Sur une proposition de la Commission Barroso Reding pour expulser les Pakistanais

mercredi 29 septembre 2010.
 

Je m’en veux d’avoir été trop succinct dans ma précédente note à propos du vote au Parlement Européen sur une proposition de la Commission Barroso-Reeding pour expulser les Pakistanais comme de vulgaires Roms. Ca s’appelle un « accord de réadmission ». Les accords de réadmission s’inscrivent dans la vaste stratégie de l’Union européenne en matière de lutte contre l’immigration clandestine. C’est la politique que l’on a appelé de « l’Europe forteresse », dure avec les gens, douce avec l’argent et les marchandises. Il s’agit ici de conventions entre deux Etats ou groupes d’Etats pour contraindre l’un d’entre eux à recevoir des immigrés clandestins qui sont ses ressortissants ou qui séjournaient sur son sol avant d’entrer clandestinement sur le territoire de l’autre. Avec cette sorte d’accord, l’Allemagne a transformé quelques zones des balkans en dépotoirs à immigrés clandestins. Car ces accords sont systématiquement inclus comme contrepartie au versement de l’aide au développement que verse l’Union Européenne. Qui paye refoule à l’œil ! Madame Reding aurait pu en parler aux Allemands au titre de ses vocalises et rapprochements historiques injurieux. Car, en plus d’être cyniques et brutaux ces accords de « réadmission » sont contraires à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule clairement en son article 13 : "Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays."

Certes ces accords sont soumis au respect de la convention de Genève de 1951. Mais le Pakistan n’en est pas signataire. Ils sont soumis au protocole de 1967 sur le statut des réfugiés. Mais le Pakistan n’en est pas signataire. Et aux traités internationaux relatifs à l’extradition, au transit, à la réadmission des ressortissants étrangers. Et le Pakistan n’est précisément pas signataire de ces conventions non plus ! Un record d’hypocrisie donc. Car le Pakistan est signataire d’un nombre très réduit de conventions internationales relatives aux droits de l’Homme. Il n’a, par exemple, pas signé la Convention sur les réfugiés de 1951, ni à la Convention relative au droit des apatrides de 1954. Le Parlement européen lui-même a déjà dénoncé à plusieurs reprises, la situation locale. A présent le pays doit faire face à une catastrophe humanitaire sans précédent depuis les inondations d’Août dernier : 1500 morts. 4 millions de déplacés ! Les attentats sont fréquents. Faut-il rappeler que le double attentat d’avril dans un camp de déplacés au Pakistan a fait 40 morts et une soixantaine de blessés ? A cette ambiance s’ajoute les persécutions des minorités religieuses et des homosexuels, les discriminations et violences faits aux femmes, la détention d’enfants possibles dès l’âge de sept ans, alors même que le Pakistan a signé et ratifié la Convention internationale des droits de l’enfant de 1989. Rien de tout cela n’a empêché la Commission où siège madame Reeding de le proposer ni le Parlement Européen « bla ! bla ! Droits de l’Homme en Chine et en Russie » de le voter ! Cerise sur ce gâteau, l’accord prévoit la conservation des données personnelles sur les personnes concernées par la réadmission "pendant une durée n’excédant pas celle nécessaire à la réalisation des finalités pour lesquelles elles sont collectées". Dur de faire plus vaste foutage de gueule ! Fin de la rubrique « l’Europe qui nous protège propose un autre modèle au monde ».


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message