18 octobre 2010 L’hôpital Marchant (Toulouse) en lutte pour les retraites et pour mieux soigner (9 articles)

samedi 20 octobre 2018.
 

9) «  Surveiller, ce n’est pas soigner »

À Toulouse, l’hôpital psychiatrique Marchant développe des pratiques sécuritaires alors que les syndicats revendiquent du personnel supplémentaire pour mieux soigner

Depuis un mois et demi, une grande tente est dressée devant l’entrée de l’hôpital psychiatrique Marchant. Des salariés de l’établissement y passent leurs jours et leurs nuits. Pour lutter contre le froid, des palettes en bois alimentent un brasero.

Quand le conflit social a débuté à l’hôpital Marchant, début octobre, il avait pour objet, comme partout, la loi sur les retraites et des situations plus locales : pour pallier les nombreuses absences au service gériatrie, la direction décidait de ponctionner les effectifs d’infirmiers en psychiatrie. « C’est ce qui a mis le feu aux poudres, raconte Marie Rajablat, de SUD. En psychiatrie, nous travaillons déjà à flux tendus. Et les soins ne sont pas les mêmes en gériatrie, où les malades souffrent d’Alzheimer, certains reçoivent des soins palliatifs. C’est un travail technique. » « La psychiatrie, enchaîne Cyril Moulin, lui aussi syndiqué SUD, repose sur un relationnel avec un patient. »

Or, « au fil des années, le niveau des soins psychiatriques s’est dégradé », estime Marie Rajablat, qui met en cause, bien sûr, le manque d’effectifs : « Actuellement, 29 agents de psychiatrie ou gériatrie sont absents et non remplacés. » Pour Isabelle Morère, de la CGT, « il n’est pas normal que des infirmiers de psychiatrie aillent renforcer la gériatrie, même si ce n’est pas incohérent en situation d’urgence. Il faut revoir l’organisation pour que ça ne se reproduise pas ».

Le 18 octobre, il est décidé de planter la tente, « pour que les salariés puissent s’exprimer », ajoute Isabelle Morère. Et les syndicats élaborent une plate-forme de revendications. Il est demandé, bien sûr, l’embauche d’infirmiers pour pourvoir les postes vacants. Les syndicats veulent aussi avoir leur mot à dire dans l’audit décidé par la direction. Cet audit a pour première étape d’établir un diagnostic de la situation.

«  La direction ne parle que de gestion !  »

Et les conséquences des sous-effectifs inquiètent Alexandre Boiron, non syndiqué : « Le patient en psychiatrie a besoin de repères. Par manque de disponibilité, nous ne travaillons plus sur la rencontre, la relation. Il manque ce quart d’heure d’attention envers le patient. Celui-ci devient plus angoissé, potentialise des passages à l’acte. » Marie Rajablat confirme : « On ne s’occupe que des situations les plus aiguës. » Selon Cyril Moulin, « on pare au plus pressé, on gère le symptôme. Nous sommes là pour diminuer les angoisses et la direction ne parle que de gestion ! Allons-nous devenir des porte-clés, des distributeurs de médicaments ? »

Bientôt, «  l’hopital prison  »

Si l’hôpital Marchant manque de personnel, il développe en revanche l’utilisation des matériels de surveillance. Les nouveaux bips, que chaque personnel peut déclencher en cas de situation violente, coûtent 800 à 900 euros pièce, selon le syndicat SUD, et il y en aurait environ cent vingt. La dépense pour ces seuls appareils, sans compter le système qui les relie, dépasserait les 100 00 euros. Ces bips peuvent être utiles mais, pour les infirmiers psychiatriques, il serait plus judicieux de renforcer les équipes soignantes. De même, des caméras ont été installées au service des urgences : « Ce n’est pas en surveillant le patient qu’on le soigne », soupire un infirmier qui confie que les espaces verts de l’hôpital sont maintenant éclairés en permanence la nuit. Marchant, illustration de cette tendance sécuritaire, accueillera d’ailleurs bientôt une unité hospitalière spécialement aménagée (USHA), que ses détracteurs appellent « l’hôpital prison ».

La CGT considère que le mouvement a permis des avancées (le CHSCT participe à l’audit) et n’occupe plus la tente. Aujourd’hui à 9 h 30, SUD et des non-syndiqués appellent toutefois à un rassemblement devant l’agence régionale de santé (ARS) à Toulouse.

Bruno Vincens, L’Humanité

8) La CGT Marchant après "satisfaction de la totalité des revendications purement locales"

Le 18 Octobre 2010, la C.G.T., en unité d’action avec les syndicats C.F.D.T., F.O., SUD, les non-syndiqués et les étudiants, plantait une tente à l’entrée de l’hôpital afin de manifester la colère des personnels et porter leurs revendications à l’attention des instances dirigeantes de l’établissement et des citoyens.

Après 38 jours sous cette Tente…

Ø 4 séances de négociations avec la Direction, une consultation des personnels, des actions ponctuelles sur le site, à l’A.R.S., dans la cité…

Ø Une couverture médiatique locale, régionale et même nationale jamais égalée, même peut-être lors de l’explosion d’A.Z.F…

Ø Une expression journalière ou presque et des distributions de tracts à la barrière ou dans les unités tout aussi quotidiennes…

Ø Enfin, la satisfaction de la totalité des revendications purement locales,

Ø Sans oublier la rencontre, l’échange, entre professionnels de l’hôpital, usagers et leurs familles, interpro, passants, curieux… et le côté fédérateur de ce mouvement de résistance…

La C.G.T. a décidé ce jour, après la rencontre avec M. CHASTEL, Directeur de l’A.R.S., de quitter la Tente…

Pour autant, consciente de ce que les revendications engageant les Tutelles n’ont été qu’entendues par l’A.R.S. et que nous n’avons aujourd’hui pas beaucoup plus de garanties budgétaires qu’hier

La C.G.T. reste MOBILISEE ET ENGAGÉE..

7) Négociations en cours à l’hôpital Marchant

Le mouvement de grève à l’hôpital psychiatrique prend une nouvelle tournure. La direction ayant cédé sur une grande partie des revendications locales, tous les grévistes, à l’exception de Sud et des non-syndiqués sont prêts à signer le protocole d’accord, après 40 jours de grève.

Mais alors que le directeur a entamé une procédure d’expulsion de la tente, les grévistes maintiennent la pression et espèrent fédérer tous les mouvements isolés qui commencent à surgir dans différents hôpitaux de la région.

Les grévistes de Marchant devant la préfecture de Toulouse, le 24 novembre 2010Les grévistes de Marchant obligés de lever le camp ? La menace qui plane sur la tente installée depuis 40 jours devant l’hôpital psychiatrique de Toulouse est de plus en plus sérieuse.

Il est 18h ce mercredi 24 novembre quand l’électricité qui alimente la tente est coupée. Décision du directeur de l’hôpital qui lance dans le même temps une procédure d’expulsion devant le tribunal. Michel Thiriet a profité des divergences sur le mode d’action qui fissurent le front syndical.

Seuls les non syndiqués et Sud n’entendent pas lever le camp. « Les avancées ne sont pas significatives, il y a même régression sur certains points du protocole d’accord du 12 novembre. » Le syndicat estime, par exemple, que rien n’est réglé dans l’unité RISER, qui accueille des personnes âgées en long séjour. C’est de là qu’est partie la colère, en raison d’un manque chronique de soignants.

L’infirmier Cyril Moulin explique que dans le protocole d’accord, il était prévu « un effectif d’infirmiers de 2 le matin, 2 l’après-midi et un la nuit, aujourd’hui, la direction propose un fonctionnement de 2/1/1. »

Les grévistes espéraient le soutien financier de l’Agence Régionale de la Santé pour appuyer les avancées obtenues auprès de la direction de l’hôpital. Mais à la sortie de la réunion du 24 novembre avec son directeur, Xavier Chastel, à la préfecture de Toulouse, les délégués du personnel, syndiqués, étudiants et non syndiqués sont amers. « On s’est heurté à un mur » raconte Yannick Cougoureux. Comme ses collègues, il déplore la maltraitance institutionnelle dont sont victimes patients et soignants du fait du manque de personnel. « Une souffrance à laquelle le directeur de l’ARS a été sensible » assure Véronique Bardissa, du service de communication de l’ARS.

Cependant, Xavier Chastel a simplement renvoyé la balle dans le camp du directeur de l’hôpital à qui l’ARS « alloue un budget global qu’il ventile comme il veut », tout en précisant que l’ARS a vocation à s’occuper de la santé et pas des relations entre syndicats et directeurs. Dont acte.

Vers une épidémie de revendications

Pour la CGT, les revendications locales ont été satisfaites. Le syndicat quitte donc la tente mais reste vigilant « sur la mise en place sans délais des mesures actées ». FO avait pour sa part signé le protocole d’accord le 12 novembre.

Le mouvement n’est pas terminé pour autant. Le directeur refuse toujours la signature de l’accord tant que la tente est aux portes de l’hôpital. Quelle que soit l’issue de ce dernier bras de fer, les infirmiers mobilisés depuis 40 jours ne veulent pas se laisser faire. Ils entendent maintenir la pression et s’opposeront par exemple à l’ouverture d’un nouveau service, l’UHSA, tant que les postes vacants à l’hôpital Marchant ne seront pas pourvus.

Cette Unité Hospitalière Spécialement Aménagée accueillera des détenus souffrant de troubles psychiatriques et les infirmiers craignent un transfert de personnels d’autres services vers cette nouvelle structure. Des craintes que le directeur de l’ARS n’a pas réussi à apaiser, même s’il a assuré que « la dotation budgétaire comprend également la création de 54 postes d’infirmiers ».

L’épidémie de revendications pourrait donc bien se propager et les grévistes espèrent fédérer les luttes qui pointent dans de nombreux services hospitaliers (cardiologie au CHU, hôpital des enfants, Albi…)

Une idée est d’ailleurs lancée dans les rangs des infirmiers : une tente mobile qui irait se planter dans différents sites en lutte pour attirer l’attention sur les dérives de la rentabilité du soin.

http://marchantlatente.canalblog.com/

6) 33ième jour de grève des personnels de l’hôpital Marchant

Communiqué de presse des salariés en grève du CH G Marchant de Toulouse, le 20 nov 2010

Collectif des personnels du CH G Marchant.

Non syndiqués et syndiqués CGT-SUD

En cédant sur quelques points du protocole initial la direction de l’hôpital donne raison aux grévistes sur la dénonciation des conditions de soins, reste maintenant à discuter de l’ensemble des revendications, du volet recrutement et à financer ces mesures.

Réunis en assemblée générale le jeudi 18 Novembre le personnel (non syndiqués, syndiqués CGT/SUD) ont décidés la poursuite des actions et le maintien du campement devant l’hôpital.

La balle est donc dans le camp du directeur de l’agence régionale de santé (ARS) pour concrétiser ces revendications sur le plan budgétaire.

Le directeur de l’ARS doit venir le mercredi 24 rencontrer les personnels et négocier.

D’ici là les personnels maintiennent leur campement, émailleront le début de la semaine d’action diverses et notamment le 23 dans le cadre de la journée d’action sur les retraites.

Ils appellent à un rassemblement massif de soutien le jour de la venue du directeur de l’ARS pour faire avancer les négociations. Rassemblement prévu à 8h à l’entrée du CH G Marchant.

Du résultat de cette négociation dépendra la suite du mouvement.

5) Grève à Marchant : exemplaire de la grogne montante à l’Hôpital public

Source : Station Capitole

Samedi 6 novembre, les grévistes de l’hôpital Marchant ont quitté leur campement de la route d’Espagne pour s’installer place du Capitole. Proposant une prise de tension contre une petite cuillère, symbole d’une misère hospitalière, l’opération aura fait monter celle de la direction de l’Agence Régionale de la Santé au point de proposer une réunion avec les grévistes à Marchant mercredi 24 novembre prochain. Un rassemblement de soutien aura lieu à partir de huit heures devant l’établissement.

Plus d’un mois de grève, un mois de campement sous la tente devant l’hôpital, les salarié-e-s continuent de lutter pour des conditions de soins des patient-e-s dignes. La direction lâche des cacahouètes, petit à petit. Mais lâchera-t-elle des petites cuillères ? Le conflit, très observé partout en France, commence à faire tâche d’huile. Aujourd’hui, les salarié-e-s des Hôpitaux de Paris ont occupé le siège de leur Direction.

Les grévistes de Marchant place du Capitole le 6 novembre 2010 » Le service public psychiatrique manque de tout. Nous proposons aux Toulousain-e-s de leur prendre la tension contre une petite cuillère. Car nous manquons de petites cuillères à Marchant ! Nous manquons aussi de pyjamas et d’infirmier-e-s… Si vous en avez chez vous, n’hésitez pas à nous en amener ! « , au micro, Isabelle, gréviste de l’hôpital Marchant syndiquée à la CGT, rameute les passant-e-s de la place du Capitole. » Et ne vous trompez pas ! La misère de l’hôpital public est la même promise à l’école, la justice… dans tous les services publics. »

La grève a démarré le 18 octobre dernier à Marchant, cet hôpital psychiatrique du sud de Toulouse, séparé du site chimique par la route d’Espagne. Et depuis ce jour-là, la vie de l’établissement en grève s’est organisée autour du campement installé à l’entrée du site. Lieu de lutte et de convergence, où viennent régulièrement d’autres secteurs en lutte, d’autres pans du mouvement social enclenché depuis la fin de l’été.

 » Le Directeur Adjoint est venu nous voir hier avec un petit sourire en coin. Il nous a dit : « FO a signé ! » Mais nous, on s’en fout, on continue. Les syndicats, c’est nous. » tonne Isabelle qui ajoute » Franchement, ils croient que ça va nous arrêter ? » Même son de cloche chez Claire, la représentante de Sud : » L’hôpital fonctionne avec des dotations. Quand trop de petites cuillères sont tordues, ou disparaissent, il n’y en a plus. Pour les infirmier-e-s, c’est presque pareil. »

La pénurie de personnel qui pèse tant sur les soignant-e-s, tient donc à une nuance dont les gestionnaires ont le secret : les postes manquants ne sont pas « vacants », ils sont « non pourvus ». Donc on ne peut donc pas procéder à des recrutements. D’ailleurs quand on le peut, on ne trouve pas d’infirmier-e-s et on explique ainsi la transformation de postes d’infirmier-e-s en postes d’aide-soignant-e-s… Et pendant ce temps-là, les soins tiennent sur le système de ponction dans lequel des personnels viennent en renfort et font des heures supplémentaires.

Au cœur des revendications des salarié-e-s se trouve le fonctionnement du « long séjour ». Une unité qui est en fait un EPHAD pour des personnes âgées très fragilisées, financé sur la base d’une convention tripartite impliquant l’Hôpital public, le Conseil Général et les parents des patient-e-s. Raphaëlle, éducatrice dans le service de pédopsychiatrie et militante CGT explique la situation à « Riser », le service du long séjour : « La pénurie d’infirmier-e-s y est criante. On fonctionne avec trois ou quatre agent-e-s sur neuf depuis un bon moment. Et le problème d’effectif n’en est qu’un parmi d’autres. Il y a tout à revoir dans cette unité ! »

Pire, le long séjour est un peu l’arbre qui cache la forêt. » Riser est l’épicentre des problèmes que la grève a mis en avant. Mais on vit une sorte de gangrène qui gagne tous les services » explique Claire. » Et tout tient à l’approche comptable et économique qu’on impose à l’Hôpital public. Il faut des évènements comme ceux de Pau en 2003 pour que des budgets soient débloqués. Mais ils ne sont jamais pérennes. Et la plupart du temps, il ne sont qu’à dimension sécuritaire. A Marchant on a remplacé les bips que chaque soignant-e porte et qui se déclenche dès qu’on est en position horizontale. Ça coûte 900 euros pièce. Il en faut 10 pour chacun des quinze services. L’achat plus l’installation du système correspond à trente postes infirmiers sur l’année… »

La grève entamée à Marchant a aussi ce mérite. Inverser les logiques et replacer les questions de soins, de conditions dans lesquelles ils peuvent être réalisés, au cœur des orientations de la politique psychiatrique. » Les choix ne peuvent plus être faits sur un mode sécuritaire. La population psychotique dangereuse est estimée à 1% dans le pays. Mais on l’utilise pour orienter les maigres budgets. Pendant ce temps-là, le territoire des unités psychiatriques est passé de 80.000 habitant-e-s à 250.000. Alors on se démerde toujours pour foutre quelqu’un dehors et libérer un des 350 lits de l’hôpital, occupés en permanence. »

Le conflit dure mais la grève commencent à payer, et un premier protocole a inscrit le paiement des heures supplémentaires de l’ensemble personnels, et non plus seulement pour les infirmier-e-s, ainsi que l’engagement de la Direction d’élaborer un autre mode de fonctionnement que celui de la ponction. Un audit externe est attendu pour début 2011, et pour la première fois, le CHSCT y sera associé.

Les grévistes de Marchant place du Capitole le 6 novembre 2010Un début pour les grévistes, mais certainement pas la réponse attendue. Même FO ne s’en était pas satisfait lors de la communication du protocole d’accord. Les choses ont changé depuis semble-t-il, mais pas pour la majorité des grévistes. » Personne n’est satisfait du protocole d’accord proposé par la Direction. D’abord une partie des engagements en matière d’organisation du travail n’a pas été tenu depuis » détaille Claire. » Quant au paiement des heures supplémentaires, il a été réglé a minima. La Direction a proposé de payer 14 heures et seulement sur trois mois, correspondant à l’été, la période où il y en a le moins. »

La Direction de l’ARS est attendue de pieds fermes par les grévistes mercredi 24 novembre prochain. Étant donné l’intensité du conflit à Marchant et les soubresauts qui commencent à agiter le monde de l’Hôpital public, bien au-delà de la psychiatrie et bien au-delà de la réalité toulousaine, ce qui sera dit mercredi matin pèsera beaucoup dans les semaines à venir.

4) Appel a la mobilisation VENDREDI 05 Novembre a 13H30 devant l’hôpital Marchant

Action de soutien où un maximum de camarades est attendu pour soutenir les salariés en lutte avec occupation qui risquent fortement de se faire déloger

3) Concert de soutien à la grève de l’hôpital Marchant ce 2 novembre

La Teigne : http://teigne.musicblog.fr/ jouera le mardi 2 novembre prochain sur le piquet de grève de l’hôpital Marchant, en soutien aux salarié(e)s.

C’est vers 19h, pour l’apéro, et en acoustique…

L’hôpital psychiatrique Marchant est situé sur la RN20, à la sortie de Toulouse.

Qu’on se le dise !

Les revendications des salarié(e)s

- Protester contre le manque de personnel. CFDT-CGT-FO-SUD et non syndiqués sont à l’initiative de cette action. Ce qui a mis le feu aux poudres sur l’hosto, c’est la décision autoritaire de la direction de palier le manque de personnel infirmier (sept infirmier-e-s manquantes sur dix dans l’unité long séjour, une unité semi-privée dont le prix mensuel pour chaque patient se monte à près de 2000 euros) en piochant un infirmier par quinzaine dans les autres services. Si il y a sur l’hosto une habitude de palier aux absences (ce qu’on appelle « les renforts »), il s’agit là de la tentative de gestion d’une pénurie chronique.

- Le ras le bol de tous qui est à l’origine de cette action. Ce qui se passe dans les services de soins se décline de la même façon dans tous les services, ce dont témoignent tous les personnels (soignants et non-soignants) qui passent à la tente : épuisement professionnel, perte du sens du travail, pénibilité des tâches, etc.

- La direction organise la pénurie d’infirmiers (refus de recrutement alors que les postes sont vacants) pour supprimer des postes de fonctionnaires ou les transformer en postes d’aide-soignants, moins bien payés.

Lieu :Toulouse

Hopital Marchant 134 route d’Espagne Toulouse

2) L’hôpital Marchant en pointe du conflit (22 octobre)

Ils revendiquent d’abord des « petites cuillères en métal ». Puis, plus loin dans leur cahier de doléances, le « retrait immédiat de la loi Woerth sur les retraites ».

Entamée lundi 18 octobre, la grève des personnels de l’hôpital psychiatrique Marchant à Toulous e illustre à elle toute seule la tournure que semblent prendre ces temps sociaux.Les éboueurs ne sont pas des infirmiers, les chauffeurs de bus de ville ne travaillent pas chez Continental Basso Cambo et les lycéens n’approchent pas tous les 60 ans. Qui surprend jusqu’aux syndicalistes, la mobilisation toulousaine contre la réforme est en fait cimentée par ce qu’elle est, entre autres, une addition de revendications de toutes sortes et de mécontentements au moins aussi divers.Les cafetières paraissent intarissbles sous le chapiteau du campement dressé devant l’hôpital depuis le début de la semaine. En matière caféinée, « il y a de quoi tenir un siège », assure cet aide-soignant. Le mouvement est« reconductible ». Rie n n’indique pour l’heure qu’il doive bientôt cesser :

Le « refus de l’injustice » en est un point commun du mouvement social qui déborde régulièrement dans les rues de la ville. Ainsi les grévistes de Marchant exigent pour l’essentiel « une réorganisation du travail et une augmentation des effectifs soignants ». Mais aussi « une équité de traitement des diffé rentes catégories professionnelles ».

Autre ferment qui pousse à la cohésion, les salariés découvrent qu’ils partagent tous le sentiment de ne pas être entendus, ni même seulement écoutés. « C’est une décision arbitraire et autoritaire de la direction du CH Gérard Marchant qui a soulevé la colère des personnels soignants de l’établissement(…) » expliquent ces grévistes dans un tract signé de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO et Sud et de« non-syndiqués ».

Les soignants de Marchant refusent en tout cas la logique économiste de l’hôpital qui entend « palier le manque de près des 2/3 du personnel infirmier de (…) l’unité de soins longue durée pour personnes âg ées par la réquisition »d’infirmiers non qualifiés d’autres services…

Á la « pénibilité des tâches », la « pénurie organisée » des effectifs et les « pertes de sens du travail » vient s’ajouter, écrivent les grévistes, vient s’ajouter le« manque de respect de la part des Directions » : le cocktail est complet.

« De nombreux patients aussi sont venus s’exprimer et écrire leurs propres revendications », s’empressent-ils d’affirmer. Un de ces patients assure LibéToulouse qu’ il aimerait « par dessus tout » et si seulement il le pouvait, être du prochain défilé en ville.

Article Libé Toulouse du 22 octobre 2010

http://www.libetoulouse.fr

1) Occupation de l’Hôpital Marchant à partir d’aujourd’hui 18 octobre

Réunis en assemblée générale, les salarié(e)s des l’Hôpital Marchant décident d’entamer une occupation des lieux.

Dès lundi 18 octobre, à partir de 14h, les salarié(e)s, soutenu(e)s par l’ensemble des syndicats, installeront un campement à l’entrée de l’établissement.

En même temps un appel à la grève du zèle est lancé, il est impossible de bloquer la continuité des soins, mais les soignant(e)s s’engagent à ne plus faire de saisie informatique des actes, source de financement de l’hôpital.

Sur un plan local, nous exigeons que :

− la Direction cesse d’alimenter la pénurie d’infirmier(e)s et embauche immédiatement les candidats qui postulent pour palier le manque de personnel, source de danger pour les patients comme pour les soignants.

− la Direction mettent en place des conditions financières attractives pour les étudiants en soins infirmiers (800 euros aux étudiants en 3ème année)

− les agents contractuels (soignants, administratifs et techniques), depuis plus d’un an soient immédiatement titularisé(e)s.

−les mutations, renforts arbitrairement décidés par la nouvelle Direction des Soins cessent immédiatement.

− Quetouteslescatégoriespersonneldel’USLDreçoiventlamêmeprimedeposte.(actuellement les Agents de Services Hospitaliers en sont écartés) Sur un plan national, nous exigeons que :

− la réforme des retraites, pénalisant doublement le personnel soignant (travail en 3/8, professions à majorité féminine), soit immédiatement retirée.

− la réforme sécuritaire de l’hospitalisation sous contrainte soit réévaluée. Et puisque nous sommes corvéables à merci nous vivrons sur place jusqu’à ce qu’une réponse soit apportée à toutes ces questions.

Soyons Solidaires, motivés.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message