Manifestation européenne à Bruxelles contre l’austérité sans frontière

samedi 2 octobre 2010.
 

Hier c’était l’euromanif à Bruxelles ! Pour tout dire, c’est une manifestation d’un type assez spécial. Je mets de côté les belges. C’est le gros des troupes. Mais pour éviter qu’ils ne noient les autres délégations, ils appliquent des quotas pour limiter leur nombre ! Pour le reste, on rencontre des syndicalistes venus de toute l’Europe. Avec le temps de transport que cela représente, je suppose que la proportion de permanents syndicaux et d’élus du personnel doit être assez élevée, surtout quand il n’y a pas de mot d’ordre de grève.

Il faut donc voir ces rendez-vous comme une expression de l’état d’esprit des organisations syndicales européennes plus du rapport de forces social. Cette année, la préoccupation des syndicats est générale face à la généralisation des plans d’austérité. Sans surprise, la CGT et Solidaires étaient là, mais aussi le « syndicat libéral » de Belgique ou encore Solidarnosc.

D’autres organisations sont restées au pays. Ce sont les plus décisives. Je pense aux Espagnols qui ont réussi hier une magnifique grève générale : plus de 70% de grévistes, des taux atteignant 100% dans l’automobile. Là-bas c’est le privé qui est en pointe. A suivre ! Car pour briser la chaîne européenne des plans d’austérité, il faut casser un de ses maillons. Et donc gagner dans un pays. Si les Espagnols y parviennent, cela produira une trainée de poudre dans toute l’Europe. Une victoire en France contre la réforme Sarkozy des retraites aurait bien sûr le même effet déflagrateur.

Autre pays à surveiller, le Portugal. Le premier ministre socialiste Socrates vient d’y annoncer une diminution des traitements des fonctionnaires de 5% pour l’année prochaine. Il ne pousse pas l’aveuglement jusqu’à soumettre sa ligne au verdict des urnes. Les camarades portugais du Bloco rencontrés dans la manif m’expliquent sa dernière ruse. Nos amis de l’autre gauche ont présenté à la présidentielle qui se tiendra en janvier prochain la candidature de Manuel Allegre. C’est un dissident socialiste, qui lors de la dernière présidentielle avait battu au premier tour le candidat officiel du PS. Depuis lors il s’oppose aux mesures d’austérité du gouvernement portugais et a voté contre les mauvais coups de Socrates au Parlement. Un beau débat en perspective devant les électeurs, non ? Mais le PS portugais a trouvé le moyen de s’y dérober : il a décidé de se rallier à la candidature Allegre pour la présidentielle ! Aucun candidat ne défendra donc la politique de Socrates devant les électeurs. C’est dire à quel point ils savent que l’austérité est rejetée par le peuple, même quand ceux qui l’appliquent se réclament de la gauche.


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