Congrès du PCF : le front de gauche en question (article de la délégation NPA Besancenot, Krivine...)

mardi 29 juin 2010.
 

Une délégation du NPA composée d’Olivier Besancenot, Galia Trépère, Alain Krivine, Yvan Lemaitre, Danièle Obono et Alain Pojolat a assisté au 35e congrès du PCF. Premières impressions.

Avec une participation plus faible que prévue, les 582 délégués du 35e congrès du PCF ont élu Pierre Laurent et soutenu l’orientation du nouveau secrétaire général, à 8O %. Un congrès dominé par un sentiment général de crise identitaire. Peu d’interventions sur la situation sociale, les luttes d’entreprises ou les problèmes de mobilisation, l’essentiel du débat a tourné autour de la place du parti dans le Front de gauche et surtout de ses limites, notamment son absence «  d’ancrage populaire  ». Et si par tradition légitimiste, personne ne le remettait en cause, les deux courants ayant soumis des contributions oppositionelles se chargèrent de lui régler son compte.

Pour la représentante des huistes, Fabienne Pourre, il ne faut pas confondre les fronts sociaux (syndicats ou comités sur les retraites) à qui on ne peut pas demander d’adhérer au Front de gauche, avec un front politique de la gauche qui doit être plus large que la «  petite gauche  » actuelle. Pour elle, il faut développer le parti et rassembler la gauche sur une base antilibérale. De son côté, le député André Gérin ne voit aucun intérêt à un Front qui dissout le parti et à une alliance avec le PS qui le discrédite. Mais après une longue diatribe contre la social-démocratie, le porte-parole des «  orthodoxes  » fidèle à ses origines, partit dans un long regret où «  en cet anniversaire du 18 juin  » communistes et gaullistes étaient ensemble pour ensuite construire le programme du Conseil national de la Résistance…

Avec l’allusion à Jacques Duclos d’un délégué de province et une ovation du congrès debout pour un vétéran du CNR présent dans la salle, le climat était donné d’un parti qui tente de retrouver ses heures de gloire, tout en s’efforçant de s’adapter aux nouveautés de la période.

Adoptée par 352 voix contre 82 et 28 abstentions, la résolution propose de construire une «  alternative gagnante  », d’élargir le Front de gauche aux personnalités des mouvements sociaux et culturels… mais sans adhésion individuelle. Le projet initial de création d’une Association des amis du Front a été retiré.

Dans sa conclusion, Pierre Laurent a annoncé qu’en écrivant «  avec le peuple  », un contrat populaire, le parti va s’adresser à toutes les forces de gauche pour créer un «  groupe de contact permanent  », pour organiser la riposte aux plans de Sarkozy d’ici 2O12 et impliquer toutes les forces du Front de gauche pour «  construire ce nouveau front populaire en vue de 2O12  ». Dans ce domaine, la confusion règne entre le rassemblement pour l’action qui doit effectivement être le plus large possible, et celui pour la présidentielle. Pour cette échéance, la direction du PCF est très claire  : le parti décidera du candidat (issu du Front de gauche ou du mouvement social) à son congrès de 2011. Mais la résolution finalement adoptée précise que  : «  Dans cette perspective, des personnalités communistes sont légitimes à s’engager comme candidats potentiels du rassemblement  ». Le message adressé à Jean-Luc Mélenchon, très présent au congrès mais peu apprécié par les délégués, était clair.

Le PCF propose donc de poursuivre le Front de gauche en en gardant le contrôle politique avec l’espoir de se renforcer, le tout dans le cadre d’un rassemblement majoritaire de toute la gauche pour toutes les élections à venir. Et c’est pour populariser cette orientation que Marie-George Buffet a tenu à la photo de famille des invités, sur la tribune avec Aubry, Mélenchon, Duflot, Picquet. En l’absence de Besancenot et de Laguillier restés dans la salle pour bien montrer la différence entre l’unité d’action et la future famille gouvernementale.

NPA


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