Retraites, austérité : L’été meurtrier européen (par Karel Kostal)

mardi 3 août 2010.
 

La situation en France et en Europe nous ordonne absolument de réussir notre mobilisation du 7 septembre. Aujourd’hui, il n’y a aucun signe d’assouplissement, dans quelque pays que ce soit, des réformes contrerévolutionnaires, qui menacent la civilisation européenne.

Nous réclamons avec fermeté le retrait du projet gouvernemental et le maintien de la retraite à 60 ans. Ce n’est qu’un début. La mobilisation doit se poursuivre tout l’été, elle doit s’élargir, s’intensifier. Nous devons impérativement réussir notre journée du 7 septembre, pour bien marquer la fin de cet « été meurtrier », dont parle Martine Billard, sinon l’automne sera plus meurtrier encore en Europe.

En Grèce, en dépit de la mobilisation populaire puissante, en dépit de plusieurs tentatives de grève générale, aucun changement de cap de l’UE, du FMI, aucun changement d’attitude du chef de l’Internationale socialiste Yorgos Papandreou face à la tragédie grecque inexorable.

En République Tchèque, « les plus profondes réformes des systèmes sociaux depuis la chute du communisme », depuis la fin de la guerre, en réalité, sont en marche. « Le nouveau gouvernement veut mettre les Tchèques à la diète », titre le Monde du 14 juillet. Les trois partis de droite, qui ont remporté une majorité au Parlement, ont signé un accord de coalition et de gouvernement. Petr Necas, premier ministre désigné et président du Parti démocratique civique (ODS), le prince Karel Schwarzenberg (les titres de noblesse ont été rétablis en République Tchèque 202 ans après la chute de la Bastille, 73 ans après la chute de la monarchie des Habsbourg, 2 ans après la chute du mur de Berlin), président de TOP 09, et Radek John, chef de Veci Verejne (Affaires publiques), ont présenté le nouveau cabinet au président Vaclav Klaus.

L’âge de la retraite va être relevé, les Tchèques cotiseront plus et toucheront moins, le nombre et les salaires des fonctionnaires seront revus à la baisse, les allocations seront réduites, certaines supprimées, supprimées également plusieurs niches fiscales.

Le ministère de la santé laisse entendre que certains actes médicaux «  bénins » peuvent être payants, comme l’ablation de l’appendice, par exemple. Ce n’est encore qu’une vague rumeur, bien sûr. Le ministre des finances Miroslav Kalousek, farouche opposant aux tickets restaurant pour les salariés et aux desserts dans les hospices, est résolu à supprimer également ces deux « avantages-privilèges » rapidement. Il n’est un secret pour personne que la moitié des retraités tchèques ne consultent plus le médecin, faute de moyens financiers. Comment font-ils pour survivre ? C’est ce que personne n’a pu m’apprendre. « Les mesures d’austérité d’Athènes semblent bien pâles à côté des projets tchèques », note le correspondant du Monde à Prague Martin Plichta.

Le ministre du travail et des affaires sociales, l’ex-président de la chambre économique, Jaroslav Drabek, déclare : « Je ne redoute pas de conflits sociaux, la République Tchèque n’est pas la Grèce ». Le représentant du patronal tchèque est persuadé manifestement qu’il peut provoquer impunément. J’espère que notre mobilisation dans les rues de nos villes le 7 septembre lui fera baisser le ton.

Le retrait du projet gouvernemental et le maintien de la retraite à 6O ans en France doit être le commencement de l’espérance, à Paris, à Athènes, à Prague. Et ce n’est que le commencement. Le bruit de nos manifestations doit se faire entendre dans d’autres capitales européennes. Nous avons l’occasion d’assiéger les importants de ce monde dans leurs chancelleries.

Karel Kostal

France : Retraites : l’été meutrier !


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