Aimez vous les belles histoires venimeuses ? En voici une admirable dans le style couteaux et rasoirs. J’ai "agressé" la direction fédérale de l’Hérault en demandant le respect dans cette fédération des règles nationales du vote. Je dois être puni.

Comme je n’ai plus d’enfant à l’école, les parrains menacent mes amis les plus chers et ma fédération.

Histoire de m’aider à réfléchir. Voici. Peut-être m’avez-vous entendu protester une nouvelle fois contre les incroyables méthodes de la direction de la fédération socialiste de l’Hérault. Laurent Fabius a exprimé les mêmes inquiétudes hier sur France 2. Mais entre temps, la pieuvre a étendu ses bras et présenté des offres que l’on ne refuse pas aux gens qui ne peuvent pas les refuser.

Dès lors au Bureau national, Hollande a demandé la validation de la section déterritorialisée de l’Hérault quand bien même ce genre de structure n’existe pas dans les statuts du parti (devant un tribunal rien que ça envoie tout le résultat du vote à la poubelle...). Puis, pour que chacun comprenne bien qu’il sera coûteux d’offenser les parrains du coin, Hollande ajoute « puisqu’on parle de l’Hérault je fais le lien : on va parler de René Revol ».

Et de recommencer le cirque habituel sur ce que René Revol, militant socialiste de l’Hérault fait dans les collectifs unitaires suivi d’une nouvelle mise en garde solennelle (la quatrième du genre). De mon côté j’ai donc recommencé pour la énième fois l’explication de la nécessité d’une présence socialiste dans les collectifs unitaires et sur l’intérêt vital pour la gauche que ces collectifs aient un candidat commun ("franchement je ne vois pas notre intérêt a ça » a lâché Hollande). Déjà au tout début du processus, François Delapierre et moi nous avions écrit à François Hollande sur ce sujet. Sans réponse. Inutile d’y revenir. Ce n’était qu’un prétexte. Mais tout de même !

René Revol est mon ami. J’approuve totalement son engagement dans les collectifs unitaires. Méditez : René Revol est un prof de l’enseignement supérieur. C’est lui qui a procédé aux innombrables réunions qui lui ont permis de rédiger le premier manuel d’Education civique juridique et sociale quand, en tant que ministre, j’ai créé cet enseignement dans les lycées professionnels. On comprend que ce type prenne au sérieux les questions de morale démocratique, non ? Fort jeune, René Revol a été le premier inculpé de la loi anti casseur après 1973 pour avoir organisé une manifestation qui déplaisait au pouvoir de l’époque. Bref, un militant de longue date, bénévole, confirmé donnant son temps et son énergie sans compter et sans rien demander en échange.

En face les plus noirs bureaucrates du parti socialiste. La partie est jouée ? Pas sûr. L’exclusion de René Revol est encore un grand moment de démocratie dans l’Hérault mais il reste à venir. En gros, on m’a juste fait comprendre que si j’insistais mon camarade aurait des problèmes. Mais ce matin la méthode s’est affinée.

Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de Hollande, a expliqué qu’il manquait cinq cent cartes dans la liste électorale de l’Essonne. Stupeur ! Il a juste oublié de dire qu’il s’agissait du listing envoyé par le national.... Et comment le savait-il vu qu’il n’a pris contact à aucun moment avec la direction fédérale ? Un malin ce Le Foll !!! Il a deviné qu’il y avait un problème en Essonne ou bien il a organisé le problème ? Devinez ?

Pendant ce temps, en Essonne, alertée par la première secrétaire fédérale, les représentants des candidats se réunissaient pour reconstituer la liste. Evidemment pendant ce temps l’accusation relayée par une dépêche a couru le pays. Heureusement nous sommes tranquilles car les journalistes vérifient toujours avant d’écrire et de relayer des accusations aussi graves... Surtout qu’entre temps est paru certes un peu tard après l’heure de l’apéro (environ à 17 heures) un communique signé unanimement par les représentants des candidats attestant qu’il n’y avait pas de problème en Essonne. Et ce communiqué s’étonne que le Le Foll de Hollande n’ai pas pris une minute pour contacter quelqu’un à la fédération ni avant ni pendant ni après.

Et maintenant voici la proposition que je fais aux parrains de l’Hérault et à leurs mandataires à Solferino :

En Hérault on applique la méthode qui a cours en Essonne : le président de la commission des adhésions et trésorier fédéral en Essonne est partisan de Ségolène Royal. On fait le pendant dans l’Hérault ? Et quand il y a eu un problème les mandataires fédéraux des candidats ont révisé la liste électorale ensemble. On fait pareil en Hérault ? Et je demande la comparaison :

Chaque candidat en Essonne a eu droit a trois tribunes d’une page grand format dans le bulletin fédéral pendant cette campagne ? Combien en Hérault ?

Chaque section a tenu une réunion de débat contradictoire. Combien en Hérault ? Voila c’est dit.

Je sais très bien que le but des voyous est atteint : mettre un signe égale entre les uns et les autres, donner l’impression d’une ambiance de pagaille dérisoire et de conflits embrouillés et inextricables pour masquer la réalité.

Pendant ce temps la tondeuse passe. La rénovation est en marche surtout depuis que Ségolène Royal a donné sa bénédiction à ces gens qui depuis ne se sentent plus de limite. Dès aujourd’hui leur résultat est atteint. Chaque contact de presse me demande de lui expliquer « ce qui s’est passé ». Et ainsi de suite comme si j’étais l’homme qui sait tout et contrôle chaque carte en Essonne. Bien joué. J’ai seulement la nausée de voir comment pour sauver les tricheurs de l’Hérault qui le tienne à la gorge, Hollande est prêt a discréditer des personnages de la stature d’un René Revol, me manquer de parole une fois de plus, et salir une fédération pluraliste et politisée comme celle de l’Essonne.