Affaire Woerth : Mediapart maintient et prouve ses informations

vendredi 20 août 2010.
 

Mediapart contre-attaque. Après les démentis de l’entourage d’Eric Woerth et du Crédit agricole lundi 16 août, le site d’information en ligne est revenu à la charge en maintenant ses informations, documents et preuves à l’appui.

La révélation de Mediapart est tombée dimanche, et avec elle un nouveau rebondissement dans les mésaventures estivales du ministre du Travail. Eric Woerth aurait ainsi, selon le site, omis de déclarer la majeure partie de ses rémunérations, afin d’obtenir un prêt pour sa campagne municipale à Chantilly (Oise) en 2008.

L’information est rapidement reprise dans les médias. Et les démentis ne tardent pas à pleuvoir.

Le Crédit agricole apporte lundi "un démenti formel à toutes les allégations ou interprétations qui pourraient vouloir être tirées d’un document de travail purement provisoire et ne représentant aucun caractère contractuel". La banque se réserve donc " la possibilité de déposer plainte en violation du secret bancaire".

Lundi, l’entourage du ministre vient également à sa rescousse, qualifiant d’"absurdité" l’information du site.

L’UMP ne tarde pas à réagir, par la voix de son porte-parole adjoint Dominique Paillé notamment. Ce dernier dénonce "une fois de plus l’acharnement abject dont Eric Woerth est la cible". "Ce comportement est proprement scandaleux tant il repose sur des montages farfelus, fabriqués de toutes pièces et qui n’ont qu’un objectif abattre un ministre qui fait bien son travail", déclare Dominique Paillé dans un communiqué.

Mais Mediapart réplique dans un article intitulé "Woerth et le Crédit agricole : Mediapart persiste et prouve".

Des "montages farfelus", selon Dominique Paillé ? Les journalistes s’en défendent en publiant l’ensemble des documents, "tous publics", sur lesquels reposent leurs informations, ainsi que la manière dont ils les ont obtenus.

Concernant les documents d’emprunt, Mediapart a une réponse simple : ils sont consultables par tous, "comme le prévoit la loi". D’où leur surprise de se voir accuser de violer le "secret bancaire".

Sur simple demande à "la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques", les journalistes ont obtenu "les comptes de campagne d’Eric Woerth pour les élections législatives de 2007 et les municipales de 2008" le lundi 9 août.

Des questions qui les ont menés à enquêter aux échanges de mails avec la banque, ils jouent la transparence. Une bonne foi qu’ils contestent à ceux qui ont démenti les révélations de leur enquête.

Du cabinet d’Eric Woerth, ils n’ont jamais obtenu aucune réponse, malgré plusieurs relances et "bien que nous lui ayons signalé que notre article paraîtrait en fin de semaine".

Quant à la banque, elle confirme d’abord aux journalistes que "tout emprunteur remplit lui-même son dossier de prêt" par téléphone.

Un dossier signé et paraphé par Eric Woerth qu’il a d’ailleurs versé aux comptes de campagnes… Mais que le Crédit agricole présente, dans son démenti de lundi, comme "un document de travail purement provisoire et ne présentant aucun caractère contractuel".


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