Jean-Pierre Grand (député UMP) dénonce la politique "ignoble" du gouvernement

vendredi 20 août 2010.
 

L’évacuation d’un camp de Roms, samedi 14 août à Montreuil, a été vivement dénoncée par le député villepiniste Jean-Pierre Grand (UMP), qui estime que la "politique de démembrement des camps illégaux" menée par le gouvernement "tournait à l’ignoble".

Soixante-dix personnes, dont une vingtaine d’enfants, ont été évacuées par la police tôt dans la matinée de samedi. Les seize hommes présents ont été interpellés lors de cette opération, avant d’être relâchés en fin de journée avec obligation de quitter le territoire.

L’association RESF (Réseau éducation sans frontières) affirme que "des rappels à la loi" ont été adressés aux deux personnes interpellées qui étaient venues en aide aux personnes évacuées.

"Peut-on être un député de la République et laisser faire cela sans réagir, quand on découvre que les forces de l’ordre, intervenant très tôt le matin, trient les familles, les hommes d’un côté, les femmes et enfants de l’autre, avec menace de séparer les mères et les enfants ?", s’est insurgé M. Grand, qui avait déjà appelé Nicolas Sarkozy "à revoir sa politique" en matière d’accueil des gens du voyage dans une lettre adressée au président au début du mois d’août.

"RAFLES"

"Tous les Républicains ne pourront que condamner ces méthodes qui rappellent les rafles pendant la guerre", a ajouté le député de l’Hérault, qui appelle à la démission du préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert. L’ancien patron du RAID a été nommé en avril à ce poste par Nicolas Sarkozy.

Pour Jean-Pierre Grand, ce genre d’opération "ne règle pas le problème car ces familles, après quelques jours d’errance, se regroupent à nouveau".

Dans un contexte d’expulsions répétées dans toute la France, des Roms de Montreuil avaient en effet déjà été expulsés d’une maison à l’abandon le 30 juillet.

Le gouvernement a annoncé le démantèlement d’une quarantaine de campements Roms au cours des deux dernières semaines. Ces opérations ont concerné environ 700 adultes et enfants. Il prévoit d’en fermer 300 d’ici fin octobre.

"J’ai donné de fermes instructions aux préfets pour mettre fin à ces situations intolérables", a résumé en fin de semaine le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux.


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