Bloquons, aidons les bloqueurs et manifestons (par Gérard Filoche, CN du PS) 5 articles

mardi 26 octobre 2010.
 

Ils ont voulu rendre le droit de grève difficile ou limité ou interdit ou périlleux, ou coûteux. Les salariés contournent à leur façon cette difficulté. Quand il est difficile de faire grève avec occupation, à cause de salaires trop bas, ça coûte trop cher, pour cause de chantage à l’emploi et de précarité, quand le droit de grève peut valoir chômage, quand des services minimum sont instaurés, comment faire pour parvenir au même résultat, dans une économie densifiée, complexe, interdépendante ? il y a désormais un autre moyen efficace qui a surgi pour bloquer l’économie du pays et forcer le pouvoir politique à négocier : le blocage.

- Blocage de l’accès aux dépôts de carburant, comme à Vovray, près d’Annecy et dans des dizaines de raffineries de toute la France, de Donges à Grandpuits.

- Blocage des Zones Industrielles comme à Amiens (plusieurs centaines de grévistes dont 200 de Goodyear) Rouen ou Le Havre.

- Blocage de l’accès aux plateformes logistiques des hypermarchés (comme à Carbon-Blanc Auchan, près de Bordeaux).

- Blocage de l’accès aux aéroports comme à Marignane (prés de Marseille) ou des ports comme à Berre.

- Blocage des routes comme autour de Lille et de Paris

- Blocage des gares ou des voies ferrées comme dans des dizaines de villes

- Blocage de l’accès aux personnels (non-militaires) à l’arsenal de Toulon.

- Blocage des dépôts par les éboueurs, comme à Toulouse ou Marseille.

- Blocage des lycées et des facultés

- Blocage des cités administratives comme à Carcassonne

Le mouvement des blocages et des temps forts alternés :

En fait, en ce mois d’octobre, une autre variante de mai 68 et de juin 36 s’est inventée, le blocage général alterné de temps forts de manifestations. C’est une vraie stratégie qui s’est élaborée presque spontanément : assauts répétés de manifestations et d’occupations bloquantes entre chacune. La solidarité en est facilitée et chacun peut participer, à son niveau, même celui auquel la grève a été rendue difficile.

Et dans la mesure où le blocage tient et a le soutien de l’opinion comme c’est le cas, ça effraye les employeurs et les actionnaires qui ne peuvent continuer à faire fonctionner leurs exploitations.

Sarkozy s’épuise, enfermé dans son bunker de l’Elysée, à donner des ordres partout pour débloquer. Fait-il évacuer un dépôt de raffinerie, qu’un autre est occupé, fait-il fermer une fac qu’une autre est bloquée, fait-il dégager les routes qu’une autre région voit arriver les camionneurs escargots.

Ce 22 octobre la nouvelle vient de tomber, contrairement aux allégations de l’Elysée qui intoxique : Le soutien ne faiblit pas malgré les efforts du gouvernement et des principaux médias pour opposer le mouvement social à la population.

Selon un sondage BVA du 21 octobre, 69 % des personnes interrogées approuvent « les grèves et les manifestations ».

Le soutien est quasiment unanime chez les sympathisants de gauche (92 %) et réunit prés d’un tiers des sympathisants de droite (32 %).

Tirons la conclusion de cette nouvelle situation née du mouvement social. Bloquons, aidons les bloqueurs, entre deux manifestations. Puis manifestons, lors de “temps forts” comme 6 fois déjà, et aussi les 28 octobre et 6 novembre, on tient bon dans la durée. Tôt ou tard Sarkozy va devoir négocier.

Gérard Filoche 22 octobre 12h07

3) Le forcené de l’Elysée prétend que ce sont les grévistes qui prennent la France en otage

Que s’est il passé aujourd’hui ? La France est toujours en effervescence

Le gouvernement est illégitime à imposer cette loi : « Revenir sur la retraite à 60 ans ? Je dis que je ne le ferai pas, je n’ai pas de mandat pour cela » affirmait Sarkozy lui-même en mai 2008.

Comme Sarkozy est acculé, isolé, il s’en prend aux millions de manifestants, aux 75 % de Français qui s’opposent à son actuel coup de force contre la retraite à 60 ans.

Il envoie les CRS, sans grand succès, car les occupants des dépôts pétroliers résistent et les routiers aussi. Quand un dépôt est difficilement évacué, un autre est occupé. Et de toute façon les CRS n’ont pas la compétence pour les remettre en route, ce qui contribue à ce que la distribution de carburant se ralentisse de plus en plus. D’autant que 12 raffineries sur 12 sont en grèves et que 40 pétroliers sont bloqués à Marseille.

Sarkozy refuse que son projet scélérat soit discuté plus longtemps au Sénat

L’aveu d’impuissance du pouvoir, aujourd’hui a été d’avancer encore la discussion au Sénat en imposant une procédure d’urgence, celle du vote unique, afin d’empêcher et de clore les débats.

Faut-il que chaque jour compte, que chaque heure compte aux yeux du forcené enfermé dans le camp retranché de l’Elysée pour qu’il soit obligé d’en arriver là ? C’est lui le casseur en chef !

Voilà Sarkozy qui prétend que « les casseurs n’auront pas le dernier mot dans la République » : mais c’est lui, le casseur en chef, le pilleur de retraites, le faiseur de misère.

Ces rodomontades a ne changent rien à l’extraordinaire résistance, à l’inventivité de tous ceux qui multiplient toutes les formes de barrages possible pour bloquer le pays :

- Blocage des Zones Industrielles comme à Amiens (plusieurs centaines de grévistes dont 200 de Goodyear) Rouen ou Le Havre.

- Blocage de l’accès aux plateformes logistiques des hypermarchés (comme à Carbon-Blanc Auchan, près de Bordeaux).

- Blocage de l’accès aux dépôts de carburant, comme à Vovray, près d’Annecy.

- Blocage de l’accès aux aéroports comme à Marignane (prés de Marseille).

- Blocage de l’accès (aux personnels non-militaires) à l’arsenal de Toulon.

- Blocage des dépôts par les éboueurs, comme à Toulouse ou Marseille.

Sarkozy croit qu’ils vont s’user et dresser la population contre eux, c’est le contraire ce sont des millions de gens qui les soutiennent et qui enragent que Sarkozy ne cède pas et leur inflige cette bataille insensée, alors que de toute évidence son sale projet de contre réforme ne peut pas passer. Tenons bon, bloquons tout ce qu’il est possible de bloquer, affichons notre solidarité avec ceux qui le font courageusement. Aujourd’hui des dizaines de milliers de jeunes sont descendus dans la rue

1300 lycées étaient touchés par la mobilisation selon la FIDL. 33 universités étaient bloquées partiellement ou totalement et dans 30 autres universités des AG se sont tenues.

Et, à l’appel de l’UNEF, de l’UNL, de la FIDL… des dizaines de milliers de jeunes ont manifesté leur rejet de la réforme des retraites et du mépris de Sarkozy. A Paris se sont 17 000 jeunes qui ont manifesté, appuyé par les services d’ordre de la CGT, de la CFDT, de Fo et de Solidaires afin d’éviter les provocations et les flammes dont les médias et Sarkozy sont si friands.

L’intersyndicale appelle à deux nouvelles journées d’action : le jeudi 28 octobre et le samedi 6 novembre

Le gouvernement tablait sur la division syndicale. Le voilà servi, c’est l’ensemble des organisations syndicales, dans l’unité, qui appellent à ces deux nouvelles journées de mobilisation.

Le gouvernement tablait sur les vacances de la Toussaint. Ces deux manifestations permettront de faire le pont et qu’à la rentrée, comme dans la bataille contre le CPE, toutes les forces se retrouvent dans la bataille.

60 a taux plein pas un an de plus pas un euro de moins !

par Gérard Filoche le 22 octobre Minuit 25

4) Jouer le matamore ou négocier ? 21 octobre 2010 Minuit

Le gouvernement est illégitime à poursuivre : « Revenir sur la retraite à 60 ans ? Je dis que je ne le ferai pas, je n’ai pas de mandat pour cela » affirmait Sarkozy lui-même en mai 2008.

« Ils prétendent qu’ils ne céderont pas : mais ils le jureront encore… une heure avant de céder ! »

Le pays est toujours en effervescence dans toutes ses régions

Des manifestations se déroulent chaque jour un peu partout. Malgré les difficultés et leurs coûts, des grèves courageuses tiennent.

40 % des points de distribution de pétrole, 4700 stations services, sont à sec et la majorité des dépôts pétroliers sont fermés. Sarkozy matamore les fait « évacuer » un par un mais les piquets se reforment aussitôt et de toute façon la police ne peut remettre les raffineries en route à la place des salariés…

Le condamné pour racisme, le bretteur anti Roms, le hâbleur de la sécurité dite publique, Brice Hortefeux, va à Lyon provoquer et se fait huer par des jeunes déboussolés, perdus… Les « casseurs » sont comme le dépôt dans le fond d’un tonneau de bon vin, le bon vin étant la puissance du mouvement social, le dépôt provenant des dégâts de la crise sociale avivée dans les banlieues par la misère de la politique sarkozyste. Sarkozy comme Hortefeux essaient de faire jouer de bien piètres ficelles face à un grand mouvement social

Essai de susciter des divisions syndicales.

Essai de faire peur avec des poubelles brûlées et quelques vitrines cassées.

Essaie de faire croire que les « vacances » suffiront à éteindre le mouvement.

Essai de faire croire qu’ils jouent le pourrissement du mouvement.

Mais :

La division syndicale serait suicidaire pour le syndicat qui romprait l’actuel front uni. Elle est donc elle donc peu probable, elle serait sans doute sans effet sur la dynamique du mouvement.

Les « casseurs » sont totalement extérieurs à l’extraordinaire force du mouvement social, rien à voir avec la détermination des 6 puissantes manifestations de 3 millions de salariés en 7 semaines. Quelques images « classiques » de voitures brûlées sur TF1 ne peuvent « retourner » une opinion très forte et très consciente.

Les vacances n’y feront rien : les jeunes manifestent en masse ce jeudi 20 octobre et ils recommenceront après, ce n’est pas la première fois que cela arrive. Les syndicats envisagent à l’heure où cette lettre est bouclée, une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 28 octobre et une grève et manifestation générale à la veille du jour où Sarkozy a l’intention d’imposer un vote de ratification définitif a l’Assemblée nationale, le 6 novembre.

Pareil mouvement ne peut « s’essouffler » : il est trop profond pour cela

« J’ai commencé les manifs en t’shirt, je les poursuis en imperméable, je les finirais en duffle-coat s’il le faut ! » affiche clairement un manifestant.

De façon inlassable, les sondages confirment que les trois-quarts de l’opinion sont hostiles à la politique autiste du gouvernement. 79 % de la population souhaite que Sarkozy négocie avec les organisations syndicales. Un tel refus, un tel blocage est une négation de la République et de la démocratie, quelque chose d’insupportable dans un grand pays comme le nôtre. C’est pourquoi la colère se développe au lieu de s’apaiser : il n’y a pas d’issue tant que Sarkozy ne suspend pas son projet et ne rouvre pas les négociations avec les syndicats. Depuis hier, les déclarations communes de toute la gauche unie se multiplient dans les départements, y compris au Sénat. Aveuglement et surdité persistent pourtant, de façon stérile et dangereuse à l’Elysée.

Jusqu’à quand ?

Combien de jours et d’heures encore ce pouvoir discrédité et isolé, minoritaire, persistera-t-il dans cette voie sans issue ? Tôt ou tard il devra céder. Et plus le temps passe, plus la question de céder sera liée à l’exigence de son départ, de la démission du peu estimé président, trop ami des rentiers et des banqueroutiers.

Céder ou démissionner ? Le temps du choix devient court. Bientôt il faudra céder ET démissionner.

La gauche doit renforcer son unité, se préparer à des échéances qui peuvent être anticipées. Un programme commun sur les retraites serait nécessaire et utile. Un programme commun pour gouverner entre toutes les composantes de la gauche est urgent.

3) 6° journée en 7 semaines : record battu ce 19 octobre : plus de 3,5 millions 19 octobre 2010 19 h

Mais à ce stade, il ne s’agit plus de compter, il faut additionner : voilà 6 temps forts avec 3 millions et plus de manifestants, étalés sur un mois et demi, c’est sans précédent dans notre pays. C’est une détermination en profondeur qui ne se relâche pas en dépit des mensonges, de la propagande, odieuse et bornée du gouvernement D’autant que l’opinion favorable ne se dément pas, majoritaire de façon écrasante : 71 % de soutien, 69 % qui veulent une grève durable, 54 % pour la grève générale…

Ou voit-on un « chef d’état » qui n’avait pas de mandat populaire pour s’attaquer aux retraites, d’après ses propres dires, résister obstinément si longtemps à 75 % de son peuple ? En Thaïlande ? Pas en République !

Sarkozy Fillon sont fermés comme une porte cochère, c’est intolérable. Ou se croient-ils ? Qui se croient-ils ? Comment peuvent-ils ne parler que de répression, d’ordre public, d’intervention policière contre les raffineries, les routiers, les lycéens, et ne jamais répondre au fond des questions posées par des dizaines de millions de citoyens désormais ?

Ils croient quoi ? que de basses manœuvres vont suffire ? Comme tenter de diviser un petit syndicat, ou tenter de profiter du cap des vacances, ou organiser des petites provocations violentes pour effrayer, ou laisser « pourrir », tout cela est classique mais mesquin en face d’un tel soulèvement populaire.

Les manifestants sont créatifs et joyeux, solidaires et conquérants comme dans les grandes époques. L’ironie est souvent éloquente : « j’ai commencé ces manifs en t’shirt, je les continue en imperméable, je les poursuivrais en duffle-coat ». Sur un t’shirt : « on ne m’a pas compté la dernière fois ». « 6 manifestations selon les syndicats, 3 selon la police » et toujorus : 60 a taux plein, pas un an de plus, pas un euro de moins…

Sarkozy croit-il arrêter une si grande vague d’indignation consciente avec de médiocres bouts de ficelles ? Ne voit-il pas la lucidité, l’assurance des millions de gens qui défilent et de tous ceux qui les soutiennent ? Il y a une extraordinaire conscience parce qu’il y a une extraordinaire politisation : depuis des mois des millions de citoyens ont appris tous les rouages des systèmes de retraite, on ne peut les tromper avec de la pacotille, en leur faisant prendre des vessies pour des annuités, en les roulant dans la farine avec de gros bobards. La question des retraites concentre désormais tout : on ne veut pas se laisser piller davantage les richesses produites par les salariés par les banqueroutiers, les accapareurs, les charlatans des agences de notation, ou les riches du CAC 40 et les rentiers… Sécu, salaires, école, services publics, fiscalité toutes les questions s’engouffrent derrière à grande vitesse : quand un pouvoir ne répond pas à une cause si claire et si puissante, il se met lui-même en cause dans toutes les autres, d‘ailleurs les « Sarkozy démission » fleurissent.

L’actuel soulèvement est explosif et ne s’arrêtera pas sans une réponse à la hauteur des événements qui se déroulent et qui valent bien mai 68 ou novembre décembre 95. La grève générale se nourrit des mépris du bunker de l’Elysée, et les actions de blocage éparpillées mais bloquantes dans tout le pays sont novatrices et efficaces : 4000 points d’essence fermés.

Continuons le combat : la jeunesse fait le plein jeudi et ensuite, d’autres temps forts, pourquoi pas deux journées, sont a l’ordre du jour jusqu’à ce que ce pouvoir cède et négocie

Votée ou pas au Sénat, puis revotée à l’Assemblée, puis ratifiée d’ici un mois par le Conseil Constitutionnel, la loi sur les retraites est illégitime ! elle doit être abandonnée, retirée et s’ils continuent de façon absurde, abrogée comme le fut le CPE…

Continuer l’offensive sur le terrain social

Partout se discutent de nouveaux blocages, de nouveaux débrayages, de nouvelles grèves, des reconductions, des manifestations de jeunes, de salariés tous ensemble. Il faut contribuer à ce mouvement, à son enracinement, à son extension, à sa généralisation … Partout des inter-syndicales appellent à cela. Il faut porter la mobilisation à son apogée. C’est la meilleure réponse aux menaces de Sarkozy contre les grévistes qui bloquent les raffineries, les ronds-points …

Continuer l’offensive sur le terrain politique

La vague de fond est là. Elle peut tout emporter. Il faut un débouché politique.

Déjà, dans les départements fleurissent des appels unitaires de la gauche et des écologistes.

C’est au plan national que la Gauche doit parler d’une seule voie, ensemble, avec une déclaration commune, des engagements, une alternative. En affirmant haut et fort la nécessité d’une autre répartition des richesses.

Que des points fixes communs soient mis en place lors des manifestations, que des appels unitaires sur des mots d’ordre communs soient signés a tous niveaux, que de nouveaux et nombreux meetings de la gauche unie et des écologistes soient organisés dès maintenant, que les municipalités s’engagent, organisent la solidarité avec le mouvement social.

60, pas un an de plus, pas un euro de moins pour nos retraites !

Par Gérard Filoche

2) La grève n’est pas encore générale, mais elle balbutie dans ce sens 18 octobre 2010 16 h

Nous sommes presque dans un autre mai 68. L’histoire ne se répétant pas de la même façon, la grève n’est pas encore générale, mais elle balbutie dans ce sens et la surdité du pouvoir ne peut que contribuer à la faire s’installer. Maintenant ce sont des dizaines de millions de français qui n’acceptent pas que le pouvoir sarkozyste ne les entende pas : il y a quelque chose d’irrationnel, d’improbable dans le fait que le fortin de l’Elysée, isolé, divisé, battu, refuse de céder. L’effervescence gagne pourtant tout le pays, jusque dans ses coins les plus reculés.

Routiers, cheminots, ouvriers de la chimie, étudiants, lycéens se mobilisent lundi et mardi 1 500 stations-service étaient en rupture de stock de carburant selon l’Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP) ce qui veut dire, comme on ne les croit plus et que l’essence est devenue introuvable, c’est sans doute le double… D’ailleurs un comité interministériel de crise a été convoqué.

Les routiers sont rentrés dans le mouvement. Ils ont organisé dés lundi plusieurs opérations « escargot » aux abords des grandes villes de France, provoquant des bouchons sur plusieurs kilomètres aux abords de Paris ou Lille. Les transports ferroviaires sont touchés à nouveau plus fortement, la SNCF prévoyant en moyenne un TGV sur deux et de fortes perturbations à l’international. Les lycéens multiplient également les blocages. Selon l’Union nationale lycéenne (UNL) lundi, il y avait « 650 lycées mobilisés dont 400 bloqués ». » Priorité est mise sur l’action du mardi 19 octobre » aussi pour les étudiants qui amplifient progressivement leur action. « Nous n’avons pas d’autre choix que d’appeler les jeunes à continuer, à poursuivre leur mobilisation et à l’amplifier », selon Jean-Baptiste Prévost, président de l’UNEF. Mardi 19 octobre est la 6° journée de manifestations et de grèves sur l’ensemble du territoire français. Près de 3 millions de manifestants 6 fois consécutives, cela ne s’était encore jamais vu : c’est plus de monde dans la rue qu’en mai 68 et en nov-décembre 95, 2003 et 2006.

Selon un sondage CSA publié par Le Parisien, plus de sept Français sur dix (71%) expriment leur soutien. Cela fait sept semaines qu’il en est ainsi. C’est aussi sans précédent, une durée pareille dans un mouvement de masse de cette ampleur.

Le gouvernement fait mine de continuer à jouer la provocation… jusque-là : comme Sarkozy ne peut apparaître à la télévision c’est encore Fillon l’obtus qui est venu sur France 2 dimanche soir, fermé comme une porte cochère. Il fait comme si de rien n’était, et il veut faire voter le Sénat au pas de charge le mercredi 20 octobre. Puis, comme s’ils n’étaient pas discrédités eux-mêmes, ils tentent grossièrement de diviser le mouvement en disant : « c’est fait ! » Mais si des petits syndicats comme la CGC peuvent hésiter, pour FO, Jean-Claude Mailly, a anticipé : « - Ce n’est pas parce qu’une réforme est votée qu’elle s’applique ». À la CGT : Bernard Thibault a prévenu que « même une loi votée ne met pas un terme à la contestation ». Le gouvernement plutôt que de négocier, croit intelligent de faire savoir qu’il espère profiter des vacances scolaires du 22 au 29 octobre : mais cette attitude provocatrice et bloquée suscite une violente animosité et radicalise tous les manifestants. C’était déjà arrivé avec le CPE, le mouvement avait résisté au temps des vacances… Et Chirac avait promulgué la loi en demandant qu’elle ne s’applique pas !… Le refus du gouvernement de céder est une politique de Gribouille, il lui est impossible de tenir cette ligne contre 80 % du peuple exaspéré !

Il y en a qui croient faire peur en rappelant que mai 68 s’était terminé par une victoire électorale de la droite en juin 68. Mais chacun sait que la prétendue vague bleue de juin 68 ne fut qu’une vaguelette : la droite gagna avec moins de voix que ce qu’elle avait d’habitude ! Le problème c’est qu’à l’époque, la gauche n’avait pas proposé de solution unie en face, et que l’abstention de gauche battit tous les records !

C’est pour cela que nous crions : unité, unité ! Nous rappelons que le Parti socialiste s’est prononcé pour une Maison commune de la gauche, pour un programme commun et qu’il serait bon tout de suite de commencer par un projet commun de toute la gauche sur les retraites. C’est le moment, cela peut même devenir urgent ! Car si le gouvernement ne cède pas il va s’effondrer et 2012 se jouera avant 2012.

Nous (D&S, motion C) avons stimulé et soutenons tous les meetings unitaires depuis six mois, ainsi que les déclarations unitaires des partis de gauche dans le 64, le 43 ou le 76 par exemple. Nous militons dans tout le pays, en profondeur et avec un écho croissant pour les 60 ans à taux plein. Il faudrait une réunion nationale symbolique et audible de toute la gauche pour manifester une alternative sur les retraites avec un programme clair comme le demandent désormais des millions de manifestants : 60 ans pas un an de plus pas un euro de moins. Frappons sur ce clou, enfonçons le, dans l’unité, consolidons le front commun des 8 syndicats et de toutes forces de gauche, mettons de côte les divergences et en avant ce qui nous unit. Il faut gagner, on peut, on va gagner !

Pendant que les raffineries sont fermées et les routes et transports bloqués, faisons le plein dans les rues demain 19 octobre.

Par Gérard Filoche

1) En avant : Tout le monde le sent, on va faire le plein mardi 19 ! 17 octobre 2010 19h

Ils font mine, mais ils ont peur. Le Figaro ne vient-il pas d’écrire : « Sarkozy reprend confiance » Ah bon, parce qu’il l’avait perdue ?

Juppé ne veut plus aller dans ce gouvernement « – Pourquoi irais-je dans le Titanic ? »

Gaudin a dit : « – Ceux qui veulent mettre le feu comme en mai 68 perdront aux élections comme en juin 68 » : foutaise, ils sont au plus bas dans les sondages, et face à une gauche unie ils perdraient en raz-de-marée.

L’Elysée est isolé et ils ont perdu la bataille de l’opinion, ils sont en train de perdre celle de la rue et des grèves.

La vraie question est : combien d’heures, de jours encore avant qu’ils ne cèdent ?

Car ils vont céder forcément face à la puissance massive du peuple en colère.

Pour gagner la bataille il faut diffuser de la confiance face à leurs mensonges et propagande.

« Restons fermes, ce n’est pas des bandes de casseurs, de voyous ou de gauchistes extrémistes qui vont gouverner la France ! » ose déclarer un député UMP de la Marne fier-à-bras.

Dans le JDD, un titre pourri : « Retraites : Mobilisation en demi-teinte » comme si ce n’était pas énorme pour la 5° fois d’assister à une manifestation de 3 millions de manifestants. »

L’Express : « La police parle de baisse, les syndicats de stagnation » titre faux cul qui fait semblant de ne pas voir que ça monte partout dans toutes les villes du pays.

Le Point : « Mobilisation en baisse selon la police » : aveugles, menteurs, c’est sans précédent ce qui se passe, plus fort qu’en novembre décembre 95, c’est du niveau de mai 68, (il y a plus de manifestants !) et vous avez peur, mais vous ne voulez pas (encore) l’avouer.

Lagarde répète comme Bussereau en panique, craignant le blocage des 18 raffineries : « Le gouvernement confirme qu’il n’y a pas de pénurie »

Ils ont la peur au ventre à l’Elysée, car ça fait la 5° fois depuis le 7 septembre que le plancher brûle sous leurs pieds. 5 fois 3 millions de manifestants, c’est inouï. Chatel et Woerth font langue de bois alors que la détermination de ceux qui parlent en faveur de la grève est belle, sereine, extraordinaire, tous répètent : « – On ira jusqu’au bout ».

En avant : portons l’estocade ! faisons le plein mardi 19

Le gouvernement n’est pas, n’a jamais été légitime comme le prétend encore Woerth ce dimanche soir, pour imposer cette sale loi de pillage des retraites :

« Revenir sur la retraite à 60 ans ? Je dis que je ne le ferai pas, je n’ai pas de mandat pour cela » affirmait Sarkozy lui-même en mai 2008. Les mensonges, donc, ça suffit ! Des dizaines de millions de nos concitoyens ne le supportent absolument pas.

Woerth prétend avoir « bougé » 18 fois, faribole ! Il n’y a eu aucune négociation réelle avec les syndicats, seulement un forcing de calendrier et à l’Assemblée nationale et au Sénat. La retraite qu’ils proposent c’est à 67 ans à taux plein, c’est la pire contre-réforme d’Europe ! La « pénibilité », ils la confondent avec incapacité, invalidité… Ils veulent nous trier comme des bestiaux au cas par cas. Ils suppriment la médecine du travail.

Déjà ils ont bloqué les salaires, organisé le chômage de masse, affaibli la Sécu, l’école, les services publics. Ils s’obstinent à vouloir abaisser massivement le niveau de vie de millions de retraités pour le compte des banques, des spéculateurs, des accapareurs… 40 % des salariés sont déjà, contraints et forcés, pour « avoir tous leurs trimestres » et ne pas avoir une pension trop basse, à travailler (quand ils ont la chance de le pouvoir) jusqu’à 61,5 ans mais 60 % sont virés à partir de 55, 56, ou 57 ans ! La moyenne réelle d’annuités cotisées dans la vie réelle est de 36,5 à ce jour et il y a 17,5 % de seniors en plus au chômage l’an écoulé : proposer 41,5 annuités, c’est faire escalader l’Anapurna pieds nus par les salariés, le seul résultat serait de baisser encore les retraites. Pas de compromis possible : 60 c’est un droit pour tous !

Mais ils ne passeront pas, ils ne peuvent plus gagner contre la puissance de la montée de la colère du salariat : notre peuple l’a mille fois montré depuis juin 36 et Mai 68, il est cultivé, éclairé, informé, politisé, il a pris le sujet en main, ses jeunes sont dynamiques, lucides, et tous ses salariés se serrent désormais les coudes.

Toutes les informations convergent, même dans les plus petites villes, les bourgs, ça bouge, (cf. le forum D&S http://www.democratie-socialisme.org et ses « échos » de toute la France) il y a une effervescence croissante partout, on va faire le plein le 19 octobre, les lycées vont arriver à maturité mardi et jeudi, les facs aussi, le privé est autant mobilisé que le public, les routiers aussi, et cela se sent, des centaines d’anecdotes stimulantes, émouvantes, en témoignent. À Brioude, des syndicalistes sont venus dans un supermarché Champion, ont harangué les salariés et ceux-ci ont débrayé illico pendant deux heures plantant leur direction avec tous ses clients… À Belle-Île, il y a eu 200 manifestants…Ça va être la plus grosse des manifestations, un véritable déferlement, les mots d’ordre se radicalisent et se développent : « 60 à taux plein pas un an de plus, pas un euro de moins ! »’ Mais aussi « Sarkozy démission ». S’ils s’obstinent encore, on va arriver à un point politique qui exigera le départ de ce gouvernement et pas seulement « 60 à taux plein ».

Sarkozy, un bien petit homme voulait « liquider » une grande page d’histoire, Mai 68, il l’a réveillé en plus fort. Il est là. Gagnons-le ! Tous ensemble le 19 !

Par Gérard Filoche


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