Commentaires sur mon blog et vigilance des chiens courants

dimanche 27 juin 2010.
 

Quand je lis certains commentaires à la suite de mes notes je suis parfois très amusé. Voila que je suis accusé de sous estimer la catastrophe du golfe du Mexique ! Cela parce que j’ai écrit que les retraités qui dépendent des fonds de pension dont les revenus sont assurés par BP sont marrons. J’ai dit qu’ils étaient englués comme les mouettes de Louisiane. Horreur ! J’ai bien ri. Ciel, je n’ai pas parlé avec assez de respect des mouettes qui sont engluées en Louisiane. Bien sur, quelques amis commentateurs se sont risqués à signaler que c’était de l’humour ! Rien n’y fait ! Certaines indignations ne peuvent être dissoutes par aucun argument raisonnable. Je vous rassure : les signataires de certaines des plus risibles mises en garde sont signées de gens que je connais de très longue date. Comme ce socialiste de l’Essonne qui se donne le mal d’écrire ici pour la première fois, uniquement sur ce point. Cette vigilance des chiens courant m’émeut. Quelle fidélité dans la mise en cause depuis tant d’années ! Ce qui m’intéresse à présent ce ne sont ni les personnages ni les prétextes de leurs mises en cause. C’est le registre dorénavant dominant dans lequel s’opère la mise en cause d’un homme politique comme moi. C’est le règne des chaisières du bal des débutantes. Aigres rebutés, ils incarnent en en grommelant la défense des convenances. Rappelons ce que sont les convenances : des préjugés socialement dominant. Leur confort est qu’ils ne demandent en général aucune preuve de leur bien fondé : on ne doit pas parler comme ça de ceci ou de cela. Pourquoi ? Parce que. Un point c’est tout. Quand les mouettes sont mazoutées, on ne doit pas rire, nom de dieu ! Pardon seigneur !

Telle formule est alors un « dérapage », telle autre est « intolérable » et ainsi de suite. Sans oublier les mots clefs de la flétrissure universelle comme « nauséabond », toujours lourdement accolé, euphémisation du soupçon d’anti sémitisme. « Nauséabond » permet en effet de sous entendre une accusation d’anti sémitisme contre n’importe qui, à n’importe quel propos, sans le dire explicitement. Je vous avoue que plus d’une fois j’en use, moi aussi, dans l’unique but de désamorcer la charge de ce mot ou de retourner aux expéditeurs leur malveillance. Mais je reconnais que c’est du troisième degré d’humour noir de ma part. Ici donc ma façon de parler des mouettes de Louisiane « est pour le moins malheureuse ». Peut-être devrait-on plutôt dire qu’elle est même… « Nauséabonde » compte tenu de l’odeur du pétrole. Non ? Cette attitude de drapé moral outragé, est efficace dans deux directions. D’abord elle latéralise immédiatement la scène. D’un côté le rustre : moi. De l’autre le délicat, juste et bon, qui dit ce qui est bien. Posture qui a l’avantage de permettre à celui qui formule l’injonction de signaler sans le dire ses hautes qualités personnelles. Lui ne se permettrait jamais, grand dieu de parler des mouettes de cette façon, ni de faire des plaisanteries d’aussi mauvais gout ! Je m’étonne que l’on ne m’ait pas demandé de présenter des excuses.

En ce moment c’est le truc, les excuses. C’est la version moderne de l’aveu en confession auriculaire. Hier c’était le curé qui entendait la confession puis absolvait. Aujourd’hui, acquis du maoïsme et des pentecôtistes réunis, l’aveu doit être public, l’auto critique claire et sans astuces et la demande d’excuse humble. Ces trois instruments fournissent la panoplie moderne des nouveaux inquisiteurs. N’oublions pas l’indépassable contribution que les médias peuvent apporter à tout cela en installant un pilori médiatique. C’est évidemment le rêve secret du dénonciateur : être consacré par un appui médiatique. Mais ce n’est pas tout. Ce genre d’indignation de commande alimente le merveilleux fond de commerce du règne du soupçon. Il est évident que cet homme (moi) ment quand il se dit écologiste, la preuve : vous voyez avec quelle désinvolture il parle de ces mouettes ? Cela montre pour finir son incompréhension de ce qui se joue et donc du rôle du « capitalisme dérégulé ». D’une pierre deux coups : je ne suis ni écolo ni de gauche non plus. Un détail, l’usage des mouettes comme figure de l’engluement dans une situation qui vous dépasse a révélé ma vraie nature. Le grand rôle de notre temps est celui de « révéler », « dévoiler la vérité qui gêne », le « chiffre que l’on n’ose pas publier », « la mouette dont on ne veut pas parler ». De misérables rats d’internet, arrachent des petits morceaux de phrases de tous côtés puis courent d’un blog à l’autre poster des mises en cause de cette sorte, à longueur de journée. Nos malheureux webmestres s’usent à les chasser avec la même infatigable patience résignée qu’il faut en avoir à la saison des mouches.

Misère qu’ai-je dis ! Des rats, des mouches ! Encore bien des expressions qui dérapent et montrent le caractère nauséabond de ma prose ! Sans compter mon incompréhension de la part essentielle de ces deux nobles créatures, les rats et les mouches, à l’équilibre de l’écosystème social démocrate qui me surveille de près. A bientôt ! Bon foot ! Et rendez vous le 24 juin dans la rue !


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