Retraites : la Bolivie donne l’exemple !

lundi 6 décembre 2010.
 

Le président Evo Morales vient d’en faire la déclaration officielle : l’Etat plurinational de Bolivie va réformer le régime des retraites.

Et, contrairement à ce qu’on nous nous vend sous le même nom en ce moment en France et dans toute l’Union européenne, c’est d’une vraie "réforme" qu’il s’agit.

En envoyant au Congrè bolivien le 16 Novembre denier, un projet de loi ramenant l’age légal de 65 à 58 ans en Bolivie, le Président Evo Morales a fait un pied de nez magistral au FMI de Strauss Kahn qui impose partout de repousser l’âge de le retraite le plus tard possible.

C’est un tout autre projet de société que celui qu’imposent les élites néolibérales qui arrivera devant le Sénat en décembre. En plus de mettre un terme aux contrats des deux grands groupes financiers (la banque espagnole BBVA et le groupe suisse ZFS) qui géraient depuis 1996 le versement des retraites d’1,3 millions sur 10 millions de boliviens, il devrait donc baisser l’âge légal de départ à la retraite de 65 à 58 ans. Il prendra en compte la pénibilité et la précarité par catégorie professionnelle, et permettra ainsi, par exemple, que les mineurs partent à la retraite dès 51 ans. Par ailleurs, le temps passé par les femmes à élever leurs enfants sera comptabilisé.

Principal outil de cette réforme, une caisse nationale publique de retraite sera créée. Et celle-ci sera financée par un système de solidarité basé sur l’augmentation des charges patronales à hauteur de 3% et de 0 ;5% pour les travailleurs avec une majoration pour tous ceux qui gagneraient plus de 20 fois le salaire minimum.

Le Parti de Gauche soutient de façon inconditionnelle cette réforme et invite les gouvernements européens à en prendre de la graine !

1) En Bolivie, le gouvernement Morales veut abaisser l’âge de la retraite de 65 à 58 ans

A l’heure où chez nous, en France, le gouvernement s’apprête à repousser l’âge de départ à la retraite à plus de 60 ans et à augmenter le nombre d’annuités pour bénéficier d’une retraite à taux plein, et cela sans toucher sérieusement aux revenus du capital, en Bolivie, le gouvernement socialiste anti-libéral de Evo Morales s’apprête à faire voter une nouvelle Loi sur les retraites, discutée avec la principale centrale ouvrière du pays (la COB), qui abaisse l’âge de départ à la retraite de 65 à 58 ans, avec les mêmes avantages. Cet âge sera même rabaissée à 56 ans pour les ouvriers du secteur minier, avec possibilité de baisser encore cet âge selon certains travailleurs, dans ce cas un an travaillé à l’intérieur de la mine comptera pour deux années.

Tout cela s’inscrit dans le cadre de la reconstruction du système Bolivien de retraite par répartition mis à sac par des décénnies de libéralisme économique...

Source : http://www.legrandsoir.info/Retrait...

Début février 2008, le président Morales avait déja instauré une pension "dignité" destinée aux retraités vivant sous le seuil de pauvreté, dans un pays où deux habitants sur cinq vivent avec moins de 2 dollars par jour. .. Pour financer cette allocation, le gouvernement de Morales avait instauré une redistribution des richesses liée aux hydrocarbures (Gaz et pétrole), mettant ainsi à contribution les riches régions de l’est Bolivien qui s’étaient arrangées jusque là pour bénéficier de la quasi-totalité de ces revenus.

Refusant de partager le gâteau, l’oligarchie bolivienne avait, avec la complicité de l’ambassade américaine, tenté de déclencher une guerre civile destinée à renverser le président Morales.

La France n’est évidemment pas la Bolivie, ses niveaux de revenus, de pensions de retraites et de vie sont très éloignés certes, mais n’y a t-il pas là encore, matière à s’inspirer d’un gouvernement progressiste qui élabore et vote des lois qui ne séparent pas l’aspect humain de l’aspect économique.

N’y a t-il pas intérêt à s’inspirer une fois de plus de ces gouvernements progressistes latino-américains qui ont choisi leur camp entre les requins de la finance, les affameurs du FMI et de la Banque Mondiale d’un côté, et le bien-être du peuple de l’autre.

La Bolivie, comme le Venezuela et l’Equateur, ainsi que les pays membres de l’ALBA (Alliance Bolivarienne pour les Amériques) ont décidé depuis quelques années déja de renvoyer les technocrates du FMI dans leurs bureaux New-yorkais, et de gérer eux-mêmes leurs pays, leur économie, et leurs systèmes de retraites.

Contrairement à nos gouvernements Européens, celui de Evo Morales, estime que l’humain passe avant les considérations économiques, il estime aussi que ce sont ceux qui ont le plus et qui provoquent les crises financières qui doivent mettre la main à la poche..

Il estime que les ressources de son pays ne doivent plus servir à garnir les comptes des multinationales étrangères et des oligarques locaux, mais au contraire à développer économiquement et socialement une nation désormais libre du diktat des marchés financiers et de ses alliés.

Une belle source d’inspiration que cette Amérique Latine rebelle et progressiste n’est-ce pas ? Ne devrait-on pas avoir les yeux rivés sur ces nations et ses peuples qui remettent en cause ce que l’on a commencé à nous faire subir ici : à savoir la dégradation de nos conditions de vies et la destruction de nos acquis sociaux, résultants d’années de luttes, tout cela au nom de la course au profit des plus riches et du libre-marché "sacré"..

Sarkozy n’est pas Morales, et nous le regrettons bien.

Frédéric ANDRE


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