Le général Vincent Desportes convoqué par Nicolas Sarkozy, probablement avant sanction

vendredi 23 juillet 2010.
 

Encore une preuve du fait que la guerre menée en Afghanistan, dans laquelle Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de renforcer l’engagement des forces françaises, ne saurait souffrir le moindre débat. Le général Vincent Desportes, directeur du Collège interarmées de défense, a en effet été convoqué, avant une probable sanction qui devrait intervenir à la fin de l’été, pour avoir émis des doutes sur la stratégie de l’Otan , dénonçant entre autres la « priorité absolue à la ligne sécuritaire et le soutien à un gouvernement fantoche ».

Surtout, et c’est peut-être ce qui a le plus déplu à un pouvoir politique qui claironnait que la réintégration de la France au sein du commandement militaire de l’Otan visait à renforcer notre influence, le général Desportes a osé dire tout haut ce que beaucoup pensent au sein de l’armée : cette guerre est une guerre américaine, dans laquelle les décisions importantes sont prises sans concertation par les autorités américaines. Certes, rapportés au contexte actuel, les malheurs du général Desportes, dont il faut saluer ici le courage pour avoir pris la parole dans un climat délétère, sont relatifs, puisqu’il ne risque qu’une sanction symbolique, quelques semaines avant de quitter le service actif.

Mais ne nous y trompons pas, il est des symboles qui en disent long : il n’est pas question, pour le pouvoir actuel, de tolérer la moindre critique sur un conflit inique, qui prend aux yeux du monde les allures d’une croisade occidentale, menée au nom de valeurs sans cesse bafouées par leurs promoteurs et qui masquent des intérêts beaucoup moins avouables, et dans lequel l’image de la France est entachée, pour y avoir engagé des forces sur lesquelles elle n’a même pas, de fait, la pleine maîtrise stratégique.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message