Pour la quatrième fois depuis la rentrée, les syndicats ont fortement mobilisé hier contre la réforme des retraites. Montauban a même fait mieux que pour les rendez-vous précédents : 12 000 personnes selon les organisateurs et 4 100 selon la police.

Pas de guerre des chiffres hier à Montauban après cette nouvelle manifestation contre la réforme des retraites. L’ampleur de la mobilisation a été telle que tout le monde, tant du côté des organisations syndicales que de la police, a fait le même constat : ils étaient beaucoup plus nombreux à battre le pavé. Alors que les syndicats ont donné 8 000 manifestants le 7 septembre, 10 000 le 23 septembre et 9 000 le 2 octobre, les plus optimistes ont cette fois avancé le chiffre record des 12 000 personnes à défiler dans les rues de la cité d’Ingres. Les estimations de la police confirment la tendance. Après avoir compté 2 800 manifestants le samedi 2 octobre, elle a totalisé hier 4 100 !

« Une chose est sûre : le mouvement ne s’étiole pas. On est dans un niveau de mobilisation qui persiste, avec même de nouvelles catégories de la population qui nous rejoignent. Les jeunes, en particulier les étudiants et les lycéens commencent à venir. Même si à Montauban, ils ne sont pas encore organisés comme dans d’autres villes » soutient Antoine Lopez, secrétaire général de l’Union départementale de la CGT. Les moules et l’Internationale…

Tout a commencé par un pique-nique organisé à midi sur l’esplanade des Fontaines pour les volontaires. Quelques 90 kilos de moules leur seront servis, comme à la plage. A 14 heures 30 et sous un soleil de plomb, la foule afflue alors pour le départ de la manifestation. « Travailler à 67 ans, yes we canne », proclame une pancarte. « Stop à la maltraitance des agents au travail » dit une autre portée par des fonctionnaires de la mairie de Montauban.

Juchés sur un camion, les leaders syndicaux prennent ensuite la parole. Puis l’impressionnant cortège s’est ébranlé en direction du rond-point de la Mandoune. En tête, la banderole de l’intersyndicale est déployée : « Tous ensemble pour : l’emploi, les services publics, les salaires, la protection sociale. » En passant devant le siège de l’UMP, les jeunes s’en donnent à cœur joie et collent de petites affichettes : « UMP, Un Mauvais Parti ».

Sur le pont des consuls, la sono hurle : « Regardez un peu. On est là et on peut voir d’ici l’arrière du cortège qui n’a pas démarré de l’esplanade. » La ferveur des manifestants monte encore d’un cran en passant devant l’hôtel de ville et en chantant, le poing gauche levé au ciel, l’Internationale.