LA CRÉATION DE L’UNIVERS : Ce que disent les religions, ce que propose la science

mardi 12 février 2013.
 

« On dit que sur le point de mourir Alexandre le Grand demanda : « Que son cercueil soit transporté à bras d’homme par les meilleurs médecins de l’époque. Que les trésors qu’il avait acquis (argent, or, pierres précieuses...), soient dispersés tout le long du chemin jusqu’à sa tombe, et...Que ses mains restent à l’air libre se balançant en dehors du cercueil à la vue de tous. Je veux, dit-il, que les médecins les plus éminents transportent eux-mêmes mon cercueil pour démontrer ainsi que face à la mort, ils n’ont pas le pouvoir de guérir...Je veux que le sol soit recouvert de mes trésors pour que tous puissent voir que les biens matériels ici acquis, restent ici-bas... - Je veux que mes mains se balancent au vent, pour que les gens puissent voir que les mains vides nous arrivons dans ce monde et les mains vides nous en repartons quand s’épuise pour nous le trésor le plus précieux de tous : le temps. »

Les nombreuses interrogations sur les grands enjeux du futur qui agitent l’opinion (les phénomènes erratiques du climat sont de plus en plus récurrents, crise de l’énergie, nanotechnologies, clonage génétique...) Notre vulnérabilité est de plus en plus inéluctable. Ajouter à cela une mondialisation laminoir qui ne fait pas de place aux plus faibles. Incertitudes, inquiétudes, peurs, catastrophe...malvie ces mots déclinent le mot progrès. Il nous faut sortir de l’unique doxa scientifique, impuissante à expliciter, le mal-être de l’homme dans ses multiples dimensions, notamment spirituelle. La malnutrition spirituelle est vue comme une hérésie du fait que le consumérisme ne fait pas de place à des spiritualités qui remettent en cause un développement où l’homme n’est plus au centre. Devenu lui-même produit marchand, l’homme perd graduellement de sa valeur spirituelle. Est-ce cela la finalité de notre existence ? Dans cette étude, nous allons ajouter une « inquiétude supplémentaire » à l’homme en l’interrogeant sur sa mission ici-bas, d’où vient-il où va-t-il ? Est-ce que l’Univers existait avant le temps ? Y a-t-il des univers de rechange ? Comment expliquer l’ordre superbe de l’Univers, depuis la délicate harmonie d’une humble fleur des champs, jusqu’à la splendeur sombre de la voûte étoilée ? Faut-il imaginer qu’au-delà des choses visibles, il y a autre chose, une Intelligence discrète - un dessein -, qui donnerait un souffle à la matière ?(1)

L’Univers selon les cosmogonies et les religions révélées

Des récits oraux de cosmogonie fondent presque toutes les religions et sociétés traditionnelles. Nombre des milliers de légendes de création du monde et de récits cosmogoniques traditionnels relatifs aux origines du monde, des dieux ou des institutions, appartiennent à la catégorie des mythes fondateurs. Les mythes offrent diverses versions de la création de l’Univers actuel ; certains le décrivent comme né du néant, d’autres pensent qu’il a toujours existé. La majorité des mythes ont en commun de ne pas présupposer l’existence d’un Univers incréé, immuable et éternel ; Ils suggèrent des étapes et des devenir possibles du monde : apparition de l’Univers à partir du néant (ex nihilo), du chaos, de l’inconnu ou d’une entité hors de portée de notre compréhension ; naissance du temps et de l’espace, de la lumière et de la matière. Certains mythes partent du principe que la naissance et la mort de l’Univers sont une création continue. L’Univers apparaît, vit, disparaît puis laisse place à un nouvel univers et ceci à l’infini. Aux mythes cosmogoniques répondent les mythes eschatologiques, qui décrivent la fin du monde, pouvant précéder un autre monde. Dans la cosmogonie hindoue, le temps est vu de manière cyclique ; il existe donc un cycle de créations et destructions. Lorsque Brahma se réveille et qu’il ouvre les yeux, l’univers se crée, lorsqu’il s’endort, tout se détruit. Vishnou protège l’univers. Shiva le détruit.(2)

La création de l’Univers pour la science

Depuis les premières interrogations de prêtres égyptiens, l’histoire de la découverte du ciel et des étoiles, a évolué constamment : le big bang semble être une théorie qui se tient. L’Univers venait encore de s’agrandir. Pourtant, cet immense univers se révéla n’être qu’un tout petit hameau perdu au sein d’une immense galaxie. Et maintenant, cette immense galaxie elle-même n’était plus qu’une goutte parmi une infinité d’autres gouttes, contenant chacune une infinité d’étoiles. Avec dans l’une des gouttes de cette pluie cosmique, notre Soleil, microscopique, quelconque, entraînant autour de lui ce misérable atome de pierre et d’eau qu’est notre Terre. Imaginons alors ce qu’était l’Univers il y a mille ans, par exemple : il était évidemment plus petit, puisque depuis mille ans les galaxies se fuient les unes les autres. Et de même, il y a un million d’années, ou un milliard d’années, l’Univers était encore plus petit... En remontant le temps de cette façon, on arrive nécessairement à un instant où toutes les galaxies étaient réunies en un seul point ; de la même façon que si on filme l’explosion d’une grenade qui projette des éclats dans toutes les directions, lorsqu’on passe le film à l’envers, on voit tous les éclats revenir en arrière et se réunir à nouveau en un seul point. Ainsi, les observations de Hubble - effet Doppler- semblaient indiquer que l’Univers dans son entier était en expansion, depuis cet instant lointain où, pour la science, il avait jailli du néant.(3)

Le big bang nous a fait découvrir une histoire imprévue et fantastique. Il a eu une naissance, grandiose, il grandit maintenant, et peut-être connaîtra-t-il un jour la vieillesse, et la mort. L’histoire connue commence alors que l’univers avait déjà atteint l’âge de 10-43 secondes. - le temps de Planck. Avant, on ne sait rien. Cette période inconnue est d’une brièveté inouïe : A cet « âge » de 10-43 secondes l’Univers était vraiment tout petit : il était alors des millions de milliards de fois plus petit qu’un atome ! Il était chaud, une fièvre gigantesque, cosmique ! Des milliards de milliards de degrés ! Puis, pour une raison inconnue que les scientifiques ne s’expliquent pas, le vide si vivant s’est mis à enfler. C’est comme si quelqu’un a donné le signal du début. En moins de temps, nous dit Françoise Harrois-Monin, qu’un battement de cil (entre 10-43 et 10-32 seconde), son volume a été multiplié par 1050 ! Et sans que l’on sache pourquoi, sont apparues les premières particules de matière. Après cette barrière fatidique des trois cent mille ans, des nuages de gaz se sont formés. Ils donnèrent naissance aux milliards de galaxies pendant près de 15 milliards d’années. Une minuscule poussière - Notre Terre - en faisait partie(3)

Le « visage de Dieu » ? C’est l’expression qu’utilisa l’astrophysicien George Smoot (prix Nobel 2006) lorsque le 23 avril 1992, il réussit, grâce au satellite Cobe, à prendre des photos de la naissance de l’Univers tel qu’il émergeait des ténèbres cosmiques tout juste 380.000 ans après le Big Bang. Depuis, cette expression a fait le tour du monde. Les frères Bogdanov auteurs d’un ouvrage : « Le visage de Dieu » résument pour Anne Catherine Renaud leur ouvrage : Oui, Dieu existe. L’image d’un ordre extrêmement précis est associée à la première lumière qui précède le big-bang. Robert W.Wilson tout à fait par hasard, en 1965, a découvert le rayonnement fossile, qui est l’écho de l’immense explosion originelle. Le concept général du big bang, à savoir que l’Univers est en expansion et a été plus dense et plus chaud par le passé, doit sans doute être attribué au Russe Alexandre Friedmann et au prêtre catholique belge Georges Lemaître qui décrivirent dans les grandes lignes l’expansion de l’Univers, avant que celle-ci ne soit mise en évidence par Edwin Hubble en 1929.(4)

L’infinie variété des formes de vie, leur incroyable complexité, leur conception merveilleuse sont une énigme. Pour certains scientifiques la vie est le résultat d’heureux hasards, « comme si nous avions gagné un million de dollars à la loterie un million de fois de suite ». Notre univers est ce qu’il est, mais il existe une infinité d’autres univers tous différents ; on a peut être gagné le « bon univers à la loterie ».....Ces mystères devraient inciter une personne humble et respectueuse à reconnaître qu’il y a une puissance, une intelligence ou un esprit suprême, immensément supérieur à la science des hommes.

La création de l’Univers et les religions révélées

Le fondement du monothéisme se résume à la règle suivante : tout être humain ne peut vivre sans un principe porteur de sens, c’est-à-dire sans transcendance. Les religions révélées sont posées comme des révélations infaillibles. La Bible, les Ecritures et le Coran sont porteurs du sens de l’histoire dont la notion est nécessaire à toute espérance, celle du croyant comme celle de l’athée. La science laisse des multitudes de questions sur le démarrage de la création, sans réponse. Est-ce-là que la foi intervient pour répondre à l’angoisse de l’Homme ? Ou est-ce que nous sommes en présence d’une loterie, tout aurait pu ne pas avoir lieu. L’Eglise après moult procès ne rejette plus le big bang.

Le pape Pie XII déclarait en 1951 : « ... il semble en vérité que la science d’aujourd’hui, remontant d’un trait des millions de siècles, ait réussi à se faire le témoin de ce "fiat lux !" initial, de cet instant où surgit du néant, avec la matière, un océan de lumière et de radiations... » Saint Augustin sera troublé par le problème de la création : Dieu ne venait-il pas d’être surpris en flagrant délit d’oisiveté, d’oisiveté éternelle : « Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre ? S’il était oisif, inactif, pourquoi...ne l’est-il pas resté dans la suite des temps, de même qu’antérieurement il s’abstenait de toute oeuvre ? » (Les Confessions, XI, X). Il est vain de s’interroger sur l’histoire de l’avant-création, puisqu’il n’y avait alors ni temps, ni événements, ni histoire ; il n’y avait que le néant et Dieu.(5)

Pour Tsevi Mazeh, professeur d’astronomie à l’université de Tel-Aviv : « La science ne peut nous dire le pourquoi ; elle se limite, en un sens, aux détails techniques du fonctionnement du monde. Affirmer que Dieu était à l’origine, qu’Il a mis le monde en mouvement et fixé ses lois, ne pose, à mon avis, aucun problème. » « Ma religion, [le judaïsme orthodoxe], n’influence pas mon travail d’astronome, mais elle me conduit à admirer Dieu et la beauté du monde. »(5) Dans le Coran et tout en se méfiant du Concordisme, l’idée d’expansion de l’Univers est relatée par les sourates suivantes : « Le ciel, Nous l’avons construit par Notre puissance : et Nous l’étendons [constamment] : dans l’immensité ». (Coran. Sourate 51. Verset 47). « Nous l’étendons », signifie : « Nous le rendons plus vaste, Nous lui donnons un volume plus grand ». Ce qui a été traduit par « Nous l’étendons », est le participe présent du verbe « musieûna » du verbe « awsaea » qui signifie : élargir, rendre plus vaste, plus spacieux, lorsqu’il s’agit d’objets. « Les incrédules, n’ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte ? Nous les avons ensuite séparés et Nous avons créé à partir de l’eau, toute chose vivante. Ne croiront-ils pas ? » (Coran. Sourate 21. Verset 30). Les cieux et la terre s’appliquent à l’Univers. Le mot « Ratqan » signifie une masse compacte comme soudée. Le terme « Fafataqnahouma » s’applique à l’action de rompre avec une notion de puissance et de force. Les théologiens musulmans interprètent la durée de la création de manière métaphorique renvoyant aux versets suivants : « Cependant, un jour auprès de ton Seigneur, équivaut à mille ans de ce que vous comptez. » et « Les Anges ainsi que l’Esprit montent vers Lui en un jour dont la durée est de cinquante mille ans. »(5)

Sommes-nous seuls dans l’Univers ?

« La vie existe-t-elle ailleurs que sur Terre ? » Il y a statistiquement des chances très élevées pour que la vie existe ailleurs. Sachant qu’il existe plus de 100 milliards d’étoiles dans chaque galaxie et que, dans l’univers tout entier, on dénombre plus de 100 milliards de galaxies. Les scientifiques commencent à découvrir des planètes telluriques. C’est-à-dire solides et de petite taille, qui ressemblent à la Terre...C’est donc une présomption très forte qu’elles soient des abris pour la vie. Le constat de l’astrophysicien britannique est simple : si l’homme ne colonise pas l’espace dans les 200 prochaines années, la race humaine risquerait bien de disparaître. « Je pense que l’avenir à long terme de la race humaine se trouve dans l’espace. »(6)

Les grandes religions révélées ne réprouvent pas l’existence d’autres mondes habités, les machines volantes décrites par Ezéchiel dans la Bible (1 4-14, 15-28). Dans le Coran il est fait mention de pluralité de mondes qui obéissent à Dieu, dans neuf sourates (SI,V1, II,3 ; V,109 ; VI-101 ; X,3 ; XI,108 ; XIII,15 ; XXI,16 ; XXXVI,36) Dans le même ordre, on apprend qu’un Congrès européen sur l’étude des civilisations extraterrestres s’est déroulé récemment au Vatican dénotant l’intérêt de l’Eglise. José Gabriel Funes a admis la validité de l’équation de Drake qui estime le nombre de civilisations technologiquement avancées dans notre galaxie. Autre argument : dans les derniers documents déclassifiés en août 2010 par le Royaume-Uni sur les Ovnis : on apprend que Winston Churchill aurait ordonné que le secret soit gardé sur une apparition d’Ovni lors de la Seconde Guerre mondiale, afin d’éviter de semer « la panique » parmi la population. Selon lui, « cet événement devrait être immédiatement classé secret-défense car cela provoquerait une panique massive parmi la population et réduirait à néant la croyance dans l’Eglise ».

En définitive, retournons dans tous les sens les discours des hommes nous y verrons rarement l’honnêteté, l’objectivité. Le Monde va mal. Ceux qui appellent à moraliser le monde sont au mieux pris pour des naïfs, des doux rêveurs, au pire il faut les réduire au silence, pour que triomphe définitivement le money-théisme. Il n’est pas inutile de se poser la question si la « civilisation » humaine n’est pas arrivée à la fin d’un cycle comme elle en a connu [Récits du déluge, repris par les traditions et les religions révélées]. La prophétie Maya pour inquiétante qu’elle soit [fin du monde en décembre 2012] est à considérer, de mon point de vue, comme un point de non-retour si on ne fait rien pour nous réconcilier avec la nature [nous avons dépassé le « overshoot day » le jour du dépassement, le 20 août 2010 cela veut dire que l’homme a consommé en sept mois et 20 jours ce que la Nature nous a offert pour consommer rationnellement en une année, depuis, nous vivons à crédit comme si on avait plus qu’une planète, exactement 1,3 planète], si nous ne faisons rien pour nous réconcilier entre nous, du fait que l’homme est devenu un loup pour l’homme, nous devons fatalement disparaître au profit d’une civilisation humaine ? respectueuse de la nature et de la vie. Les dernières volontés d’Algexandre cités au début de cette étude qui conquit la moitié du monde et qui mourut dans la trentaine, sont là pour nous inciter à plus d’humilité. Devant l’immensité de l’univers, notre questionnement traduit notre angoisse existentielle. Martin Luther avait l’habitude de dire s’agissant de cette quête d’espérance : « nous sommes tous des mendiants ».

1.Chems Eddine Chitour : La création de l’Univers : site oulala 24 septembre 2009

2.La cosmogonie : Encyclopédie Wikipédia.

3.Françoise Harrois- Monin : L’énigme de l’origine : Le Figaro Magazine : Cahier n°3, 1998.

4.Chems Eddine Chitour : Science, foi et désenchantement du monde. Réed. OPU 2007

5.Anne-Catherine Renaud : Les frères Bogdanov : « Le visage de Dieu » Le Matin 05.06.2010

6.Stephen Hawking prône la colonisation de l’espace.LeMonde.fr 09.08.10

Pr Chems Eddine CHITOUR

Ecole Polytechnique Alger enp-edu.dz


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