MEMBRE DU COLLECTIF unitaire 90, Arlette Clerc l’affirme d’emblée. « Non, le Front populaire anticapitaliste (FPA) n’est pas un parti politique de plus ».

Co-fondatrice du FPA aux côtés de Michel Renaud (Parti de gauche) et Philippe Belperin (Collectif unitaire 90), Arlette Clerc préfère parler de « démarche », de « mouvement démocratiquement révolutionnaire ».

« Le FPA est une réponse à la situation actuelle », poursuit-elle, « une situation qui exige et rend possible le rassemblement de toutes les forces politiques, syndicales, associatives et citoyennes qui veulent une autre société ».

S’il prétend jouer la carte de la nouveauté, ce rassemblement rappelle toutefois un tantinet le Front de gauche, cette alliance électorale initiée par le PCF et le Parti de gauche lors des élections européennes de 2009 et qui avait l’ambition de fédérer les forces de gauche hostiles, entre autres, à l’Europe libérale.

Avec la crise du système capitaliste, qui est « gravissime et insupportable », on assiste à une guerre de l’État et du patronat contre le peuple », enchaîne-t-elle. « On s’attaque aux acquis sociaux, on casse les services publics tandis que la précarité et la misère s’accroissent ».

À ses yeux, « cette régression sociale s’accompagne d’une régression culturelle majeure et inquiétante on veut décérébrer pour mieux manipuler et exploiter ».

Or « il existe des résistances, des solidarités, des prises de conscience face aux conséquences du capitalisme qui sont porteuses d’espoir ». Ce sont elles que le Front populaire anticapitaliste entend encourager et unifier.

« L’idée est lancée », lâchent de concert Arlette Clerc, Philippe Belperin et Michel Renaud. Pas sûr que les autres composantes de l’extrême gauche belfortaine la saisissent fermement au vol.

Pour preuve, si, dans le département, le NPA et le PCF ont donné leur accord de principe pour être à leurs côtés dans les luttes sociales, ils se montrent pour l’instant réticents à l’idée de rejoindre le FPA.