un texte qui fait l’objet d’un rejet aussi massif de la part du peuple ne peut être considéré comme légitime.

Il était, de ce point de vue, important que, à gauche, ce message soit délivré avec force, dans le cadre le plus unitaire possible. Et, plus particulièrement, que des élus dénoncent le coup de force gouvernemental, manifestent leur refus de s’incliner devant ce que ministres et dirigeants de l’UMP présentent comme « la loi de la République », et exigent que le texte du gouvernement ne soit pas promulgué. Ce fut chose faite grâce à la proposition du Front de gauche d’organiser des rassemblements d’élus devant les préfectures et, à Paris, devant le palais de l’Élysée. Le Parti socialiste ne donna pas suite, mais Europe écologie se joignit à l’initiative.

Une délégation fut ainsi reçue par le directeur de cabinet et la conseillère sociale du président de la République, Christian Frémont et Marguerite Bérard. Elle était composée de Pierre Laurent et Marie-George Buffet, pour le Parti communiste, de Martine Billard, pour le Parti de gauche, de Cécile Duflot et Yves Cochet, pour les écologistes, et de Christian Picquet pour Gauche Unitaire. Il n’y avait, évidemment, rien à attendre de cette entrevue, mais la délégation obtint tout de même confirmation, de la part des ces deux interlocuteurs, que le pouvoir n’avait jamais envisagé de négocier quoi que ce soit à propos de son projet de loi, dès lors que l’ensemble des organisations syndicales en refusaient le cadre.

Par la collecte organisée au bénéfice des grévistes, l’engagement total de ses élus aux côtés du mouvement social, le Front de gauche a su faire exister une gauche à la hauteur des attentes du monde du travail et de la société. Cela comptera pour la construction d’une alternative de rupture avec la dictature des marchés financiers.


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