Pour nos retraites Résistance et alternative (article national PG)

vendredi 24 septembre 2010.
 

Dans la nuit du 10 septembre, la retraite à 60 ans a été abolie. Des millions de travailleurs ont été condamnés à souffrir jusqu’à 67 ans pour avoir une retraite à taux plein. Un basculement d’ensemble de la société se joue : à un bout le retour de la pauvreté de masse des vieux, à l’autre un bond du chômage des jeunes. La profonde dégradation du rapport de forces social qui en résulterait donnerait à la droite les moyens de nouvelles offensives. Il faudrait que nous nous habituions à voir les travailleurs mourir à la tâche, après avoir passé le gros de leur vie enchaînés aux banques, pour payer l’emprunt des études et le plan d’épargne retraite. La rente, qui donne aux privilégiés de la naissance un droit à la retraite à 18 ans qui lui n’est jamais contesté, se verrait promue seul moyen de bien vieillir, donc de bien vivre.

Rien ne doit donc être négligé pour empêcher cette réforme. Une vague immense a déferlé le 7 septembre au plus tôt de la rentrée sociale. Elle s’est levée à nouveau le 23 à l’appel des syndicats. Elle peut emporter la loi d’un gouvernement aux abois. Les dernières digues posées par Sarkozy et Woerth ont déjà sauté. Reste uniquement à la droite un refrain repris en boucle : le PS au pouvoir n’abrogerait pas cette loi comme il n’a pas abrogé la précédente. La preuve, il défend les 41,5 annuités de cotisation, qui sont incompatibles avec la retraite à 60 ans. Plutôt que de répliquer aux arguments syndicaux, l’UMP polémique avec le Parti socialiste. Et cherche à déplacer le débat non plus sur sa réforme mais sur celle que ne veut pas faire le PS.

Cette diversion peut faire mouche. Il faut y répliquer avec soin. D’abord en refusant le jeu de division de la droite. C’est pourquoi nous choisissons de faire semblant de croire que le PS défend la retraite à 60 ans. Quant à nous, nous expliquons comment un gouvernement du Front de Gauche s’y prendrait pour la garantir. Face à chacune des attaques de la droite, face à chacune des impasses du capitalisme, nous nommons une alternative, nous indiquons comment faire. Cette radicalité concrète doit s’incarner dans le programme partagé que vient de lancer le Front de Gauche. Un cercle vertueux se mettrait alors en place : rapport de forces social et alternative politique se fécondant mutuellement.


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