Le PS tente de refermer le couvercle sur les primaires (article de L’Express)

jeudi 30 septembre 2010.
 

Claude Bartolone a mis le feu aux poudres vendredi en affirmant qu’il y aurait une "entente" entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn en vue de 2012 et que le PS se dirigeait donc vers des "primaires de confirmation".

Les propos du député de Seine-Saint-Denis ont provoqué la colère de certains "présidentiables", François Hollande et Manuel Valls en tête, qui ont réclamé des clarifications à la première secrétaire du PS.

"Je veux qu’on en termine avec le flou dans l’organisation de cette procédure", a déclaré l’ancien premier secrétaire du PS lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro dimanche.

"Pour que la transparence soit totale il faut qu’à la fin de l’année tous ces éléments (...) d’organisation soient définitivement fixés ce qui évitera les supputations, les déclarations et, sans doute, pour ce qui concerne Claude Bartolone, les maladresses", a ajouté le député de Corrèze.

En visite dans les Landes, Martine Aubry a assuré samedi que les primaires, partie intégrante de la rénovation du PS dont elle a fait son principal cheval de bataille, seraient "exemplaires et transparentes".

Le calendrier adopté en juin dernier prévoit un dépôt des candidatures en juin 2011 et un scrutin à l’automne.

AUBRY ET ROYAL SE TÉLÉPHONENT

"L’exégèse des petits mots, c’est pitoyable", a-t-elle ajouté, désavouant d’une même phrase Claude Bartolone et ceux qui ont pris ses déclarations au pied de la lettre et appelant les socialistes à se concentrer sur le fond : le projet pour 2012.

"L’élection présidentielle n’est pas gagnée (...) On a encore du travail, nous avons à montrer la cohérence de notre projet", a-t-elle lancé à ses troupes en guise de mise en garde.

La maire de Lille a cependant confirmé qu’il n’y aurait "pas de difficulté" entre elle et le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) à l’heure de choisir qui serait candidat — une antienne qu’elle répète depuis qu’elle a pris les rênes du PS.

L’ancienne candidate à l’Elysée Ségolène Royal "a proposé aussi de discuter avec nous et je trouve que c’est une bonne idée", a ajouté Martine Aubry devant les militants.

Les deux dirigeantes se sont appelées vendredi après la sortie de Claude Bartolone, ont fait savoir leurs entourages.

Dans Le Parisien Dimanche, Ségolène Royal appelle une fois de plus les socialistes à l’unité, à l’heure où la droite se déchire et où les sondages tournent en faveur de la gauche.

"Tout ce qui relance les manoeuvres d’appareil dans le contexte de crise sociale où nous nous trouvons est jugé très sévèrement par les Français", explique la présidente de Poitou-Charentes, qui assure que Martine Aubry est sur la même longueur d’ondes qu’elle. "Il faut que les entourages fassent preuve du même sens de responsabilité", prévient-elle. "L’unité est précieuse et je ne laisserai personne y porter atteinte".

Dimanche, François Hollande a expliqué qu’il n’y avait "pas d’arrangement qui vaille". "On ne peut pas être candidat par défaut, candidat ’sauf si’. On doit être candidat parce qu’on porte un projet, une vision et des propositions".

Interrogé sur un éventuel accord entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, il a répondu par une pirouette. "Je ne vais pas m’en mêler, ce serait indiscret de ma part", a-t-il dit dans un sourire.

Les proches de François Hollande ont demandé que les instances du PS discutent "rapidement" des modalités d’organisation des primaires.


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