Manif du 28 octobre : Irréductibles Toulousains

vendredi 29 octobre 2010.
 

Malgré les vacances scolaires, la mobilisation contre la réforme des retraites reste importante. 120 000 personnes selon les syndicats ont manifesté hier dans les rues de la préfecture de Haute Garonne.

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« Je suis agréablement surpris mais en aucun cas étonné, près de 70 % des Français soutiennent toujours le mouvement » expliquait Bernard Gil du syndicat CGT alors qu’il venait d’avoir les chiffres selon lesquels 120 000 personnes auraient battu le pavé toulousain en cette septième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Des chiffres que minimise la préfecture pour qui 15 000 personnes auraient pris part à la manifestation d’hier, soit une fourchette de 1 pour 8 selon les sources. Un comptage à la fourchette pour la police, à la fourche pour les syndicats.

Une participation massive dont se réjouit l’intersyndicale qui cherche déjà à préparer la prochaine grande journée nationale du 6 Novembre. Bernard Gil y voit « un encouragement à continuer même si la loi a déjà été votée. Il n’appartient pas à M. Woerth de siffler la fin de la partie ». Jean-Claude Cathala, responsable de l’UDCGT avoue « avoir douté ce matin en venant à 9h30 à Saint-Cyprien mais les gens sont arrivés plus tard de tous les côtés pour grossir les rangs. Le mouvement est ancré maintenant, il y a toujours du monde. La manif du 6 nous permettra de juger véritablement de la mobilisation ». Les records du 19 Octobre n’ont pas été atteints mais on dépasse les chiffres de la dernière manif du 21 qui avait attiré 35 000 personnes selon les sources syndicales. La bataille semble vouloir continuer durablement dans la rue où les syndicats ne sont pas prêts de lâcher, mais également sur les chiffres puisque les différences préfecture-syndicats ne cessent d’augmenter et de se rapprocher de Marseille, la « ville des grand écarts ».

Les étudiants et lycéens, en vacances pour la plupart étaient eux en baisse dans le cortège mais misent sur « une issue similaire au CPE où le gouvernement avait dû reculer devant la rue » selon Romain Boix de l’Unef. Dès ce midi de nouvelles actions sont prévues par l’Intersyndicale et l’Interprofessionnelle avec notamment un pique-nique devant le siège du Medef qu’ils jugent « le principal moteur de cette réforme injuste ».

Thomas Belet

Préparation du 6 novembre

C’est la date de la prochaine manifestation nationale à l’appel des syndicats. C’est déjà vers cette date que tous les regards sont tournés puisque les vacances de la Toussaint seront terminées et qu’on se rapprochera de conditions similaires aux plus grosses journées de mobilisation.

« Dès la rentrée, nous ferons le point sur les suites à donner au mouvement étudiant, tous types d’actions seront examinées. Rien n’est exclu. »

Romain BOIX, Président de l’UNEF Toulouse

Les Syndicats dans la durée

Les syndicats qui s’estiment « très satisfaits de cette nouvelle journée de grève » sont dans un moment charnière pour la poursuite du mouvement. D’autres formes de lutte sont étudiées par l’Intersyndicale pour permettre de s’inscrire dans la durée. Un constat lié aux difficultés financières de certains devant des journées d’action répétées qui en empêchent de pouvoir continuer avec les moyens de grève traditionnels. C’est pour cette raison que des actions comme celles de cette semaine à l’Eurocentre, à la Banque de France ou demain devant le Medef vont être multipliées ces prochains jours. Bernard Gil de la CGT explique sa détermination de vouloir « persévérer tant que des discussions autour d’une table n’ont pas été engagées. On reçoit des soutiens de mouvements syndicaux espagnols, italiens et même au-delà de l’Europe, nos acquis sociaux viennent de 1945 lors du Conseil National de la résistance, ce n’est pas pour tout perdre maintenant, nous sommes persuadées que le système de retraites par répartition a de l’avenir. Et il ne faut pas être dupe, si cette loi passe, après c’est la réforme du système de santé puis des 35 heures. Sarko joue pour la campagne de 2012 à titre personnel mais nous ne sommes pas là pour jouer. »

Les slogans

« Pas besoin de travailler PLUS, exigeons de travailler TOUS »

« Bouclier pour les uns, bouclez-la pour les autres »

« Les multinationales sont plus riches que les états »


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